Pendant que le pouvoir parle de dialoguer, de droit reconnu et légitime de manifestation, de faire rentrer les militaires dans les casernes, eh bien il se prépare à la réalisation d’une des pires répression digne d’une autre époque…
Une manifestation pacifique réprimée dans le sang avec une rare violence.
Dès 6h45, le peu de personnes qui avaient l’intention d’aller au travail ou en ville, ont vite compris que la raison déconseille toute personne à s’aventurer en ville. Un jour ouvrable ? Non, ce Mardi n’était pas un jour ouvrable parce qu’il ne ressemblait en rien à un jour ouvrable. Tout était paralysé en ville et dans toute la ville de Conakry. En effet, le mouvement a gagné les 5 communes de la capitale. Certes à des degrés différents, mais Conakry a bougé.
Les forces de l’ordre, très tôt ont pris toutes les dispositions pour étouffer le mouvement dans l’œuf. Pour ce faire, ils ont investi tous les coins et recoins de l’axe comme si les choses ne devraient bouger que de là. Mais force est de constater que les forces ont vu des mouvements de partout.
Malgré le dispositif impressionnant, les militants du collectif se sont mobilisés pour faire bloc devant la dictature. Les uns attendaient discrètement et les autres debout au bord de la route le long du chemin menant à la terrasse du stade.
Aux environs de 8h – 9h, Kaloum s’est demandé ce que la banlieue fait à propos de peu de véhicules qui rentrent dans la ville. Il a été question de les rassurer en disant que le blocage sera pour bientôt et que la journée ne faisait que commencer.
Très vite, les militants ont compris que les forces de l’ordre n’étaient pas là pour l’encadrement, mais bel et bien pour réprimer dans le sang avec une violence inouïe sur des manifestants pacifiques et démunie de tout, ayant juste la conviction d’être sur le chemin de la démocratie et de la liberté. Conséquences, on se retrouve avec un bilan d’au moins trois (3) morts par balles et plusieurs dizaines de blessés. Un des morts porte le nom de Yaya DIALLO, Chauffeur né en 1975 à Mamou.
Cette psychose et l’envahissement des forces de l’ordre dans les quartiers ont augmenté la peur des civils jusque dans leur maison.
Ce fût alors la chasse à l’homme qui commence avec des arrestations ciblées à tour de bras :
– Etienne SOROPOGUI, Vice Président des NFD de Mouctar DIALLO ;
– Soriba Sorel BANGOURA, Secrétaire Fédéral UFDG de Matam ;
– Alpha KOUROUMA, Jeunes Cadre Ex-ARPT ;
– Un certain John de la NGR de Abé SYLLA
Alpha KOUROUMA a été arrêté à la terrasse du Stade du 28 Septembre avec une équipe venant de Kaloum comme pour dire que Kaloum respectera ses engagements vis-à-vis du Collectif et des leaders.
Dans les mouvements de personnalités et de leaders, les uns et les autres se sont retrouvés chez le leader de l’UFDG avec une grande présence de journalistes de la presse privée nationale et internationale.
C’est alors que des appels nous sont parvenus selon lesquels les militaires agressent fortement les jeunes sur l’axe et les poursuivent jusque dans les maisons.
Il est à noter que de fortes présomptions démontrent de plus en plus la présence des militaires et non des gendarmes pour assurer une certaine violence dans les actes.
Les leaders, Cellou Dalein DIALLO en tête, ont alors décidé de se rendre personnellement sur l’axe afin de faire de sa promesse de se joindre à ses militants le moment venu, une réalité sur le terrain.
La simple idée et le simple mouvement de l’Ouragan vers l’axe a non seulement remis les forces de l’ordre dans une situation inconfortable, mais aussi et surtout galvaniser les troupes du collectif sur l’axe. Ce fût alors la ruée vers la rencontre avec les leaders.
De Dixinn à Hamdallaye, le chemin était libre, mais juste au début de la montée vers l’axe, les forces de l’ordre avaient coupé le carrefour de Bambéto en deux groupes : Un groupe avant le carrefour et l’autre après le carrefour, avec les forces de l’ordre au milieu.
Quand l’Ouragan et son équipe sont arrivés, rien ne pouvait résister à une telle force et les mouvements de forces de l’ordre ont permis aux deux groupes de se retrouver à Bambéto autour du rond point avec les leaders en tête.
A la suite de la démonstration de force, les leaders ont demandé à la foule de ne plus suivre le cortège alors qu’ils voulaient refaire le parcours en sens inverse jusqu’au stade comme convenu initialement.
De retour chez le leader de l’UFDG, il a été question de faire le point, afin de prendre des dispositions pour la suite du mouvement à donner dans les heures qui suivent.
Les leaders ont alors décidé de se rendre à l’hôpital de Donka pour connaître le sort réel des victimes sur le terrain.
Nous reviendrons longuement sur les détails des victimes avec plus de précision dans les minutes et heures qui suivent.
Au moment où ce compte-rendu se fait, il faut savoir que Sorel BANGOURA a été libéré et il semble aussi que Alpha KOUROUMA ait été libéré. Par contre Etienne SOROPOGUI est toujours dans les murs du PM3 de Matam, selon les dernières informations.
Il est néanmoins important de rester prudent sur certaines déclarations parce que les choses et les nouvelles évoluent très vite sur le terrain.
Mamadou Barry, attaché de presse UFDG-Online auprès de Cellou Dalein Diallo