Version des faits de Mandian Sidibé, suite aux allégations de Monsieur Ndoye Sadibou

C’est avec une vive indignation que j’ai appris, le lundi 04 mai 2015, par l’entremise d’un ami – ayant la voix teintée d’émotion et d’angoisse – que mon confrère NDoye Sadibou, Directeur de la radio « Footenghollen », dans une émission interactive diffusée en direct le même lundi, aurait lu à l’antenne de sa radio une correspondante écrite dont il m’a malencontreusement attribué la paternité. Ce qui constitue, d’entrée, un délit grave portant sur « Faux et usage de faux »…

Selon mon informateur, la quintessence de cette correspondance scandaleuse serait approximativement (puisque je n’ai ni la copie de la fameuse correspondance ni celle de l’émission) ce qui suit : « Je suis Mandian SIDIBE, journaliste, ancien Directeur de la radio Planète FM, en exil forcé à Dakar au Sénégal. C’est moi qui ai demandé à Monsieur NDoye Sadibou de lancer une campagne de quête en ma faveur, compte-tenu de mes difficiles conditions de vie à Dakar. Je ne gagne même pas de quoi manger et je souffre énormément. Je présente mes sincères excuses au Président Alpha Condé pour tout ce que je lui ai fait. Je reconnais que je n’ai pas raison. Je l’ai accusé à tort et à travers. Il est le père de la Nation. Qu’il veuille m’excuser et me laisser rentrer au bercail. Je suis prêt à me taire et à rejoindre mon village Kamatimadia, loin de toutes activités politiques et journalistiques enregistrées dans la capitale. Pardon, veuillez m’aider, chers compatriotes, je souffre réellement à Dakar…… ».  Voilà les allégations gratuites portées contre moi.

A préciser que Monsieur NDoye Sadibou est le quatorzième professionnel de la communication (médias publics et privés confondus) en provenance de la Guinée que j’ai accepté de rencontrer ou d’héberger à Dakar. Mais, trois fois hélas ! C’est la première fois qu’un confrère me crée des ennuis concomitamment insupportables et insoutenables. Les autres confrères que j’ai hébergés et/ou rencontrés dans la capitale sénégalaise sont à même d’infirmer ou de confirmer mes affirmations.

Pour éclairer les lanternes des Guinéens sur la manipulation gravissime de ma démarche et de mes propos  lors de mon entrevue avec Monsieur NDoye Sadibou, je me fais l’obligation de retracer succinctement le film, tout en me réservant le droit de diffuser ultérieurement, après traitement technique, le son de la dite rencontre.  

Le lundi, 27 avril 2015, tel est, in extenso, le courriel que Monsieur NDoye Sadibou m’a envoyé à l’une de mes adresses électroniques (sidibex69@gmail.com): « Bonsoir grand frère je suis à Dakar je viens de prendre part à un séminaire à Gorée et j’aimerai avoir votre contact pour vous rencontrer avant de rentrer le mercredi à Conakry. De la part de NDOYE FOTTEN GOLLEN ».

En réponse, je lui ai écrit ceci : «Bonsoir mon cher frère. Je suis très heureux de savoir que tu es à Dakar. Je ne te demande rien d’autre de mieux que ce que tu as fait en m’annonçant ton arrivée et ton désir de me rencontrer. Infiniment merci pour ce geste très fraternel et humain. Je suis joignable au 77.347.25 38 et au 77.092.85.54. J’attends ton coup de fil. Bien cordialement à toi»

Il revient à la charge via ce cet autre bref message : « A mercredi matin si Dieu le veux bien». A préciser qu’aucune faute d’orthographe ne m’y engage, d’autant plus que je n’ai fait que le « copier-coller »

Nous sommes mercredi et comme prévu, mon téléphone crépite et Monsieur NDoye est au bout du fil. Il m’annonce son arrivée à Dakar après un bref séjour, dit-il, en province où il était parti rendre une visite de courtoisie à certains de ses proches vivant au Sénégal. Il émet le souhait de me rencontrer dans la matinée. Je lui réponds que je ne saurais être disponible que dans la soirée. Alors, il m’invita à le rappeler dès que je serais disponible.

Malheureusement, j’ai eu une journée très chargée qui ne m’a pas permis de le relancer. C’est bien lui qui me relance vers 18 heures, en me précisant une fois de plus que son vol est prévu pour 4 heures du matin le jeudi et que par conséquent, il tenait à me rencontrer pour avoir quelques mots de moi à l’adresse de ses auditeurs qui ne cesseraient de me réclamer au fil de ses émissions. Je le rassure que nonobstant mon agenda très chargé, je m’efforcerai à le rencontrer avant son départ.

Il est 21h 27mn sans que je ne sois toujours libre. Il me rappelle au moins six fois pour insister à ce que j’accepte d’aller le voir, qu’il y tient beaucoup. Il m’indiqua l’endroit où l’on devait de rencontrer, non loin de son logement : c’est en face de la pharmacie Mame Diarra Boussou qui jouxte avec l’Agence Sonatel  sise au « Parcelles Assainies ».

Son indication n’ayant pas été très compréhensible au départ, je l’invitai à passer le téléphone à son tuteur qui s’est fait le devoir d’indiquer clairement le lieu au taximan qui me transportait, alors que j’étais en provenance du quartier Médina. Avec les embouteillages, j’ai un peu retardé avant d’arriver. Pendant ce temps, il s’impatientait et ne cessait de m’appeler. Je l’ai toujours rassuré que je suis en route. J’arrive sur les lieux et je ne le vois pas. Je l’appelle téléphoniquement. Il me rassure qu’il arrive dans cinq minutes. J’en profite pour aller me soulager derrière la pharmacie. Il arrive et constate mon absence.

Il m’appelle. Je lui dis que j’arrive incessamment, non sans lui préciser que j’étais allé me libérer la vessie. Me voilà face à face avec lui. Il était accompagné d’un jeune qui serait son tuteur. Nous nous jetons l’un dans les bras de l’autre, chaudes accolades suivies de prises de photos à la demande et avec l’appareil IPAD de Monsieur  NDoye. Il me présente son compagnon, puis nous nous mettons un peu en retrait pour mieux échanger à l’insu des yeux et oreilles indiscret. Ce qui ne m’a guère empêché d’activer discrètement mon Bic-camera. Des soupçons d’enregistrement non déclaré s’emparent de mon hôte. Il se met légèrement en retrait et baisse la voix pour éviter que mon appareil dissimulé capte ses propos. Peine perdue, puisque la puissance de cet appareil permet des enregistrements à des distances plus importantes que celle qui nous séparait.   Le son est propre et net. Sans tarder, il manipula son appareil et me montra les photos qu’il aurait prises à la faveur du séminaire qui justifiait sa présence au Sénégal. Pour plus de précisions, je vais devoir utiliser le style «  Dialogue » pour narrer notre entretien que j’ai décrypté.

Mandian : Elles sont vraiment belles, vos photos ! Alors, mon frère, je suis très enchanté de te rencontrer à Dakar. Comme je te l’ai dit dans mon message du lundi, je suis très touché par le fait que tu ais tenu à me rencontrer pour me remonter le moral. Tu ne pourrais rien me donner d’autre de mieux que ça. C’est vraiment gentil de ta part. Je t’en remercie infiniment.

NDoye : Non, grand frère, tu n’as pas à me remercier pour ça, je n’ai fait que mon devoir à l’endroit d’un frère, d’un ami et d’un confrère en situation difficile.

Mandian : Ok, bien merci. Alors, il commence à se faire tard. Pour des raisons de sécurité, il va falloir qu’on fasse vite l’enregistrement que tu m’as proposé au téléphone à l’intention de tes auditeurs par rapports à mes conditions de vie à Dakar et aux différentes négociations en cours pour mon retour sécurisé au pays. Aussi, suis-je sorti de chez moi depuis le matin. Je n’ai jusqu’ici pas mangé, puisque je ne mange pas dehors par mesure de prudence.

NDoye : Ah oui, tu as parfaitement raison, on ne sait jamais. Eh bien, comme je t’ai vu physiquement, tu es bien portant et tu as bonne mine, j’en suis très satisfait. Ce n’est plus la peine de faire l’enregistrement dont je t’ai parlé. Je vais, moi-même faire un compte-rendu de notre rencontre à mes auditeurs. Toutefois, si tu as une commission pour la famille, je peux m’en charger, volontiers, comme je repars demain à 4h du matin.

Mandian : Non, je n’ai pratiquement pas de commissions, d’autant le monde est devenu un village planétaire. Je suis régulièrement en contact avec la famille.

NDoye : Alors, nous étions plus d’une dizaine de journalistes à prendre part à cette rencontre dont je suis l’initiateur. Le projet doit bénéficier d’un financement important. Et à l’issue de ce premier atelier une équipe de pilotage du projet a été mise en place. J’ai eu l’honneur et le privilège d’être désigné comme coordinateur du projet pour en avoir été l’initiateur. C’est cette heureuse nouvelle que je tenais à partager avec toi.

Mandian : Ce n’est guère surprenant que tu puisses être auréolé de cet honneur doublé d’un grand privilège. Tu es un jeune journaliste très engagé et attaché à son métier. C’est donc un mérite, le choix de ta personne à ce poste. Alors, comme toi tu n’as plus rien à me dire, moi j’ai bien quelque chose à te dire. Je suis très heureux de me retrouver à Dakar face au Secrétaire administratif doublé du Porte-parole de l’URTELGUI pour exprimer ma déception, sans contours ni détours, suite à l’attitude de notre union et de l’ensemble de la presse guinéenne à mon endroit. Je me sens totalement abandonné par la presse guinéenne et singulièrement par l’URTELGUI. En adhérant à l’URTELGUI, j’avais la ferme conviction que la mission première que s’assigne cette entité est et demeure l’autorégulation, la protection et la défense des organes membres et de leur personnel, en tous lieux et en toutes circonstances. 

Je te charge, en tant que frère et ami, de prendre spécialement langue avec Monsieur le Président et toutes les autres personnalités influentes de l’Union à l’image de Diallo Souleymane, Aboubacar Camara, Lamine Guirassy et autres, afin que vous engagiez un plaidoyer en ma faveur, tel que l’Union de la Presse écrite l’avait fait pour notre confrère feu Bébel. Pour ce faire, vous profiterez de la prochaine conférence de presse du Président de la République pour poser mon cas en ces termes : « Monsieur le Président, en votre qualité de Père de la Nation, qu’il vous plaise de gracier notre confrère Mandian Sidibé qui est maladif et qui chôme à Dakar. Il y souffre énormément. Chômeur de son état, bien qu’il ait fait des mains et des pieds pour obtenir un emploi, même dans certaines écoles privées de Dakar, il a du mal à gérer le quotidien. Nous, l’URTELGUI, prenons l’engagement de l’encadrer à son retour. Et si vous estimez que nous ne pourrions pas le maîtriser, nous lui interdirons l’antenne pour nue longue période quitte à lui recommander de se retirer momentanément dans son village à Kamatimadia. Son passeport a expiré, ce qui le confine à Dakar, avec toutes les difficultés y afférentes ».

NDoye : Mais, mon frère Mandian, vous avez une très bonne mine et vous n’avez pas l’air de quelqu’un qui souffre comme tu le décris toi-même. De toute façon, je m’emploierai à prendre des contacts d’envergure pour toi et à mener des actions pouvant t’aider à rentrer le plus rapidement possible.

Mandian : Je n’ai aucun intérêt à te mentir. Je souffre réellement, mais je vis dignement. Sinon même pour venir à cette rencontre avec toi, c’est l’épouse de mon tuteur qui m’a payé le taxi aller-retour, soit cinq mille francs CFA. Je suis déçu de la politique et des politiciens. Je ne suis guère un politicien ni un journaliste-militant. Mais à forcer d’animer des émissions politiques et de côtoyer des hommes politiques, je me suis finalement retrouvé, sans me rendre compte, plein dans la politique. A présent, tous ces hommes politiques m’ont lâché. J’ai l’impression qu’on m’a utilisé puis abandonné. Quand le pouvoir me reproche d’être proche de l’opposition, cette dernière m’accuse gratuitement de servir d’espion pour le pouvoir. Je suis devenu une galette ayant les deux facettes grillées. Il ne me reste plus qu’à négocier mon retour pour ne pas mourir dans la misère à l’étranger.

NDoye : Alors, grand frère, en toute sincérité, tu voudrais me dire par là que tu es sorti de la Guinée les mains vides avec toute la célébrité dont tu étais accrédité ?
Mandian : NDoye, sois raisonnable, la radio ne m’appartenait pas. Je rendais compte de ma gestion, sans compter les charges de fonctionnement. Je vis à Dakar grâce au concours de certains amis, tels que : Ibrahima Sory Baldé de Médiadafrique, Nouhou Baldé de Guineematin, des commerçants et bien des personnes anonymes. Et puis, en sortant de la Guinée, je n’avais que six millions de francs guinéens que j’ai partagés avec ma famille.

Il a fallu qu’un ami du nom de Mansour m’offre cent litres d’essence et cent euros, comme j’avais emprunté ma voiture RAV4 pour le trajet Conakry-Kindia. Un autre ami aussi, El Hadj Sow, m’avait offert cent dollars. Voilà grosso modo ce que j’avais en poche à mon départ de la Guinée. J’ai transité en Sierra-Leone avant d’arriver à Dakar où je fus entièrement pris en charge, pendant trois mois, dans un grand  hôtel de la place, par Diallo Sadakadji.

Mieux, tu fais allusion à la bonne mine que je présente certes. Celle-ci est le reflet du repos et suivi médical dont je bénéficie à Dakar, toujours grâce aux actions de certains amis se trouvant un peu partout à travers le monde. Que toutes ces personnes d’ailleurs, parmi lesquels figurent le Commandant B52 en exil aussi à Paris, Thierno Mountagha Diallo et Safa Tounkara aux USA, en soient vivement remerciées.   

NDoye : Ok, bien compris, grand frère. C’est vraiment triste après tout ce que tu as fait pour ton pays.  Eh bien, ainsi va la vie. Accroche-toi et bon courage. Alors, comme je n’ai plus de sous ici à Dakar et je suis déjà prêt à rentrer, dis-moi, comme parfois il nous arrive à Conakry d’avoir de petites entrées inattendues, comment pourrais-je faire pour te faire parvenir un peu d’argent lorsque l’occasion s’offrira à moi. Mais je ne veux pas paraître, au risque d’avoir, moi aussi, des ennuis avec le pouvoir.

Mandian : Infiniment merci d’avance. A priori, mon souci n’est pas que tu m’envoies de l’argent. Il faut plutôt te battre pour mobiliser la presse autour de ma situation, afin que je puisse rentrer en toute quiétude. Toutefois, si tu veux me contacter, il t’est loisible de passer par ma technicienne Maimouna Tall qui m’est restée toujours fidèle. C’est elle et un jeune du nom de Lanciné Diabaté qui font toutes mes courses à Conakry.

Ndoye : Alors, tu me feras parvenir leurs contacts part sms.

Mandian : Promis. Tu fais bon voyage et bien de choses à la famille. Accolades….. Je pris le taxi de l’autre côté de la route pour rentrer chez moi, après lui avoir dit de ne pas se fatiguer à traverser la route pour m’accompagner.

Le lendemain, c’est-à-dire, le jeudi dernier, je reçois dans ma boîte email et de Monsieur NDoye, le message dont la teneur suit : « Salut mon frère, je t’informe que je suis rentré ce matin et dans de bonnes conditions. A l’aéroport de Dakar j’ai même rencontre le secrétaire général du ministère de la communication Monsieur Condé et avec lui nous avons échangé sur ta situation. Et le lundi Incha Allah je lancerai un SOS pour toi en direct dans mon émission que j’anime les matins île sais c’est genre PALABRE ».

En recevant ce message, je pensais au plaidoyer qu’il devait faire auprès des médias et de l’URTELGUI, pour les inviter à s’impliquer le plus rapidement et efficacement possible dans la médiation portant sur mon retour sécurisé et apaisé. J’ai pensé qu’il avait du mal à joindre individuellement les responsables de médias concernés et qu’il voudrait utiliser les antennes de sa radio pour toucher le maximum de patrons de presse en un temps record. Il n’a jamais été question lors de notre rencontre, tel que vous l’avez constaté dans mon récit, qu’il entreprenne une quelconque opération de quête en ma faveur. Ce message suffit largement pour prouver que l’initiative d’un SOS vient de lui et que je ne lui ai jamais adressé un message écrit à ce sujet. Et, au cours de notre entretien, l’expression « SOS » n’y a jamais même été utilisée. Pour moi, c’est « le plaidoyer » en direction des patrons de presse qu’il a remplacé par « SOS ». Et c’est pour cette raison que je lui ai répondu en ces termes : « Infiniment merci d’avance pour tout mon cher frère. Seul Dieu te payera. Bien de choses à la famille. Cordialement à toi ».

Ainsi qu’on le voit, je me sens grugé, piégé, trahi et humilié à travers une manipulation de ma doléance et de mes propos. Je n’ai jamais écrit une quelconque lettre ou mémo à l’adresse de Monsieur Ndoye pour qu’il en fasse lecture sur les ondes de sa radio, dans le but d’organiser une quête en ma faveur.

Pire, après avoir pris connaissance de ma première réaction dont je lui ai transmis la  copie à son adresse électronique, il m’a appelé plus de quatre fois pour me présenter ses excuses, tout en promettant de faire le nécessaire ce mardi, dans la même émission, à l’effet de recadrer les choses et de redorer mon image qu’il a ternie la veille. A ma grande surprise désagréable, il m’a interrompu trois fois à l’antenne, en direct sur sa radio, chaque fois que le prenais lui-même à témoin par rapport aux dérapages qu’il a volontairement commis pour nuire à ma réputation. Bref, si je ne suis pas totalement blanchi à ma satisfaction, je serai dans l’obligation d’engager une procédure judiciaire via mes trois avocats résidents en Guinée.

Une fois encore, je dis infiniment merci à tous ceux et toutes celles qui me soutiennent avec loyauté, sincérité et honnêteté dans la dure épreuve que je traverse depuis le 19 novembre 2013. Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens. Amen !

Mandian SIDIBE, Journaliste

En exil forcé à Dakar