Guinée : les topos du préfet de Labé !

Star des fins de règne, il vendait du semblant et des fourvoiements à Mamou au crépuscule du règne du Général Lansana Conté. Avec une réalisation ne serait-ce que du tiers de ses promesses, plusieurs jeunes de cette préfecture ne seraient pas partis sacrifier leurs vies dans le désert ou en mer ou mieux n’auraient pas à être réduits à des sans-papiers perdus en occident.
C’est seulement avec le recul que les gens ont compris qu’ils avaient à faire à un charlatan, un véritable apprenti sorcier prêt à hypothéquer l’avenir de la jeunesse de tout une localité pour satisfaire des intérêts inavoués et une obsession démesurée pour les avantages et privilèges du pouvoir.

Plus tard, ce que le Général avait dissimulé, avec sa sagesse et son humilité caractéristiques, l’effervescent Capitaine DADIS Camara ne pouvait le taire. Tellement fut grande son amertume à la suite de son inoubliable voyage du 26 Septembre 2009 à Labé. Dans le Foutah théocratique.

« J’ai nommé le préfet de Labé parce que son père me l’a demandé », avait crié El Dadis dans un de ces shows spectaculaires à la télévision nationale.

Evidemment il y avait de quoi mécontenter Dadis Camara, ce jeune officier de notre armée, visiblement arrivé au pouvoir avec des intentions claires. Pourquoi pas rentrer dans l’histoire par la grande porte en balayant la maison et offrir à ses compatriotes l’opportunité de vivre dans un véritable pays des ‘’Rivières du sud’’. C’était sans compter les esprits maléfiques éparpillés un peu partout dans le pays et tapis à l’ombre dans les couloirs du pouvoir. Ceux qui font que la population de ce pays qui donne de l’eau (source de vie) à son voisinage et à tout le continent, trépasse de soif. Ceux-là mêmes qui l’ont applaudi de manière à le précipiter, et vite fait, vers des appétences autodestructrices.

Le préfet forcing d’alors, encore le même, avait embobeliné le capitaine sur une hypothétique invitation de la jeunesse et des femmes de Labé, à leur insu, pour inscrire la ville et toute la région dans le Mouvement Dadis Doit Rester.

Plus tard, à la chute de Dadis, on retrouvait un nouveau préfet plus à l’aise, dans ses voltiges habituelles, avec les nouvelles autorités de la transition. Après les élections présidentielles de 2010 et à la suite de l’avènement d’Alpha Condé au pouvoir, pour faire les yeux doux à la nouvelle gouvernance, il adoptait la stratégie de l’agressivité à l’endroit du challenger du président de la République, devenu le principal opposant au régime. Les souvenirs et images à la mosquée de Labé Dhepperé sont encore frais dans les esprits.

Longtemps gardé dans les tiroirs des oubliettes pour manque de résultat et d’efficacité, il n’avait pas hésité de sonder le landernau politique. A Labé où il estimait avoir une infime chance, il s’est vite rendu compte que celle-ci ne tenait que sur presque rien. Le rêve pour la conquête de la commune se brise pour donner naissance à des ambitions temporaires pour le quartier Dow-Saaré qui, à leur tour, se sont vite envolées au profit d’une belle idée de devenir le chef du secteur de Mosquée.

Concluant fut le sondage qui finit d’éclairer sa religion de ne pouvoir rien gagner à Labé par élection. Face à n’importe quel adversaire, fut-il Dr Saliou Béla, le porte-parole muet de la mouvance. C’est donc sans hésitation et sans tarder qu’il renonce à toute conquête élective dans la cité de Karamoko Alpha Mo Labé. Il aurait tellement la phobie des élections qu’il déclinerait désormais, en tant que préfet, l’invitation à la présidence d’honneur de cérémonies d’élection miss organisées par les jeunes de sa localité, de peur d’être annoncé perdant.

Un préfet perdant et versatile, dont la cote de popularité et de confiance a dégringolé de plus infini à zéro pendant le premier mandat d’Alpha Condé et qui, de zéro, est en forte régression vers moins infini. A la recherche de prétextes pour masquer son incapacité à rassurer son mentor de la réussite de leur rencontre politico-démagogique abritée sous le sceau de ‘’Journées de l’éleveur’’, il déverserait ses lamentations et larmes de crocodile sur la fédération UFDG de Labé, accusant celle-ci de sabotage. Alors que maladroitement, il ferait dire à qui veut l’entendre que ceux qui viendront à cette rencontre, arrivent pour exprimer leurs soutiens à M. Alpha Condé. Déjà, avec son statut de condamné par la justice pour, entre autres, abus d’autorité, c’est une insulte aux populations guinéennes que de garder des tels guignols à la tête des collectivités.

Si non, quelles sont les recettes qu’un mouvement de propagande politique a à apporter dans une rencontre de réflexions stratégiques pour le développement du secteur de l’élevage ?

C’est une rencontre sensée réunir les spécialistes et acteurs du domaine pour faire le diagnostic du secteur, évaluer la situation et se projeter dans le futur, à court, moyen et long terme de l’élevage en Guinée. Tout ce tintamarre pour distraire les participants et les détourner des objectifs assignés aux journées de l’éleveur cacherait-il des velléités inavouées ?

Il faut espérer que le professeur, qui est à moins de deux ans de la fin d’un exercice calamiteux de deux mandats de gouvernance au bilan jugé globalement négatif, ait la présence d’esprit de stopper PICSOU à Labé dans sa débandade incontrôlée. A défaut, il est à craindre que la réputation de vedette des fins de règne de ce dernier ne prenne le dessus et que le DJOKKEN Alpha, ce mouvement démagogique qu’il peine à faire prospérer sur place, malgré l’usage abusif de sa pelisse de préfet et le soutien inconditionnel d’une des premières sirènes révisionnistes à la tête de la région, ne se meut en SOGGEN Alpha…

Alpha Issagha Diallo membre de l’UFDG