Procréation électroniquement assistée : Kylé accouche encore d’un site !

Un site nouveau va voir le jour ce 11/11/11 (qu’on n’y voit qu’une simple coïncidence et non un quelconque fétichisme de chiffres) pour enrichir le web guinéen déjà bien fourni. Ce site, pas trop différent des autres, va progressivement remplacer « www.kylediallo.info », mon blog personnel…

Son nom est guineeweb.net. Je préviens tout de suite que le nouveau-né a déjà toutes ses dents. Il est dès à présent visible dans sa couveuse. Il nous appartient de bien veiller, au départ, sur lui en l’aidant, non pas à grossir, mais à grandir harmonieusement.

En effet, guineeweb.net, dont l’estomac est fragile, mangera un peu de tout mais pas tout et surtout pas d’un coup. Je veillerai donc particulièrement à l’équilibre de son régime alimentaire. Il consommera le poisson et le sel de la Basse Guinée, le fonio et le lait de la Moyenne Guinée, l’igname et le soumbara (« camembert» local) de la Haute Guinée, le riz et l’huile de palme de la Guinée Forestière, etc.

Pour son premier biberon, j’ai demandé à un de nos meilleurs diététiciens, qui l’a accepté, de le préparer. Il s’agit de notre doyen, le Pr. Ansoumane Doré qu’il serait superfétatoire de présenter. C’est un honneur que le  « n’koro » Ansou (ce digne fils du Konia qui savoure l’humour avec toute la finesse intellectuelle qui le caractérise) soit le premier à allaiter guineeweb.net. Evidemment, en ouvrant ce site vous constaterez qu’il contient déjà quelques articles, ce qui est normal, tout bébé devant absolument être nourri avant sa naissance.

Que les choses soient très claires dès le départ : je tiens à rester libre. Je ne suis adhérent d’aucun parti politique. J’admire le combat de certains hommes ou femmes politiques sans être l’inconditionnel de qui que ce soit.

Ainsi, ma position reste ferme sur un point: je soutiens résolument Cellou Dalein Diallo qui, par son expérience politique et administrative, sa connaissance de la Guinée profonde et ses relations avec les Grands de ce monde, offre, à mes yeux, l’alternative la plus crédible à ce jour au chaos actuel. J’appuis naturellement ses alliés actuels (Sydia Touré, Abé Sylla, El Hadj Fodé Soumah, etc.) avec lesquels il partage les mêmes valeurs républicaines.

Je reste en permanence préoccupé par le devenir de mon pays dont la faune est très variée, ce qui aurait permis à certains de me traiter de tous les noms d’oiseaux. En souffré-je ? Certainement, au regard de la Guinée qui ne s’est pas déchirée toute seule mais qu’on a déchirée par un égoïsme régionaliste teinté d’animosité ethnocentriste !

Je ne cherche pas à convaincre -ce serait un coup d’épée dans le Djoliba- ceux qui ne me trouveront jamais propre même si je me lavais avec toute l’eau de ce fleuve. J’informe simplement ceux qui, par curiosité saine, voudraient en savoir un peu plus sur moi.

Je suis né au Fouta Djallon. J’ai grandi à Yomou et à N’zérékoré où j’ai appris à parler guerzé (faute de pratique, je comprends à présent cette langue plus que je ne la parle) et malinké. J’ai effectué un séjour universitaire à Kankan où je n’ai ressenti qu’amitié et bienveillance de la part des autochtones. J’ai travaillé à Gueckédou (sans pouvoir malheureusement m’exprimer en kissi, le centre-ville étant « manikaphonique »), Boké et Conakry, ce qui m’a permis, entre autres, de pouvoir bien me débrouiller en soussou (avec un accent qui déclenche l’hilarité de mes cousins de la zone littorale de notre pays!). Comme il ne s’agit pas d’un CV, ces quelques renseignements suffisent, me semble-t-il. Au-delà de ma personne, allons donc à l’essentiel.

Pour moi, un Guinéen ne saurait être un ennemi à abattre mais, tout au plus, un adversaire à surpasser. Ce qui est détestable chez le Président Condé, ce n’est pas sa personne en tant que telle, mais la politique de désastre national qu’il conduit. Le capitaine Dadis a, somme toute, mieux gouverné notre pays jusqu’en août 2009 que le Président Condé ne le fait actuellement. Ce n’est pas peu dire. En sa qualité de chef de l’Etat, le Président a le droit de nommer qui il veut à des postes politiques, mais pas aux postes de la Fonction Publique sauf, exceptionnellement, lorsqu’il s’agit d’une personne dont la compétence s’impose à tous.

Il faut que nous sortions du temps du PDG où le parti et l’Etat étaient confondus (qui ne se souvient de l’appellation officielle « Parti-Etat de Guinée » ?). Dans tout pays de droit les fonctionnaires sont recrutés, soit par concours soit sur diplômes, et restent au service de la continuité de l’Etat et non à celui d’un individu ou de son parti. Nommer à certaines fonctions des personnes ne convenant pas techniquement et qui n’ont de mérite que de plaire au Président par népotisme, clientélisme et surtout ethnocentrisme, conduit à l’inefficacité de l’Etat et dévoile, par conséquent, l’incompétence du Président lui-même.

Le Président Condé outrepasse ses prérogatives en nommant à tous les postes civils ou militaires, non pas les personnes qui conviennent effectivement, mais celles qui lui conviennent affectivement. Evidemment, s’il lui arrive d’avoir juridiquement raison, il a, presque toujours, politiquement tort.

Ce n’est pas en déchirant davantage sa couverture déjà abîmée qu’on se protège du froid mais en la raccommodant. Aujourd’hui, le tissu social guinéen est si détruit qu’on se demande s’il est encore réparable. Les Guinéens vivent côte à côte mais pas ensemble car la distance psychologique qui les sépare ne fait que s’agrandir.

Faut-il critiquer cette situation et ceux qui la gèrent ou se taire ?

J’ai choisi de ne pas me taire et je me battrai, avec tous les autres, jusqu’à l’instauration d’un Etat de droit en Guinée. On m’a qualifié, sans le moindre début de preuve, d’ethno. Pourtant, c’est facile de consulter les archives du Net qui sont à l’abri de l’humidité, des cafards et des rats ! Aucun de mes détracteurs ne peut relever le défi de sortir un article où j’insulte une communauté.

Je me souviens d’avoir été un des héros du Web pour certains lorsque je critiquais violemment le général Conté et son régime ainsi que le capitaine Moussa Dadis Camara. Pour eux, je n’étais pas ethno mais un ardent combattant pour la démocratie. Ce sont les mêmes qui me considèrent maintenant comme un pyromane lorsque je m’en prends au comportement douteux du général Sékouba Konaté ou aux actes irréguliers du Président Alpha Condé, en y ajoutant quelques compléments d’effectifs Peulhs en quête de miettes. Même si, dans un article, je critiquais collectivement les attitudes de Bah Ousmane, Diallo (Biro, Korka, Rabiatou), Rougui Barry et Lansana Kouyaté, ils ne verraient que le coup porté à ce dernier, confondant honteusement un individu à toute une communauté. Pour eux, je suis et reste ethno ! Je note qu’aucun membre des communautés auxquelles on identifie respectivement Conté et Dadis ne m’a qualifié d’ethno. Je m’en souviendrai !

Dans ces conditions, je reste fier d’être cet ethno qu’ils vilipendent en permanence. D’ailleurs, ils me servent, malgré eux, de bon indicateur dans ma bonne conduite: dès qu’ils m’approuvent, je me rends compte que j’ai dévié de ma trajectoire et qu’il faut vite redresser le volant. Pour l’instant, je crois que mon GPS fonctionne tellement bien que j’ai jeté son bon de garantie devenu inutile. Je ne cèderai jamais au terrorisme intellectuel (ou plutôt électronique, certains écrits étant d’une nullité abyssale). Qu’ils me cherchent, ils me trouveront !

J’ai bien dit que www.guineeweb.net est né avec des dents. Ce ne sont pas des dents de lait mais d’incisives redoutables contre ceux qui ont installé une dictature tribale de type apartheid en Guinée.

Pourquoi voudrait-on que je me comporte autrement ? Quand on fait de certains citoyens à part entière des citoyens entièrement à part, quand on accuse honteusement toute une communauté d’avoir empoisonné certains membres d’une autre, quand on dresse des milices spéciales pour chasser systématiquement une catégorie ciblée de la population à des fins ethnocentristes et électoralistes, quand on devient automatiquement suspect dès lors qu’on appartient à une certaine communauté, etc., devrais-je rester calme ?

Dans ce combat, je ne ferai aucun cadeau aux obtus qui ne sont performants qu’en commettant des crimes. C’est pourquoi, j’ai décidé de me radicaliser davantage car chacun doit comprendre que dans une Guinée tribalisée, confisquée et verrouillée, une lutte n’est efficace que si elle est armée. Il n’y a pas de risque plus mortel que de vouloir négocier avec son bourreau.

A partir de maintenant, ma riposte sera plus que proportionnelle. Ce ne sera plus le fameux « œil pour oeil… » mais ce sera « deux mâchoires brisées pour une dent effleurée, fut-elle de lait ! ».

Mon site est guinéen. De ce fait, il est au service de toutes les Guinéennes et de tous les Guinéens. Je suis, pour le moment, seul maître à bord et je reste ouvert au dialogue dans le respect mutuel. Sur le Web, il y a deux catégories de visiteurs : ceux qui animent le débat par la pertinence de leurs écrits et ceux qui l’abîment par des injures traduisant leur déficit en matière d’éducation et un manque singulier d’argument. Quand on est sûr de ce qu’on avance, on n’insulte pas. L’injure est l’arme du minable.
 
J’accueillerai avec respect ceux qui animent le débat. En revanche, je traiterai les autres comme ils le méritent car je ne suis jamais en rupture de stock pour le produit adéquat.

Je vous salue.

 
Ibrahima Kylé Diallo

Directeur de www.guineeweb.net

Contact : guineeweb.net@gmail.com