Agée de cinq ans, Fatoumata Batouly Sow est au rond-point de Cosa dans la commune de Ratoma, pour revendre sa marchandise. Sur sa tête, cette petite fille a une grande bassine contenant des sachets d’eau fraiche. Connaissant la loi de la rue, la petite Batouly se décarcasse pour épuiser son produit à chaque fois qu’une voiture s’arrête avec d’autres petits enfants.
A quelque mètre, c’est une autre jeune fille plus âgée que la précédente qui porte un bocal contenant des fruits à revendre. Fatoumata Bayo d’une dizaine d’année est aussi exposée aux intempéries de la nature pour que son article finisse dans un bref délai. Malgré l’appel lancé par les ONG des droits de l’Homme pour la protection de l’enfant, nombreux sont ceux-ci qui se bousculent aux heures de pointe à chaque arrêt ou pendant l’embouteillage pour revendre divers articles.
Si d’aucuns pensent que cette situation est due à la pauvreté, d’autres par contre pointent un doigt accusateur aux parents « l’avenir se construit pendant l’enfance, les parents sont responsables de cette situation, d’amener leurs enfants dans les rues pour avoir un gain. J’invite le ministère de tutelle à prendre ses responsabilités car ces enfants courent un grand danger » déplore Mme Mariama Sow assise devant sa boutique à Cosa.
Connaissant ce qui leurs attendent à leur foyer respectif, certains enfants préfèrent après avoir épuisé leur marchandise, aller là où il y’a des tas d’ordure pour ramasser des plastiques pour se faire aussi de l’argent, un acte au vu et su de tout le monde et qui met cette couche vulnérable en danger. Pour sa part Oumou Koultoumy Barry dénonce une autre forme d’esclavagisme « La plupart de ces enfants ne sont pas avec leur partent, au lieu de les envoyer à l’école ou dans un atelier de coiffure ou de couture, ces maisons d’accueil les dictent d’aller revendre. C’est une forme d’esclavagisme, la responsabilité est partagée notamment la famille de l’enfant et le gouvernement » dénonce-t-elle.
Alors que la journée mondiale de l’esclavage des enfants a été instituée en 1995 après la mort d’une fille de 12 ans qui avait tenté de dénoncer le mauvais temps, des acteurs de la société civile pensent qu’il faut faire des campagnes de sensibilisation auprès des familles mais surtout que l’autorité applique la loi.
Lamarana Bah pour guineebox