Chasse le naturel, et il revient au galop. Ça y est les vieux démons et les vieux réflexes sont de retour. Quelqu’un disait : « Plus le mensonge est gros, plus on a tendance a y croire ! » Un autre disait : « Il ne faut jamais donner au peuple le temps de réfléchir ! » et finalement un dernier disait : « Heureusement que le ridicule ne tue pas ! »…
Reprendre la Guinée là où Sékou Touré l’a laissé. On comprend mieux cette phrase maintenant de la part du Président de la République. Il s’agit de reprendre toutes les tares qui ont amener le PDG à Condamner Alpha Condé à mort. Et c’est ce même « Professeur » de droit et Opposant historique qui nous ramène la vieille soupe.
Le pays fait face à des défis extraordinaires et cette équipe au pouvoir ne trouve rien d’autre que de nous réchauffer les complots enfouis dans les placards pour servir des jeunes de la génération de Facebook, épris de liberté dans tous les sens du terme.
Dans une logique qui ne dévie pas de sa trajectoire, le Président Alpha Condé reste figé dans sa vision de tout faire pour diviser le pays en identifiant des exclus ou des populations qui ne sont rien d’autre que des étrangers dans ce pays.
Au moment où il met dans la bouche de tout le monde les mots de paix et de réconciliation nationale, avec des jeunes qui font des prestations démagogiques à la Télévision nationale pour faire semblant de montrer une quelconque unité ou cohésion de la nation dans ses composantes, le pouvoir de Alpha nous joue la partition de la Révolution socialiste comme si le pays a encore besoin de telles actions que même les soviétiques ne trouve pas correspondre au défis de développement et de progrès du moment.
Le Président de la République a accordé, dans sa vision de toujours vouloir et devoir régler des compte, une interview à un média Sénégalais et profitant de l’occasion, il accusera non seulement des personnalités comme commanditaires de « l’attaque » contre sa personne, mais aussi et surtout des pays, comme ayant servi de base arrière à cette tentative d’assassinat.
Mais avant de rentrer dans les détails de cette interview, il est important de rappeler un certain nombre d’éléments troublants qui montrent que si cette « tentative » d’assassinat n’était pas une coup monté par le pouvoir, les « responsables » ont très rapidement été indexés comme si on connaissait ceux et celles qu’il faut imputer cette « attaque » et avant même de commencer les enquêtes, les indexer et les livrer à la pâture médiatique.
Après « l’agression » du 22 Novembre, oups pardon ! du 19 Juillet, le Président Sékou Touré, oups, Alpha Condé (vous voyez, il est difficile de s’en défaire !). Bon reprenons nos esprits.
Après la « tentative » d’assassinat, et très tôt, le Président de la République n’a pas hésité à pointer du doigt des personnes, avant une quelconque enquête préliminaire, faisant ainsi le travail de la justice, tout en bafouant le principe élémentaire de présomption d’innocence. Dans ses propres termes, Alpha Condé dit avoir demandé aux uns et aux autres de vaquer à leurs occupations et à la population de ne pas manifester de joie ou de haine.
Il reconnaît avoir délibérément tu le nom des commanditaires pour ne pas que les populations ne s’acharnent sur la communauté de ces personnes coupables avant un quelconque jugement. Mais à voir les arrestations, il est clair que la communauté incriminée est bien identifiée.
Tant que Cellou Dalein Diallo était considéré comme un opposant définitivement en exil et donc coupé de sa base, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter. Il aura fallu le retour du leader de l’UFDG et sa détermination à poursuivre le combat pour la démocratie et la défense de la liberté, pour que les vielles recettes sortent des dessous de lits.
C’est sur sa route pour l’Allemagne, la Chine et les Nations Unis que le Président de la République lance ses accusation dignes de celles du Chef Suprême de la Révolution à ces moments de combat contre l’impérialisme et le colonialisme occidental et les complots ourdis dans les pays voisin comme le Sénégal et la Gambie.
Sur le fonds, et je parle sous le contrôle des hommes et des femmes de droit, il est difficile, cela est une question de bons sens, que dans le respect de la séparation des pouvoirs que le Chef de l’Exécutif se mette à orienter ou à influencer une enquête judiciaire à travers des déclarations et des accusation aussi farfelues que ridicules.
Lorsque de manière totalement incohérente, un président de la république se met à accuser des pays amis sans en apporter des éléments probants et en prenant à témoin d’autres Ambassades de pays occidentaux d’une quelconque tentative des déstabilisation, il est évident que nous rentrons dans une configuration qui fragilise toute relation d’amitié et de bon voisinage.
Lorsque ce même président se met à faire des liens entres des personnes qui se retrouve à Dakar, plus précisément à l’Hôtel Méridien Président pour les préparatif de ce « complot », il lance des signes et des pistes pour orienter les uns et les autres sur un leader dont la popularité dérange depuis Dadis Camara.
Dans cette même logique, Alpha Condé parle de Bah Oury, Vice Président de l’UFDG comme étant l’un des principaux cerveaux de l’affaire sans aucune soumission d’éléments de preuve. A BAH Oury, il faut rajouter Tibou Camara et Diallo Sadakadji qui, il n’y a pas si longtemps étaient considérés comme plus proches de Sékouba Konaté que Cellou Dalein Diallo.
Mais on voit le bandit qui arrive dans le quartier, il longe la route qui mène à votre domicile. Il se retrouve à quelques mètres du voisinage, il longe la clôture et soudain, il se retrouve dans la cour. Là il n’y a plus de doute, le voleur est chez vous. Il n’est plus possible de croire qu’il va ailleurs. Il est venu chez vous. Il montre ses dents avec des armes en mains et il rentre dans la maison pour se diriger vers votre chambre et il vous trouve dans votre lit. A ce moment précis, il est difficile de croire qu’il n’est pas venu chez vous.
Alpha condé depuis longtemps tourne autour du pot. Le monde entier sait où il va et qui il vise. Il a été question d’audits, puis de pousser le leader de l’UFDG au Fouta, puis de dresser les autres communautés contre celle de Cellou Dalein Diallo. Il identifie les opérateurs économiques comme les soutiens à Cellou en tant que trafiquant qu’il va falloir combattre parce qu’ils ont participé à piller le pays.
Quand on parle de Bah Oury, Vice Président de l’UFDG, il est clair que l’on voit très bien vers qui se tourne Alpha Condé. Lorsqu’on évoque Dakar et Banjul, le visage de celui qui est visé est encore plus visible. Et lorsque l’on touche à l’Hôtel Méridien Président où réside le Président de l’UFDG à chaque fois qu’il se retrouve à Dakar, comme étant le lieu de rencontre des têtes pensantes de ce « complot », il est clair qu’il ne reste plus au Président de la République de dire le nom du seul responsable de cette « tentative » d’assassinat.
Mais l’opinion tant nationale qu’internationale sait où va Alpha Condé. Il est donc important de savoir que celui qui est l’homme à abattre s’appelle Cellou Dalein Diallo. Mais si après toutes les tentatives de liquidation politiques, voir liquidation physique ont échoué et qu’il faut maintenant envisager de compromettre le leader de l’UFDG dans une mascarade de jugement ou de dénonciation digne du régime du PDG,
Il faut savoir que le jour où le nom de Cellou Dalein Diallo va sortir de la bouche du Président de la République en faisant allusion à quoi que ce soit dans le genre à faire des allusion pour alimenter la confusion, ce jour, il ne sera plus question de parler de réconciliation nationale ou de cohésion.
Ce sera tout simplement le feu aux poudres et personnes ne saura où ce feu s’arrêtera.
Lorsqu’un président est élu pour résoudre les problèmes du pays dans son ensemble et répondre aux attentes des populations ne trouve aucune autre distraction que de jouer à la division et à trouver des boucs émissaires à son incapacité, il lui sera rappelé très rapidement que le peuple de Guinée n’est plus prêt à jouer ce genre de jeu.
Mamadou BARRY,
Analyste Financier mamadoubiro@yahoo.fr