Lettre ouverte au Peuple de Guinée-Conakry ( Par Jammes Soumah, Président Fondateur de la Ligue guinéenne Des Droits de l’Homme et du Citoyen Fédération de France)

Mes chers compatriotes ;

Depuis 2010, année des élections présidentielles en Guinée, élections émaillées de fraudes élevées, j’ai volontairement pris la décision de me mettre en retrait par rapport au système instauré de l’extérieur de mon pays.

Face à la tragédie qui se perpétue depuis le 28 Septembre 1958, soit depuis plus d’un demi-siècle, j’ai décidé aujourd’hui, de m’adresser au peuple qui a les mêmes racines que moi.

La sauvegarde des intérêts moraux et matériels des travailleurs, la défense des droits humains étant la priorité des priorités, j’ai toujours considéré que chaque peuple est artisan de son destin, en particulier « notre » peuple, « mon » peuple.

Le terme « peuple » désigne un ensemble d’humains vivant au sein d’une même communauté.

Toutes les forces de progrès doivent être présentes auprès de ce peuple pour mettre hors de la Guinée, celui qui leur est imposé de l’extérieur.

Une mission essentielle est aussi d’éradiquer la corruption et la haine entre les différentes forces sociales.

Mais où est l’opposition ?

Je suis pleinement convaincu qu’un peuple sans idéal commun nie sa propre identité.

Le peuple de Guinée a besoin d’avoir à ses côtés, des hommes et des femmes ayant un passé propre dans tous les domaines. Il assiste actuellement au pillage systématique de toutes ses richesses.

Chaque être humain doit bénéficier du respect qui lui est dû, du bonheur dans une société juste et fraternelle.

C’est le combat de toute ma vie pour mon pays, pour mon peuple.

Nous devons nous unir pour mener ce combat de libération que nul autre ne fera à notre place.

Si nous n’y prenons garde, ce sera l’effacement de notre pays.

Peuple de Guinée, chaque jour qui passe, des preuves apparaissent accablantes, la bête immonde peut resurgir…celle que j’ai toujours dénoncée.

C’est comme en 1977, lors du Congrès statutaire du Parti Socialiste à Nantes où j’ai soumis à la réflexion des participants, un document sur les atteintes aux droits de l’Homme en République de Guinée, ce document a d’ailleurs été la cause de la rupture entre Sékou Touré et François Mitterrand. Je pense, en ma qualité de militant de la société civile, qu’il est opportun que tous les Guinéens de l’intérieur comme de la diaspora s’unissent pour en finir avec plus d’un demi-siècle d’oppression exercée par ceux qui viennent d’ailleurs.

Je ne saurais conclure cette lettre ouverte sans que mon organisation ne s’incline devant les dépouilles des 100 victimes de la barbarie du système en place. Rappelons-nous que « celui qui vit par l’épée, périt par l’épée ».

Alors courage mes frères et sœurs, courage pour notre beau pays que nous aimons tant !

 

Jammes  SOUMAH, Président   Fondateur   de   la   Ligue   guinéenne

Des Droits de l’Homme et   du Citoyen Fédération de   France