Le président de la République a rencontré le chef de file de l’opposition le lundi 02 avril dernier, en vue d’une décrispation politique. Quelques heures après cette rencontre, notre reporter a tendu son micro à quelques acteurs sociopolitiques qui, à l’unanimité apprécient la démarche, même si certains d’entre eux estiment qu’elle n’aboutira à rien.
Dr Ibrahima Sory Diallo, coordinateur de l’ADC/BOC
« Je ne crois pas que cette rencontre soit exceptionnelle des autres »
« Cette rencontre n’est pas mal, dans la mesure où l’opposition républicaine a lancé une série de manifestation. A l’issue de ces manifestations, le président de la République a jugé nécessaire de rencontrer le chef de file, c’est une partie remise. Mais moi je pense qu’il n’avait pas besoin dans la mesure où les problèmes qui assaillent cette opposition républicaine n’est rien d’autre que le respect des résultats issues des urnes. Aujourd’hui le président de la République avec sa fameuse CENI a organisé une mascarade électorale qui constitue des problèmes d’ordre électoraux. Raison pour laquelle, nous de l’opposition républicaine nous n’avons pas du tout exclut le souhait que le chef de file rencontre le président pour discuter tous les points de l’ordre du jour non seulement l’ouverture des enquêtes et traduire les coupables des victimes des manifestations de l’opposition, mais aussi la publication des vrais résultats des urnes. Donc demain (04 avril, ndlr), nous avons une rencontre, le chef de file de l’opposition va nous faire le compte rendu de sa rencontre.
Mais nous pensons que ça doit être la même chose. Parce que les rencontres entre le chef de file de l’opposition et le président de la République ne sont jamais sorties sur des solutions efficaces qui peuvent nous conduire à une quiétude sociale. Ce sont toujours des solutions voilées, jamais appliquées. Alors pour moi, le président de la République ne fait que retarder l’opposition dans sa démarche de manifestation, mais il fait juste pour calmer, faire une solution tempo pour une période donnée. Je ne crois pas que cette rencontre soit exceptionnelle des autres rencontres. C’est une suite logique des autres parce qu’il n’y a jamais eu de dialogue franc. Le chef de file de l’opposition, cette fois-ci, il sera très tranchant parce qu’il a été toujours victimes. Dans les prochaines rencontres, il faut qu’il y ait d’autres représentants de l’opposition parce que nous n’allons pas accepter de sursoir à une manifestation sans que les points qui ont conduit à la manifestation ne soit réglés ».
Souleymane Keita, conseiller chargé de mission à la présidence
« Nous espérons que l’opposition va revoir sa façon de faire »
« Le président de la République est dans son rôle de père de la nation, il est garant de toutes les institutions républicaines. Je crois qu’il est de son devoir de voir souvent les acteurs de la société qu’il soit politique, social ou syndical afin de discuter des problèmes du pays pour trouver des solutions. Et puis deuxièmement, le chef de file de l’opposition est une institution constitutionnelle et le principe voudrait que de temps en temps, les rencontres se fassent pour discuter avec le président de la République des grands sujets importants qui engagent la vie de la nation. Je crois que c’est dans ce cadre-là, que le président a jugé nécessaire après cette crise postélectorale qui est entrain de fatiguer tout le monde. Pour nous, le président a fait son devoir d’ailleurs il a demandé à rencontrer la mouvance pour que nous puissions lui exprimer nos préoccupations afin qu’on trouve une solution qui permette le pays de continuer sa marche vers le développement.
Nous l’avons toujours dit la concertation constitue le seul moyen d’arriver au bout des problèmes que nous traversons, mais l’opposition n’a pas compris cet état de fait. Elle a toujours utilisé la rue pour s’exprimer, alors que tout se termine autour de la table. Donc nous nous pensons qu’il est mieux de commencer autour de la table que de s’engager dans ces démarches qui finalement a des conséquences sur tous les citoyens parce que vous savez que quand l’opposition manifeste, personne ne peut vaquer à ses affaires sur l’axe le prince, ce qui est vraiment déplorable. Nous nous pensons que cette rencontre encore une fois va permettre de décrisper la situation et que très rapidement, on va installer les conseillers communaux qui sont déjà élu pour permettre à ces communes de fonctionner de plein poumon. Nous n’avons pas besoin de continuer dans ces manifestations qui en réalité n’apporte aucune solution. Donc nous de la mouvance, nous espérons que l’opposition va revoir sa façon de faire pour nous éviter de telle situation. Ce qui est important, il faut respecter la loi et là-dessus, nous nous sommes formels. On ne peut pas continuer à outrepasser les règles, les lois du pays au nom du simple consensus. Je pense que, et la mouvance présidentielle et l’opposition, nous sommes tous régis par la loi ».
Sékou Kondouno, président du Balai Citoyen
« Nous saluons cette démarche »
« Le Balai citoyen se félicite de la rencontre de ces deux Hommes d’Etat qui s’inscrit dans la collaboration entre les institutions de la République afin qu’elles puissent collaborer et échanger. Le chef de file de l’opposition et le chef de l’Etat sont deux personnalités en termes de gouvernance différente. Donc, nous les saluons, nous les félicitons du point de vue qu’ils se sont rencontrer afin d’échanger et de parler sur les questions d’intérêt national. C’est le début du commencement du dialogue. Comme vous le savez instruction a été donné au niveau du comité de suivi de prendre toutes les dispositions en la matière pour que les points de griefs de l’opposition puissent être examiné et voir quelles sont les réponses appropriées. Il y a aussi un passage important dans ce communiqué de presse qui a été lu par le ministre Secrétaire général à la présidence qui nous a intéressés, c’est le fait que le chef de l’Etat et son challenger se décident de promouvoir le dialogue. Nous saluons cette démarche.
Comme vous le savez, le Balai citoyen est en bataille pour normaliser un peu la communication sur les réseaux sociaux. Il y a une partie de ce communiqué de presse où les deux Hommes déplorent l’escalade de violences, les propos incendiaires appelant à la haine entre les communautés. Ils appellent la justice à jouir de toutes ses prérogatives afin de sévir en la matière. C’est un soutient inestimable pour le Balai citoyen qui est déjà dans ce combat ».
Propos recueillis par Sadjo Diallo pour guineebox.com