L’Etat guinéen qui peine à faire le moindre pas contre les auteurs du crime contre l’humanité le 28 septembre 2009 fait preuve « d’une grande compétence et de rapidité d’action » contre les activistes politiques ou opposants du Prof Alpha Condé…
Au TPI de Dixinn les condamnations des citoyens arrêtés le 27 Septembre et les jours qui ont suivi continuent de pleuvoir sous le silence assourdissant des leaders de l’opposition!
Telles que prononcées hier voici ce dont auquel ressemblent les sentences de Madame M’Mah SOUMAH à l’encontre des malheureux appréhendés durant ces événements:
1. » Mamadou Lamarana Diallo: 6 mois de prison ferme et 300.000GNF d’amende!
2. Souleymane Bah : 6 mois de prison ferme et 300.000GNF d’amende!
3. Pathé Bah: 6 mois de prison ferme assorti d’un sursis avec 300.000GNF d’amende!
4. Ousmane Dramé: 6 mois de prison ferme assorti d’un sursis avec 300.000 GNF d’amende!
5. Hady Barry: Interdiction de séjour à Conakry pendant 5 ans. Il sera renvoyé à son village natal ».
Qu’en est-il des circonstances d’arrestations des citoyens? En tout cas voici le témoignage d’un rescapé: » La Journée du 27 Septembre, de retour de chez mon frère habitant à Gbessia, je pris un taxi avec d’autres passagers pour me rendre à ma maison située au Centre Emetteur à Kipé. Arrivé au niveau du rond-point de Bambeto, les gendarmes ayant dressé un barrage juste avant le rond-point arrêtèrent le taxi. L’un d’eux s’approcha et demanda aux passagers de décliner leur identité. Les occupants commencèrent à prononcer à haute voix leurs noms et prénoms. A mon tour je dis ‘Telly Diallo’. Et au gendarme de répliquer à mon fort étonnement ‘Diallo? C’est un militant de Cellou. Descendez vite Monsieur.’ Un autre passager qui avait aussi un nom de famille peuhl reçut le même ordre de sortir du taxi. Puis les gendarmes nous forcèrent à descendre et entreprirent de nous drainer vers le centre de détention de Matam. Puis je me suis mis à protester vigoureusement et crier que mon nom de famille ne doit pas être une raison pour m’arrêter et me conduire dans une prison. L’altercation devenant sérieuse, un gendarme de l’équipe appelé Colonel ordonna de me libérer. Ces éléments obéirent après m’avoir dépouillé de mon téléphone 2 puces et tout ce que j’avais en poche. Le second passager arrêté avec moi à cause aussi de son nom de famille était demeuré calme sans réagir et les gendarmes l’emportèrent avec eux au centre de détention de Matam.’
Ce témoignage s’applique à la majorité des citoyens actuellement présentés devant le symbole du non droit et de l’absence de justice qu’est le TPI de Dixinn aujourd’hui en Guinée. Comme pour dire que les 40 ans de lutte politique d’Alpha Condé ont pour résultat à ce jour la culture de l’arbitraire et la promotion de la haine ethnique à travers la nation. Quel héritage pour la postérité?
Une dépêche de
SOW Mamadou pour GP.info