Quand la parole est d’argent, le silence est d’or » dit-on. Je transgresse cette maxime pour répondre à Monsieur Chérif Aïdara qui se trouve être le représentant du parti RPG en France et juriste de formation de son etat, dit-on…
En effet, ce Monsieur depuis l’année dernière à chacune de ses sorties médiatiques ou lors des meetings de son parti, n’a que deux arguments dans la bouche qu’il répète à satiété à savoir : « la victimisation des Peuls » et « c’est le tour des Peuls » assène-t-il.
Il l’a encore rappelé avec force et une véhémence teintée de haine sur les antennes de la station de radio Africa N°1 à Paris (ci-joint le lien de l’émission) le 5 janvier dernier.
Ces deux arguments ont assez servis, sont usés jusqu’à la corde, la musique est donc bien connue.
Pour le respect et la vérité que l’on doit aux Guinéens quelques éclaircissements s’imposent.
Concernant le premier argument de Monsieur Aïdara relatif à la « victimisation des Peuls » qu’il crie sur tous les toits ; Il faut préciser que, de prime abord, s’il y a des victimes c’est qu’il y a forcément au minimum deux parties-prenantes, deux protagonistes. On ne peut pas se poser en victime tout seul. On ne peut pas crier au voleur sans qu’il y ait eu vol, même si c’est pour une simulation, ne serait-ce que pour justifier le délit ou le forfait commis.
Ceci dit, en Guinée, on sait qui est qui et qui fait quoi. Un petit rappel à Monsieur Aïdara avec cet exemple macabre et concret commis entre les deux tours de l’élection Présidentielle de 2010 par ses partisans à l’encontre de victimes innocentes. Le 22 octobre 2010 (lire cette dépêche AFP) précisément, son mentor Alpha Condé, alors candidat admis au second tour avec Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, a publiquement déclaré que les Peuls ont empoisonné ses militants. Et la suite est connue avec les malheurs et les drames que cela a provoqués aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays avec son cortège de désolation, de destructions et de morts de personnes dont le seul tort est d’appartenir à la communauté Peul.
Ces empoisonnements qui ce sont avérés par la suite montés de toutes pièces pour nuire et tuer une partie des Guinéens bien indexée ne datent pas du siècle dernier, mais précisément en date du 22 octobre 2010.
Ne serait-ce que cet unique exemple parmi d’autres, votre parti a ainsi écrit indéniablement une page sombre de l’histoire de la Guinée, avec le prix fort élevé payé par le peuple guinéen à cet effet.
Monsieur Aïdara vos cris et vociférations ne pourront pas contredire ces faits, ni en apporter une quelconque modification.
Vos affabulations et les pures inventions mensongères étalées sur la place publique sont assez connues des Guinéens et de la communauté internationale.
Pour le second argument, à savoir « ils (les Peuls) ont dit que c’est leur tour », Monsieur Aïdara nous reprend une expression dite, dans un contexte particulier précisément à Faranah, par le doyen feu Mamadou Bah lors de la campagne pour les élections législatives de 1993, donc voilà bientôt 20 ans. En voulant toujours divertir et nous détourner de l’essentiel, on ressort du tiroir ce qui est facilement manipulable pour une intoxication des esprits même si cela n’a aucun sens actuellement. Donc, une affirmation qui n’est plus d’actualité mais qui sert encore à Monsieur Aïdara en manque d’arguments et de projets pour la Guinée.
Cher Monsieur, en tant que responsable du RPG en France, donc d’un parti qui a la charge actuelle de la gestion du pays et du quotidien des Guinéens qui n’ont pas eu la chance d’avoir un peu d’état de grâce depuis le « changement » intervenu il y a un an et qui, aujourd’hui tirent le diable par la queue dans une paupérisation généralisée et une misère à la Zola. J’aimerai bien être contredit sur ces faits, mais hélas c’est la triste réalité et c’est vérifiable.
Cher Monsieur, il serait mieux pour vous enfin d’arrêter de divertir les Guinéens, de s’atteler à terminer la transition, de respecter l’Etat de droit, les libertés individuelles et collectives, et surtout à trouver des solutions aux problèmes que les Guinéens attendent de vous au lieu de vouloir nous refaire le passé, l’histoire ou, pire encore, inventer de nouvelles histoires mensongères.
Le peuple de Guinée mérite mieux …
Thierno Rampnoux DIALLO
Paris, France.