PEUPLE DE GUINÉE, QUITTONS LES FERS DE L’ETHNIE CLANIQUE POUR EMBRASSER LA LIBERTÉ DE L’ETHNIE NATION!

C’est bien l’un des plus grands mal qui mine la société guinéenne depuis son indépendance. La politisation de l’appartenance ethnique dans son aspect le plus réducteur de sa définition. Mais il a aussi ce caractère ambivalent d’être à la fois un défi d’enrichissement de notre système politique national et une aubaine pour un pluralisme culturel qui donnerait à notre pays, une nation forte de sa diversité.

S’il est vrai que nous autres africains avons cette passion dévorante qui nous conduit à idolâtrer nos chefs, à confondre engagement politique et appartenance ethnique, certains de nos hommes politiques y ont toujours vu l’opportunité de diviser le peuple pour mieux régner sur nos États.

Nous avons bâti nos fondements politiques et militants sur la base de cette appartenance qui est devenu au fil des années un vrai poison pour la cohésion sociale et un écueil sérieux à la construction d’une nation vraie, d’une nation juste et d’une nation épanouie.

Aujourd’hui l’on découvre, tout malheureux, que nos populations ont été honteusement abusées par certains hommes politiques, imams et des soi-disant sages. On a fait croire qu’il ne faisait pas bon d’être d’une ethnie et prétendre gérer ou commander une autre ethnie ou région. Oui c’est à se tordre de rire comme vous le constatez, mais en réalité, nous avons fait le lit de cette stigmatisation au gré de nos intérêts du moment. Nous avons fait porter à des régions entières la charge de l’engagement de quelques-uns de leurs fils et filles en politique. Les convictions politiques ne se portant pas par procuration, hélas !

C’est triste, ce que nous avons fait de nos alliances interethniques qui devraient faire tomber les murailles de la méfiance et diluer nos passions partisanes en ferments d’un engagement politique au cœur de l’intérêt d’une nation commune, car c’est là le défi de notre génération.

Nous avons vu les limites d’une certaine manière de faire la politique et nous savons qu’il appartient à chacun de NOUS, de réinventer les leviers de son engagement politique et le transformer en engagement citoyen participatif, dans la différence, dans le respect des libertés et du débat démocratique, afin d’aboutir à l’ETHNIE NATION à laquelle nous appartenons tous.

Tous Guinéens dans le respect des lois équitables, dans un ÉTAT DE DROIT VÉRITABLE!

 

Abdoul Karim Diallo, Londres