Vous avez probablement lu le dernier « interview » d’Alpha Condé. Tellement bien fait qu’il s’apparente à notre avis à une publicité à peine déguisée. Mais nous pouvons nous tromper…
C’est bien le droit d’alpha Condé de se faire mousser où il veut et par quelque journaliste complaisant de ses amis qui voudrait bien jouer le jeu. Ceci nous rappelle un certain Africasia devenu Afrique Asie qui faisait pratiquement pareil avec Sékou Touré. C’est de bonne guerre en politique. Voici quelques extraits de l’interview de Jeune Afrique(1):
Le titre est déjà tout un programme: » Qui oserait me donner des leçons de démocratie ? »
Facile de lui répondre: tous les guinéens qui suivent les péripéties de son parcours politique.
Sauf évidemment qu’il ne faut pas le dire tout haut, surtout si par hasard vous êtes peulh et vivez à l’intérieur des frontières guinéennes, car il serait suicidaire de contredire le « professeur » solidement charpenté par une mafia comprenant des militaires Angbansanlés qui torturent et tuent plus vite que leurs ombres, une administration et une « justice » aux ordres, les petits doigts raides sur les coutures de leurs pantalons ou jupes. A moins d’avoir une vocation de martyr très prématuré.
– « Je veux tout sauf du riz de Birmanie : les généraux là-bas ne sont pas des gens sérieux « .
Ne riez pas, les généraux et les soldats en Guinée sont eux, des gens très sérieux. Ils ne tuent pas en masse, comme au Stade par exemple. Vrai de Kaman Diaby à Toya Condé, Diarra Traoré, Konaté, Dadis, le Médecin militaire Diaby et tous les officiers malinkés. Les soldats des autres ethnies faisant en règle de la figuration, depuis le règne du PDG. Cela continue avec le RPG, son fils revendiqué.
– » Dimanche 15 mai, le voici qui pose le pied sur le tarmac de l’aéroport, de retour d’une épuisante tournée de VRP en Afrique du Sud, en Turquie et dans le Golfe. Aussitôt : bain de foule, puis meeting dans une salle surchauffée du Palais du peuple au cours duquel il prononce un long discours en trois langues, français, soussou et malinké (il ne parle pas le peul), »
Pourquoi, justement ne parle t-il pas Peulh, la langue utilisée par plus de la moitié de la population et même en dehors de nos frontières?
– » Qui a mené une campagne ethnique ? Qui a dit « c’est notre tour », « c’est le tour des Peuls » ? Cellou Dalein Diallo. Beaucoup de leaders de cette communauté m’ont rejoint et m’ont soutenu, ce qui leur a valu d’être intimidés et menacés par mon adversaire. Moi, je n’ai jamais menacé un Malinké ou un Soussou parce qu’il avait rallié Cellou ! »
Là, chapeau l’artiste: Autant de mensonges et de mauvaise foi dans une seule phrase vous autorise à porter le titre prestigieux de prince des menteurs et d’agrégé de Droit de la confusion. C’est vrai que vous buvez du petit lait en ayant en face de vous un homme politique très réactif et perspicace de la classe de Cellou.
Celui duquel nous pensons qu’il fut la seule erreur politique de Bah Mamadou. L’homme d’action et illustre disparu qui n’a pas hésité une seconde à vous soutenir en prison en bravant le régime de Lansana Conté , payant de sa personne, cet homme que vous semblez avoir superbement oublié, sauf pour le diffamer aujourd’hui. La reconnaissance, nous sommes d’accord, n’est pas parmi vos premières qualités. Vous êtes comme vous êtes, la conscience ne vous étouffe pas lorsqu’il s’agit de ceux que vous classez « Peulhs ».
Vous aurez remarqué que notre vaillante UFDG est restée parfaitement calme et n’a pas réagi devant ce flot de contre-vérités, diffusées par un média de stature internationale, très influent sur les opinions des africains et des citoyens originaires de ce continent, ceux vivant à l’extérieur notamment. Il est régulièrement lu et consulté par les hommes politiques de tous bords.
Après ses pages publicitaires à grands frais dans le « Monde » grand journal français, Alpha Condé continue d’asseoir sa dictature en aveuglant les bonnes consciences. Il se croit malin, au sens premier méchant du terme:
« Le Vendredi 6 Mai 2011, le tout nouveau président guinéen, M. Alpha Condé, a acheté, ou fait acheter 3 pages du grand quotidien français « Le monde » N°20617. Il s’y célèbre, en compagnie de Revenants prédateurs, autrefois ministre (pilleur) de feu Lansana Conté. Son « élection » aurait suscité des espoirs dit-il. Il prétend passer « de la théorie à la pratique », par des gesticulations communicationnelles ruineuses. L’alibi immédiat affiché, est de faire connaître notre pays, la Guinée.
La page coûte 94000 euros. Trois pages, 282000 euros, soit plus de trois milliards de francs guinéens. A l’échelle d’un pays normal, une somme presque dérisoire. Peut- être. Mais, mise en rapport avec le délabrement matériel et financier de notre pays, compte tenu de certaines urgences vitales (hôpitaux, écoles…), cette dépense de communication est inopportune et obscène. » (2)
M. Billo Sy Savané