L’avocat de Gbagbo dénonce une « détention arbitraire » et des droits bafoués

Un avocat de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a dénoncé mercredi les conditions d’incarcération de son client, « détenu au secret sans mandat, sans inculpation » depuis son arrestation il y a quatre mois, et la violation des droits de la défense…

Un avocat de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a dénoncé mercredi les conditions d’incarcération de son client, « détenu au secret sans mandat, sans inculpation » depuis son arrestation il y a quatre mois, et la violation des droits de la défense.

Depuis le 11 avril, M. Gbagbo « n’a pu rencontrer certains de ses avocats qu’en deux brèves occasions et ne peut téléphoner à aucun d’entre eux ni recevoir aucun appel téléphonique », écrit son avocat Me Emmanuel Altit dans un communiqué de presse.

En outre, « les raisons de la détention au secret du Président lui sont toujours cachées : il n’est officiellement accusé de rien, aucune procédure à son encontre n’a été ouverte. Par conséquent, sa détention s’analyse en une détention arbitraire », juge-t-il, en estimant que « les droits de la défense (…) sont bafoués ».

Me Altit s’inquiète par ailleurs des conditions de détention de M. Gbagbo, qui selon lui « reste enfermé 24 heures sur 24 dans une chambre close, à peine éclairée, aux fenêtres bouchées », « ne dispose pas d’affaires personnelles » et » est forcé à porter les mêmes vêtements et de dormir dans les mêmes draps » depuis quatre mois.

« Un tel traitement s’analyse en une forme de torture », affirme-t-il.

Laurent Gbagbo a été arrêté le 11 avril après plusieurs mois de crise née de son refus de reconnaître sa défaite à la présidentielle du 28 novembre 2010 en faveur d’Alassane Ouattara, et à l’issue de dix jours de guerre dans Abidjan. Il est actuellement en résidence surveillée à Korhogo.

Le chef du parti de M. Gbagbo et 11 personnalités de son camp ont été inculpés ces derniers jours d’atteinte à la sûreté de l’Etat et placés en détention préventive.

Ces nouvelles inculpations surviennent après le 51e anniversaire de l’indépendance au cours duquel Alassane Ouattara a « tendu la main » ce week-end au camp Gbagbo, spécialement aux exilés au Ghana.