Le 20 mai dernier le Général Facinet Touré a tenu un discours extrêmement grave devant les ressortissants de la Basse Côte, tendant à exclure la communauté peule dans la compétition pour le pouvoir politique…
Il avait dit : « pour la paix et la stabilité du pays, mes oncles peuls doivent laisser les autres ethnies partager le pouvoir politique, parce qu’ils ont le pouvoir économique……….. »
Cette déclaration de celui qui avait été nommé médiateur de la République au lendemain de la prise de fonction d’Alpha Condé, continue à faire couler encre et salive, à un moment où les guinéens avaient beaucoup plus besoin de se réconcilier entre eux.
Or, sa déclaration vise à exclure la communauté peule qui représente plus de 40% de la population guinéenne, dans la compétition pour le pouvoir politique, et cela, en violation flagrante des certaines dispositions constitutionnelles.
Ce qui fait que Facinet Touré s’est disqualifié pour occuper ce poste stratégique dont le rôle était de favoriser la réconciliation entres les guinéens au lieu de favoriser la haine et la division ethnique.
Nombreux sont les guinéens qui pensent aujourd’hui que Facinet Touré doit être traduit devant la justice, pour répondre de ses actes, qui ne sont pas de nature à favoriser l’unité nationale et la cohésion sociale.
La Constitution est claire la dessus, on ne peut pas exclure un guinéen qui jouit de ses facultés physiques et mentales, dans la compétition au pouvoir politique, tout simplement parce qu’il appartient à une communauté quelconque ou un groupe ou bien à cause de sa conviction religieuse
Dans son article 4, la Constitution est claire la dessus :
« La loi punit quiconque par un acte de discrimination raciale ethnique, religieuse, par un acte de propagande régionaliste ou par tout autre acte portant atteinte à l’unité nationale, à la sécurité de l’Etat, à l’intégrité du territoire de la République ou un fonctionnement démocratique des institutions ».
Ensuite, ces genres de déclarations, dont l’objectif visé était d’œuvrer en faveur de la division des guinéens et l’exclusion d’une partie de la population guinéenne au pouvoir politique, est un acte pénal.
Dans son article 139 Chapitre 4 section 5, le codé pénal rappelle :
« Tout acte de racisme ou de régionalisme de même que toute propagande à caractère racial, tribal ou subversif sera puni d’une peine d’emprisonnement de 1 à 10 ans, sous préjudice des poursuites pour la réparation des dommages matériels ou moraux que ces actes ont pu causer à l’Etat ou à des personnes physiques ou morales ».
C’est pour toutes ces raisons que beaucoup de guinéens pensent aujourd’hui qu’après son discours, le Général Facinet Touré doit d’abord démissionner de ce poste, bien qu’il n’a pas été investi encore, ensuite il faut qu’il soit traduit devant la justice pour violation des certaines dispositions de la Constitution guinéenne.
Tous les guinéens sont égaux en droits et en devoirs. De quel droit Facinet Touré peut se glorifier par rapport à un autre guinéen et vice versa ?
En plus, tout le monde se souvient du faux coup d’Etat du 04 juillet 1985 orchestré par Facinet Touré et le clan du Feu Lansana Conté, pour exterminer des centaines des cadres civils et officiers malinkés.
C’est pourquoi, la communauté manding avait adressée une correspondance à Alpha Condé dès après la nomination de Facinet au poste de médiateur, pour exprimer leur opposition à sa nomination à ce poste.
C’est le même Facinet Touré qui disait sous le régime de Lansana Conté « que la guinée est une famille », et il a été un conseiller du Capitaine Moussa Dadis Camara, dont les 11 mois passés à la tête du pays, a été marqué par le massacre au stade du 28 septembre où plus de 157 civils avaient été tués, un millier de blessés et des dizaines de femmes violées.
Aujourd’hui, Facinet Touré est en train d’être rattrape par l’histoire étant donné que des propos ethnocentristes qu’il a tenus nous édifient clairement qui est cet homme que Lansana Conté lui-même avait décidé de s’éloigner.
En tout état de cause, si nous voulons construire un état de droit, il faudra mettre fin à ces gendres de pratiques et comportements dont Facinet Touré a fait preuve. A partir de cette déclaration, il s’est non seulement disqualifié lui-même pour occuper ce poste, ensuite, pour la consolidation de la paix et l’unité nationale, dans un pays où le tissu social est fragilisé, il y a lieu de destituer Facinet Touré à ce poste, puis le traduire devant la justice, car nul n’est au dessus de la loi.
Binta Diallo, guineebox.com