Lors d’une conférence de presse tenue récemment au siège de son parti à Ratoma, le leader de l’Union des Forces du Changement (UFC) Aboubacar Sylla, ancien Ministre de la communication, a dénoncé la violation répétée des lois de la République par le président Alpha Condé…
Entre autres points évoqués au cours de cette conférence de presse, Aboubacar Sylla a tout d’abord dépeint la situation économique et socio-politique de notre pays six mois seulement après l’investiture du Président Alpha Condé.
« Aujourd’hui, le gouvernement prend tout seul les décisions concernant la vie socio politique et économique sans faire une table ronde autour de laquelle, toutes parties impliquées au développement politique et économique de ce pays, peuvent donner leurs avis… » a regreté l’ancien Ministre de la communication.
Abordant la question du recensement, Aboubacar Sylla a déploré l’attitude du gouvernement et averti en ces termes:
« Le gouvernement veut procéder à un nouveau recensement au mépris des lois et du code électoral. Le recensement est un acte volontaire. On ne recense quelqu’un que s’il a envie d’être recensé. Mais si le gouvernement s’entête à reprendre le recensement, on aura un fichier électoral complètement tronqué… Si une grande partie de l’opposition n’est pas d’accord sur ce recensement, et donnait à ses militants et sympathisants les mots d’ordre de boycott de recensement, on ouvrirait la porte à toutes sortes de violences ».
Ensuite, le leader de l’UFC, qui est également le patron du journal « L’INDEPENDANT », qui a connu récemment une descente musclée des militaires à son siège à Dixinn, a déploré la violation des textes relatifs à la liberté de la presse, avant de rappeler:
« Le Pr Alpha Condé a toujours été accueilli à bras ouvert dans les salles de rédaction de l’Indépendant au moment où, les médias publics lui étaient hermétiquement fermé. C’est à travers des journaux comme L’Indépendant que l’opposition faisait connaitre ses positions par rapport aux décisions du gouvernement d’alors. C’est donc à nos risques et péril que nous avons assuré ce rôle démocratique. Nous sommes étonnés aujourd’hui qu’on connaisse une rupture aussi importante » a -t-il regreté
Avant de terminer, Abouboucar Sylla a également regretté du fait qu’il ait un net recul de la démocratie dans le pays, suite à l’interdiction des réunions ou des meeting, même l’association « Won yétéfé (notre cause), qui l’avait soutenu au 2ème tour de la présidentielle
« A partir du moment que cette Association « won Yetèfé a décidé de ne pas soutenir le RPG pour les législatives, et qu’elle va soutenir d’autres partis politiques de la Basse Guinée pour que cette région soit représentée à l’Assemblée nationale, elle est interdite de réunions dans les préfectures de la Basse Guinée…….. »
Puis il dénonce l’attitude du pouvoir: « On fait débarquer des hommes en uniforme, des préfets et des maires dans des domiciles privés pour empêcher les citoyens de tenir des réunions. Aujourd’hui la République de Guinée est en train de connaitre vis-à-vis de certains actes qu’on croyait définitifs, un grand recul » a t-il déploré.
Six mois après la prise de fonction du nouveau Chef de l’Etat guinéen, et avant la tenue du scrutin législatif qui devrait mettre fin à la période de transition, le bras de fer entre le pouvoir et l’opposition s’intensifie à tel point que des risques de dérapageS ne sont pas à écarter.
En tout cas, plusieurs partis de l’opposition commencent à hausser le ton et mettre en garde le pouvoir sur des éventuels dérapages.
Récemment, plusieurs partis de l’opposition avaient adressé une correspondance à la Présidente du CNT, sur leur position par rapport au recensement de la population électorale, la reforme de la CENI et la dissolution des conseillers communaux.
Comme on le voit, le nouveau pouvoir guinéen fait l’objet d’une multitude de contestations, ce qui amènent plusieurs partis politiques à hausser le ton et mobiliser davantage les militants pour barrer la route à une nouvelle dictature dans le pays.
Alassane Sylla, guineebox.com