Gouvernance Politique : « Le Général Lansana Conté est plus démocrate qu’Alpha Condé », a déclare Bah Oury de l’UFDG

Accompagné pour cette circonstance du collectif des avocats de l’UFDG, le vice-président de l’Union des Forces Démocratique de Guinée, Bah Oury,  était face à la presse, hier vendredi 27 mai, à la Maison de la Presse sise à Coléah pour discuter de l’actualité politique guinéenne…

Dans cette conférence qui a duré deux heures d’horloge, Bah Oury, n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer la manière de gouverner du Pr Alpha Condé, qu’il qualifie d’ailleurs ‘’d’hors la loi’’.

Pour lui, la plupart des actes que pose le Chef de l’Etat guinéen vont à l’encontre des lois de la République. Pour preuve, il citera entre autres le récent décret nationalisant les industries dont certaines n’existent que de nom. Pour Bah Oury, avant de prendre une telle décision, les autorités en place auraient dû se soucier ‘’des réalités juridiques de ces entreprises qui avaient été privatisées depuis longtemps.

Il a aussi fait cas de la condamnation des militants de l’UFDG et les gardes rapprochés du président du parti, Cellou Dalein Diallo, arrêtés le 3 avril dernier à l’occasion de son retour à Conakry. Selon Bah Oury, même le droit le plus élémentaire qui est celui de manifester, est violé en Guinée.

« On ne respecte pas la constitution, on fait du n’importe quoi. On nationalise des entreprises qui ont été privatisées il y a plus de 25 ans sans se poser les questions sur la réalité juridique de ces entreprises. On chasse des investisseurs manu militari au profit d’autres investisseurs qui sont les amis de M. Alpha Condé. On emprisonne des gens indépendamment du respect du droit », a-t-il dénoncé.

Comme pour appuyer sa thèse, le numéro deux de l’UFDG affirme en ces termes :     « J’estime personnellement qu’à l’espace de cinq mois de gestion, avec tout le passif que traîne M. Alpha Condé, de ce point de vue, le Général Lansana Conté est plus démocrate que lui (Alpha Condé) ».
Abondant dans le même sens, les avocats de l’UFDG qui se sont prononcés sur les questions juridiques concernant l’évolution de certaines plaintes que l’UFDG a déposées devant les juridictions nationales, restent pessimistes sur l’issue de ses dépôts.

Les avocats ont expliqué qu’ils ont de sérieuses difficultés pour déposer  deux plaintes devant le doyen des juges d’instruction.

« Je vous disais qu’au retour d’El hadj Cellou Dalein Diallo, les dérives qui ont été occasionnées, deux plaintes ont été initiées. Une contre le Gouverneur de la ville de Conakry pour assassinat et complicité à la requête du père de la victime Zakariaou Diallo. Une autre, à la requête de l’UFDG pour attentat à la liberté et abus d’autrui. La première fois, c’est un jeune confrère qui est allé déposer ces plaintes. Quant il est arrivé, il a vu le doyen des juges d’instruction qui a pris connaissance du contenu des plaintes. Et qui aimablement lui a dit qu’il ne pouvait pas prendre ces plaintes (…). La deuxième fois que nous nous sommes dit que peut être que M. le juge va revenir sur de meilleurs sentiments, nous avons commis un huissier pour lui transmettre les deux plaintes, l’huissier est arrivé. Il a refusé de les prendre pour motif que sa hiérarchie l’oblige à ne plus instrumentaliser des plaintes de cette nature », a témoigné Me Barry.

Avant de soutenir que si la juridiction guinéenne refuse de prendre ces plaintes, ils iront les déposer sur d’autres cieux notamment devant la Cour de Justice de la CEDEAO.

En faisant un parallèle avec le régime du Général Lansana Conté, Me Souleymane Tall a indiqué qu’il n’avait jamais entendu qu’un juge a refusé de prendre une plainte.