Mr BAH Baadiko, Président de l’UFD, reçu par les militants et sympathisants à Bruxelles

Dans le cadre du renforcement de l’UFD (Union des Forces Démocratiques); Mr. Mamadou Bah Baadiko accompagné de Monsieur Ousmane G.  Baldet  Secrétaire Général de l’UFD France mais aussi Délégué aux relations extérieures de l’UFD a tenu un meeting ce dimanche 30 octobre 2011 à Bruxelles sis à l’Horloge du Sud…

La rencontre a connu une participation massive des Guinéens, de personnalités belges amies et de représentants des partis politiques de l’opposition guinéenne en Belgique.
Pour  introduire, Monsieur BAH Ismaël, Secrétaire général du Bureau UFD Benelux a souhaité la bienvenue aux invités et a défini le cadre de la rencontre. Il a ensuite passé la parole à M.BAH Baadiko Président de l’UFD  pour rentrer dans le vif du sujet.
Durant son exposé, le Président de l’UFD a fait une revue de tous les sujets de l’actualité politique, économique et sociale en Guinée. M.BAH Baadiko, déclare que « la situation politique est complètement bloquée au point que, face aux périls de toutes sortes, la République est menacée de disparution »

L’orateur a fustigé la dérives des Coordinations régionales qui sont complètement sorties de leurs missions essentielles, à savoir le maintien de la cohésion sociale entre tous les fils du pays. Aujourd’hui les Coordinations régionales interviennent ouvertement dans la sphère politique. La Coordination de Haute Guinée peut faire nommer ou limoger des hauts fonctionnaires de l’Etat, ce qui est contraire à l’esprit de la Constitution et les lois de la République. Cette pratique illégale est entretenue par le pouvoir.  

Parlant de la paix M. Bah accuse : « Sur le plan sécuritaire, les Donzos, « chasseurs traditionnels » venus de Haute Guinée, représentent une menace grave pour la paix. Devant les protestations contre la présence dans les rues de Conakry de cette milice tribale, on apprend qu’ils ont été retirés, mais personne ne sait où ils sont et quand reviendront-tils terroriser les habitants de Conakry. Mais l’insécurité ne vient pas des seuls Donzos. A Labé par exemple, le marché central vient d’être attaqué par des individus qui ont abandonné des tenues militaires dans la voiture volée, utilisée pour l’opération. La fuite des assaillants a été couverte par la police et la gendarmerie qui n’ont arrêté que les poursuivants en motos ».

Sur un autre plan, on a assisté à une tentative d’empêcher Amadou DIALLO, nouveau Secrétaire Général de la CNTG régulièrement élu par ses pairs, de prendre ses fonctions, alors que cette confédération est une association libre des travailleurs qui, en principe ne reçoit pas ses ordres du pouvoir. Devant son refus de céder, Amadou DIALLO a été attaqué à son domicile par des hommes lourdement armés. Les organisations syndicales africaines et internationales ont condamné ces agissements contre la liberté syndicale. Il est clair que dans les conditions actuelles, avec la grave crise économique et sociale que connait la Guinée, le pouvoir cherche à s’assurer de la docilité des syndicats.
   
Cette affaire met en lumière les atteintes graves aux libertés et la tentative rampante de revenir au système du Parti-Etat, avec un syndicat sous contrôle.

S’agissant des législatives, le président de l’UFD déclare : « Si des conditions minimales ne sont pas réunies pour une élection crédible, libre et transparente l’UFD n’y prendra pas part.
Il a rappelle que la CENI (commission électorale nationale indépendante) qui a est devenue un simple appendice du MATAP (Ministère de l’Administration du Territoire chargé des affaires politiques) est allée en catimini à l’intérieur du pays pour installer des démembrements composés uniquement de membres du RPG et de l’Administration, ce qui revient au même. Contrairement à la règle consensuelle qui veut que pour cette période de transition, l’ensemble du processus électoral soit mené avec la participation de tous les acteurs politiques, la CENI n’a pour seul interlocuteur que le MATAP et les représentants du pouvoir.      La révision annoncée des listes électorales par une société contrôlée par l’Arc en Ciel, dans le cadre d’un marché octroyé de gré à gré, ne garantit absolument pas que tous les citoyens en âge de voter, recevront la nouvelle carte d’identité devant « valider » la carte d’électeur qu’ils  détiennent déjà. De plus, la CENI ne dit rien sur le vote des Guinéens de l’étranger. En principe, ils peuvent voter pour les listes proportionnelles. Mais il est à craindre que ces compatriotes ne soient purement et simplement privés de leurs droits civiques, alors qu’ils avaient pris part aux dernières élections présidentielles de 2010. La tenue des élections crédibles nécessite un climat consensuel et apaisé.

Mr BAH Baadiko,  Président de l’UFD a expliqué les fondements de FRONT D’UNION POUR LA DEMOCRATIE ET LE PROGRES (FDP)  nous sommes de l’opposition  que nous voulons organiser de façon efficace, contribuer à renforcer et à enraciner la démocratie pour sortir le pays de la misère et le sous-développement. Dans l’opposition, nous voulons réaffirmer la sensibilité politique que nous représentons : une véritable force du changement, allant au-delà des barrières communautaires et privilégiant le dialogue politique comme moyen de résoudre les problèmes auxquels notre pays est confronté.

Au plan économique, malgré les tentatives d’assainissement engagées par le nouveau pouvoir, le marasme est complet. L’activité est au plus bas. L’investissement productif ne démarre toujours pas. Comme par le passé, la politique économique reste axée sur les mines. Les investisseurs qui, à la faveur de l’arrivée d’un civil à la tête de l’Etat, étaient venus explorer les opportunités, sont repartis, découragés par les multiples handicaps que sont : le mauvais climat politique faisant craindre l’instabilité en l’absence d’institutions stables, une administration toujours corrompue, le manque d’énergie, l’environnement juridique peu rassurant, l’insécurité, etc. Le gouvernement avait annoncé en avril 2011, l’encaissement de sept cents (700) millions Dollars de Rio Tinto. Au fil du temps, on apprend officiellement que cette somme, représentant une avance d’impôts, est indisponible en grande partie, car alourdie de conditionnalités que la Guinée peine à remplir.  L’actuel gouvernement ne compte que sur les droits de douane révisés fortement à la hausse pour couvrir les énormes besoins du fonctionnement de l’Etat. Mais cette politique qui nourrit l’inflation, contribue encore plus à la contraction de la consommation et à l’aggravation de la crise. La campagne agricole à laquelle l’Eta a consacré plus de 300 milliards de FG ne semble pas pouvoir réduire la pénurie de produits alimentaires, tant les problèmes d’organisation et les détournements ont compromis son succès.

Aucune des mesures économiques et financières annoncées par le gouvernement n’ont eu d’impact positif réel sur le quotidien des populations. En parlant du quotidien, il faut déplorer la multiplication des accidents de la circulation, faisant des dizaines de morts, alors que le pays est couvert de barrages routiers tenus par les forces de sécurité. Les pouvoirs publics ne prennent aucune mesure sérieuse pour permettre aux voyageurs de se déplacer en toute sécurité.   Les conséquences sont dramatiques pour la population : dépréciation de la monnaie, forte hausse des prix, réduisant à néant le pouvoir d’achat déjà très faible d’une population à la limite de la survie, situation de famine rappelant la terrible période de 1975.

Il est clair que dans ce contexte, tant que l’hypothèque politique ne sera pas levée, l’économie ne démarrera pas et la population dans son écrasante majorité, va continuer à souffrir.

M.BAH Baadiko  termine son intervention sur note d’espoir : « Nous préconisons le dialogue entre l’opposition et le pouvoir, mais il faut un dialogue constructif, inclusif, franc et honnête, dans un esprit de tolérance et de compromis. L’UFD qui a été de tous les combats la démocratie et l’union de tous les Guinéens au delà de toutes considérations ethniques,  régionales ou religieuses, appelle tous les acteurs politiques à la raison pour sortir du blocage actuel ».

BAH Ismaël, Bruxelles