Lâ yi lâ, Don Casse-Casse connaît foutaises quoi !

Voici que l’hôpital se fout de la charité. Vous avez bien vu comment le menu fretin se fait alpaguer. Ça c’est la Guinée. C’est ici qu’on observe toutes les sortes d’incongruités. C’est ici qu’un albinos se fout d’un blanc au soleil exposé. Il le montre d’un doigt déplié, en riant qu’il a attrapé un coup de soleil exaspéré, qui l’a brûlé au troisième degré.

Ces jours derniers, on a tous entendu que deux zigotos ont été débarqués. Paraît qu’ils ont tapé dans la caisse qui leur avait été confiée. Autrement causer, ils ont volé. Ils ont piqué. Ils ont chapardé, dérobé, subtilisé. Ils ont attendu qu’on regarde de l’autre côté, et hop ils ont sauté sur l’oseille sans demander. Mais ça c’est bien dé : on t’a confié, on t’a pas dit que tout le « kettou’ngol » tu peux tout lécher. C’est du « kossan » commun à tous les Guinéens qu’on t’a dit de garder, de bien garder. On n’a pas dit que tu dois casser de la tirelire le scellé.

Mon pote le Pôle Moussé Diawara aurait dévié. Au lieu de déposer la caisse commune à un endroit sécurisé, dans le flousse le zig aurait pioché. Pendant ces dernières années, il se serait empiffré. Tranquille, il aurait mangé vrai vrai. Il est devenu « grotto » à force de bouffer. Ses joues ont gonflé on dirait bouche remplie de « mango greffier ». Tu sais les peuls ont l’habitude de jacasser qu’il y a neuf jours pour le voleur patenté, mais le dixième c’est pour celui qui se fait gauler. Donc, le mec aurait continué à chourer, jusqu’au jour un certain Don Casse-Casse a mis drap sur son mangement non déclaré.

Ah Don Casse-Casse de notre économie cannibalisée. Oui, vous avez bien compris où je veux déposer mes crottes faisandées. Le même Don Casse-Casse qui aurait filé avec quelques biftons de notre banque dépouillée, vandalisée. Le même Don Casse-Casse qui s’en serait allé chez Oncle Sam avec dans ses valises blindées de quelques dollars empruntés. Bien-sûr qu’il avait emprunté. Bien-sûr qu’il va rembourser. Vu le trône où son « fowrè » est installé, il n’aura aucun mal à de nouveau emprunter pour rembourser ce qu’il avait emprunté. Le cercle est vicié. Si lui il oublie de débourser, alors le Pôle Moussé Diawara paiera les frais. Ou d’autres de la même variété.

Cette espèce de kleptomanes qui pousse dans tout le secteur public de notre Guinée larguée. Alors Monsieur OGP a été débusqué, débarqué, peut-être embarquée vers une destination contrôlée. Pendant qu’il se pose la question à quelle sauce il va être bouffé, certains sont certainement dans le « gbountounyi » de Don Casse-casse pour remplacer. Les premiers seront les agneaux sacrificiels sur l’autel de la poudre à nos yeux écarquillés. Mon pote des bancs du lycée aura beau jouer les démagogues d’un pouvoir handicapé, ils l’ont terrassé. Son MDP n’a pas fondu dans la sauce arc-en-fiel servie à la table du troisième mandat progressivement dénudé.

L’hôpital lui continue à péter dans la figure de la charité. Don Casse-Casse himself qui peut réprimer, parce qu’il soupçonne quelqu’un d’avoir mangé sans qu’on l’ait autorisé. Ce Don Casse-Casse dont tout le monde a entendu causer. Sûr que si vous secouez ses dents blanchies à la Colgate alcoolisée, il en tombera quelques billets datant de l’époque de Président-Paysan Conté. Si vous ne croyez pas à ma parole dégoûtée, dites-lui de rigoler à la manière d’un bandit chef de films hindous du passé, anga gnèmètè, quelques restes de notre blé vont tomber. Mais je sais que vous me prenez pour un aigri exilé. Donc je n’ai pas une parole censée.

Avouez quand même que le Pôle Moussé Diawara et son camarade d’infortune de l’OCG, ils ont foutaise dont ils ne pourront jamais se délaver. Même avec du saafoun fôrè, ou de « sooda » du meilleur de nos marchés. Peut-être soude caustique va les aider. Mais même avec ce coup de pouce des chimistes de nos bas-quartiers, les mecs auront toujours l’odeur de la foutaise de Don Casse-Casse aux dents argentées. Dents argentées ? En vérité, je vous le dis mes chers complices aigris et perpétuellement taquinés, ça c’est vrai foutage de gueule dans la cité. Merde, avant de dire que la maison de ton voisin est pleine de saletés, balaie d’abord devant ta case qui pue d’impuretés. On dit que tu vois la brindille dans l’œil de ton pote posé et tu ignores la poutre qui te transperce l’œil en toute tranquillité.

Et tous tes ministres débarqués, ceux qui désormais grossissent du palais pestilentiel les vécés, tu les as audités ? Tu t’es audité ? Tu as audité ton patron qui est devenu aussi gros qu’un éléphant inséminé ? Alors qu’on sait que quand il est arrivé, il flottait dans ses boubous mal taillés, on aurait dit qu’il les avait chourés. Alors, s’il te plait, faut pas débarquer avec tes grands sabots de cheval fouetté par un maître attardé, nous faire croire que tu vas tout laver. Djô, lave-toi au moins d’abord les habits encrassés par une dizaine d’années de suspicions qui ont du mal à te lâcher. Quand tu auras un semblant de parfum convoité, alors tu pourras sanctionner.

D’ici-là, il faut arrêter de nous blaguer. On n’apprend pas au vieux singe à grimacer. Du balai ! Oust ! Laisse-nous pioncer. Laisse-nous nous résigner. Toi et ton gouvernement d’éclopés, c’est votre tour de lécher. Lâchez-nous s’il vous plaît. Il y a longtemps que « kour kour » n’attrape plus le poulet. Il veut voir le maïs que tu lui promets. On n’est pas des débiles au point de croire à ton naamoungni faré. Pas la peine de s’en prendre au menu fretin facilement exposé. Tu veux jouer les nettoyeurs à respecter ? Dis à ton boss de te laisser voir clair dans ses marchés de gré à gré, qu’il distribue depuis son arrivée. Sinon, « fii Allah è hooti annabiidjö », faut nous laisser faire notre ramadan en paix, sans pets de « kenda » d’un mauvais néré. On a d’autres choses dont on doit se soucier que d’écouter des suspensions mal décrétées. Même pas foutu de s’entourer de juristes éclairés, pouvant enseigner la procédure à suivre pour sanctionner.

En même temps, ce n’est pas cela votre souci premier. Respecter la loi n’a jamais été ici la chose la mieux partagée. Y a qu’à voir comment votre boss piétine la loi sans rechigner. Tel père tel fils il paraît. Tel boss tel larbin moi je dirais. Mais je sais que toutes mes provocations sont perçues comme les élucubrations d’un fêlé. Alors, puisque pour de vrai vous avez tenté de me fermer la gueule et dégager, de là où mes bagages sont momentanément posés, je rouvre ma gueule et je vous emmerde !

Soulay Thiâ’nguel