Un fils de Kadhafi, donné pour mort, à la TV, offensive diplomatique US

Khamis, le plus jeune fils de Mouammar Kadhafi, est apparu mercredi à la télévision quelques jours après l’annonce de sa mort par les rebelles alors que les Etats-Unis ont lancé une offensive diplomatique auprès de pays africains pour les inciter à lâcher leur ex-allié…

L’un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi est apparu mercredi à la télévision après l’annonce de sa mort par les rebelles, au moment où les Etats-Unis ont lancé une offensive diplomatique auprès de pays africains pour les inciter à lâcher leur ex-allié.

Sur le front Est à Brega, des échanges d’artillerie ont eu lieu, a constaté un journaliste de l’AFP depuis les lignes rebelles en périphérie est de cette ville côtière devenue le théâtre d’une véritable bataille aux multiples tactiques.

A Tripoli, la télévision a montré des images du plus jeune fils de M. Kadhafi, Khamis, 28 ans, en tenue militaire, qui visitait un hôpital où des « victimes de raids de l’Otan » étaient hospitalisées. La visite a eu lieu mardi, selon la télévision.

Il s’agit de la première apparition de Khamis depuis l’annonce vendredi par les rebelles de sa mort dans un raid de l’Otan à Zliten, 150 km à l’est de Tripoli. Le régime avait démenti ces informations qualifiées de « sales mensonges ».

Au plan international, les initiatives se poursuivent pour faire plier le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans et confronté à une rébellion armée soutenue militairement par l’Otan.

Le département d’Etat a annoncé que de hauts responsables de la diplomatie américaine étaient en tournée en Afrique pour exhorter les dirigeants du continent à faire pression sur Mouammar Kadhafi pour qu’il parte.

Un certain nombre de pays africains qui ont bénéficié des largesses du régime libyen se sont refusés jusqu’à présent à appeler M. Kadhafi à se retirer et ont condamné les opérations de l’Otan.

Gene Cretz, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Libye, et Donald Yamamoto, un haut responsable du département d’Etat, ont eu des entretiens à Addis Abeba, siège de l’Union africaine (UA).

L’UA a tenté plusieurs médiations entre le régime et les rebelles, mais le Conseil national de transition (CNT), l’organe politique de la rébellion, a toujours rejeté ses propositions, qui ne prévoyaient pas un départ de Mouammar Kadhafi.

Sur le terrain, des échanges d’artillerie ont eu lieu autour du site pétrolier de Brega. Obus de mortiers et roquettes s’abattaient par intermittence des deux côtés de la ligne de front, provoquant des panaches de fumée sur la plage et dans les dunes de sable longeant la côte.

Le front de Brega, à environ 240 km au sud-ouest de Benghazi, la « capitale » rebelle dans l’est du pays, est l’un des trois principaux front en Libye avec l’enclave de Misrata, à 200 km à l’ouest de Tripoli, et les montagnes de Nefoussa, au sud-ouest de la capitale.

« Nous avançons en douceur », a assuré Faraj Moftahi, commandant de la ligne de front située près de la zone résidentielle de la ville. L’activité militaire restait cependant relativement limitée côté rebelle, où les combattants observent scrupuleusement le jeûne du ramadan.

Les forces du colonel Kadhafi ont aménagé dans tout Brega de solides lignes de défense pour freiner l’avancée des rebelles, avec des centaines de mines antichar et antipersonnel, ou des tranchées emplies de liquides inflammables.

Selon des responsables rebelles, les pro-Kadhafi ont utilisé d’immenses canalisations laissées à l’abandon pour creuser un ingénieux système de tunnels souterrains afin d’y faire circuler leurs chars et véhicules.

Ceux-ci font brièvement surface pour faire tirer puis se remettent à l’abri dans ces canalisations, échappant ainsi aux frappes aériennes de l’Alliance atlantique.

En face, les rebelles font pression sur trois front: par l’est, à la fois le le long de la côte et sur la route principale, mais également plus au sud, où ils tentent de contourner Brega par l’intérieur des terres, en plein désert.