Allocution prononcée par David N. Dinkins (Ancien Maire de la ville de New-York) Conférence de presse de soutien a la coalition pour la Justice et la Démocratie en Guinée: Adam Clayton Powell Jr. State Office Building, à New YorkJeudi, 15 Septembre 2011; 13:00…
Mesdames et Messieurs de la presse, je suis ici aujourd’hui, avec l’espoir que vous nous permettrez de passer le mot sur les atrocités en Guinée, à un public aussi large que possible du bon peuple de cette ville (Ndt : de New York), et de partager, avec vous, notre plaidoyer pour une intervention au bénéfice du peuple de cette nation, pour mettre fin aux violations de ses droits civiques, de son développement économique, individuel et collectif. Mes chers amis, Mme Kadiatou Diallo et Norman Siegel, ont demandé mon aide pour mobiliser le soutien d’autres Américains ; je ne pouvais ne pas répondre.
Les quêtes des populations guinéennes pour mettre fin à la succession de systèmes répressifs et de dirigeants corrompus, depuis l’accession de leur pays à l’indépendance, il ya 50 ans, ont de tout temps été trahies. Les espoirs de ce peuple furent anéantis le Septembre 28, 2009 – le jour anniversaire de leur journée de l’indépendance nationale – quand 50.000 personnes se rassemblèrent dans la capitale Conakry pour protester contre le report continu des élections libres.
Les massacres et les crimes innommables qui furent perpétrés par l’armée guinéenne ont interpellé l’opinion mondiale et ont attiré l’attention sur le triste sort et les abus que subissent les populations de cette nation de 10 millions d’habitants. Nous espérons vivement contribuer à améliorer la prise de conscience du peuple américain sur cette situation, en dénonçant les atrocités du 28 Septembre et en insistant sur la sauvegarde du droit des guinéens d’élire leurs propres dirigeants. Nous demandons votre aide pour exhorter les populations de New York afin qu’elles se fassent l’écho de ce message liberté et de justice que défendent les représentants des États-Unis sur la scène internationale.
L’ambassadrice Susan Rice, en présidant le Conseil de sécurité des Nations unies, a exhorté les autorités de la Guinée à mettre fin à la violence, et pour (je cite): «… traduire les coupables en justice, libérer tous les prisonniers politiques, les leaders de l’opposition et toutes personnes qui souffrirait de déni de justice afin de permettre un retour rapide à la primauté du droit, de la démocratie et de l’ordre constitutionnel … «
La Secrétaire d’État, Hillary Clinton a été consternée et indignée par les meurtres et les viols qu’elle a qualifiés de «vile violation des droits des populations de ce pays … qui s’étaient rassemblés pour protester pacifiquement contre le pouvoir militaire. » Elle est allée plus loin et a insisté pour que ceux qui ont autorisé telles actions – au compte du gouvernement – rendent le pouvoir et restitue au peuple le privilège de choisir ses dirigeants. »
Le Secrétaire Général des Nations Unies a exhorté les autorités à respecter les droits fondamentaux des citoyens de la Guinée.
Le président (Obama : Ndt), dans son discours inaugural a interpellé le monde: « A ceux qui s’accrochent au pouvoir par la corruption et la tromperie et le musellement de la dissidence, sachez que vous êtes du mauvais côté de l’histoire, mais que nous tendrons la main si vous êtes prêt à desserrer votre poing. «
Merci d’être venus, et merci pour le message que vous avez fait aux populations de New York. Que Dieu nous bénisse et garde notre foi.
Jeudi, 15 Septembre, 2011
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New-York -15-Sept-2011 – Discours de l’avocat Américain Norman Siegel à l’occasion de l’inauguration de la campagne « Justice en Guinée »
Nous sommes réunis en ce lieu et en ce jour pour initier un voyage important : un voyage qui nous mènera vers la justice en Guinée.
Sur ce chemin, nous aurons à confronter des torts flagrants et nous y remédierons par l’usage du droit. Nous ne devons pas fermer les yeux sur les abus ; au contraire nous allons parler en public et de façon véhémente pour demander des comptes. Nous ne pouvons pas rester silencieux face à ses actes répréhensibles. Et nous ne le ferons pas. Ensemble, nous allons surmonter le sectarisme et la violence.
Nous sommes ici parce que nous savons que nous nous devons d’informer et d’éduquer les populations de cette ville (New York), cette nation et en fait le monde sur les torts qui ont été commis et continuent d’être commis en Guinée.
Comme les documents de notre campagne et notre site web l’indiquent, notre message est clair: si nous n’agissons pas pour changer le statu quo, à l’avenir il n’y aura plus que de la discrimination et des violations des droits humains ; il y a des fortes possibilités qu’un génocide du type de celui du Rwanda se produise.
Nous nous embarquons dans cette campagne de sensibilisation avec pour objectif d’informer le grand public et les décideurs sur la situation en Guinée. Cette campagne se fera à travers plusieurs canaux :
1. Des colloques et des panels de discussions dans les universités et les forums civiques;
2. Des annonces diffusées à la télévision, les radios et les journaux ;
3. L’organisation de rassemblements et de manifestations ;
La campagne rencontrera pour les informer les responsables de l’administration Obama, le département d’état américain, les Nations Unies, l’Union européenne ainsi que d’autres organisations internationales. Tout espoir de mettre fin à ce qui se passe en Guinée, passe par informer l’opinion internationale sur cette réalité douloureuse.
En plus, notre campagne examinera les possibilités d’engager des actions en justice contre ceux qui ont commis des violations des droits et ceux qui sont responsables d’actes illégaux. Nous allons déterminer les possibilités d’intenter des procès devant les tribunaux américains ou dans l’un des tribunaux internationaux. Nous allons également travailler à convaincre les procureurs dans les tribunaux internationaux pour qu’ils prennent des actions.
Ce qui s’est passé le 28 Septembre 2009 à Conakry est tout simplement inacceptable. Le minimum que nous considérons comme acceptable est que toute personne qui, directement ou indirectement, aura participé au massacre, aux meurtres, aux coups et aux viols soit tenue responsable.