« Alpha Condé est le principal responsable des exécutions extrajudiciaires des manifestants parce qu’il a ouvertement et illégalement organisé des fraudes électorales qui ont engendré les manifestations légales et légitimes d’une part, et d’autre part, parce que les assassins des manifestants n’ont jamais été jugés dans le passé alors que le président de la République est le garant du bon fonctionnement des institutions donc, y compris la justice. Ceux qui ce livrent à ces exécutions extrajudiciaires pour un président en fin de mandat et en fin vie compte tenu de son âge très avancé, ont pris des risques qui gâcheront leur vie car tôt ou tard, le pouvoir d’Alpha Condé prendra fin et ces assassins rendront des comptes à la justice nationale ou internationale ».
L’actuelle situation chaotique de la Guinée n’est pas le fruit du hasard. Elle n’est que la matérialisation du plan bien élaboré par Alpha Condé et ses proches. Les huit ans de pouvoir d’Alpha Condé s’étant révélés un échec total et sa volonté de modification constitutionnelle pour un pouvoir à vie de plus en plus improbable, il ne trouve plus que la solution du chaos pour espérer se maintenir au pouvoir. Pour atteindre cet objectif, rien de mieux que d’opposer les Guinées comme il l’a toujours fait. Pour ce plan macabre, il peut compter entre autres sur Bantama Sow et Damaro Camara, qui rendent l’opposition systématiquement responsable des exécutions extrajudiciaires des manifestants à la place des forces de sécurité qui se permettent de tirer à balles réelles sur les manifestants comme si ces exécutions extrajudiciaires étaient prévues par les lois de la République. Nous renvoyons l’honorable Damaro Camara et Bantama Sow à la lecture de l’article 5 et 6 de la Constitutions guinéenne qui disposent que :
« Article 5.
La personne humaine et sa dignité sont sacrées. L’État a le devoir de les respecter et de les protéger. Les droits et les libertés énumérés ci-après sont inviolables, inaliénables et imprescriptibles.
Ils fondent toute société humaine, et garantissent la paix et la justice dans le monde.
Article 6.
L’être humain a droit au libre développement de sa personnalité. Il a droit à la vie et à l’intégrité physique et morale. Nul ne peut être l’objet de tortures, de peines ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Nul n’est tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal.
La loi détermine l’ordre manifestement illégal.
Nul ne peut se prévaloir d’un ordre reçu ou d’une instruction pour justifier des actes de tortures, de sévices ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants commis dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions.
Aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains ».
Le président Alpha Condé, Bantama Sow, Damaro Camara et tous ceux qui tentent de justifier ces exécutions extrajudiciaires de manifestants dans l’exercice de leur droit qu’ils tiennent de la Constitution doivent comprendre qu’ils se rendent coupables d’agression inacceptable de la Constitution guinéenne et que les Guinéens se souviendront d’eux pendant et après le pouvoir d’Alpha Condé. Je demande aux journalistes de bien vouloir poser la question suivante à Bantama Sow et Damaro Camara :
Eux qui justifient les exécutions extrajudiciaires de ceux qui manifestent contre les fraudes électorales répétées et autres violations des lois en Guinée, que pense-t-ils des propos de l’opposant Alpha Condé sur TV5 selon lesquels, la multiplication des fraudes électorales par le pouvoir justifie la prise des armes par l’opposition ?
Je suis et je resterai solidaire aux victimes et à leurs familles car, en aucun cas, la manifestation ne peut justifier des exécutions extrajudiciaires des manifestants.
Makanera Ibrahima Sory