Suivez le doigt, en décembre 2008, des jeunes soldats guinéens s’emparent du pouvoir et prônent une nouvelle orientation pour une Guinée nouvelle…
Ce jeune soldat, au style de Thomas Sankara, prendra la tête de la nouvelle équipe et porte aveuglement confiance à ses pairs, mais très vite il a été vaincu dans ses nobles ambitions…
Choix d’un premier ministre pour diriger le tout premier gouvernement
Dadis voulait avoir un homme de confiance pour l’aider à entamer des reformes nécessaires avant de s’engager dans une transition politique. Il voulait effectivement faire comme Amadou Toumani Touré (ATT) du Mali. Mais des « troupes de conseillers » se sont invitées dans son salon dans le seul objectif de le dérouter. M. Kabinet Komara n’était pas le candidat que Dadis voulait. Il voulait de Issa Ben Yacine ou à défaut de Sidiya Touré. Ambition perdue. Car, Komara était déjà en « formation » pour ce poste par le ‘’groupe’’ qui évoluait à l’intérieur du cercle de Dadis.
Dadis avoue à son entourage qu’il n’est et ne sera pas candidat
En juillet 2009, Dadis Camara, au cours d’une réunion restreinte du Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD),annonce qu’il n’est pas candidat et souhaite que tous fassent autant. Il ordonne à son ministre des affaires étrangères, Cécé Loua, de tenter une offensive diplomatique auprès de certains Chefs d’Etat Africains pour les convaincre de ses réelles intentions : Une transition de deux ans.
Certains Chefs d’Etat Africains, comme Wade du Sénégal et ATT du Mali, avaient commencé à supporter cette idée du jeune et bouillant Capitaine.
Mais quelles étaient les ambitions de Dadis?
Il voulait ces deux années pour reformer l’armée et laisser les politiques s’occuper des élections avec l’aide de la communauté internationale. Le ‘’groupe’’ à l’intérieur du cercle de Dadis et leurs parrains sentent le danger politique et commencent une campagne médiatique contre leur ami en l’accusant de vouloir se maintenir au pouvoir. La communauté internationale n’a plus eu le temps d’examiner les propositions de Dadis. Il tenta, en vain, de convaincre l’Ambassadeur de l’Allemagne en Guinee. L’homme du 23 décembre ne savait pas que ses « envoyés spéciaux » étaient ceux qui manipulaient ses messages. Campagne médiatique recue, ses « amis » parviennent à lui faire croire que ce sont les Peuhls qui ne veulent pas de lui et il tombe dessus.
Les ambitions d’un militaire véreux démasquées : Moussa Keita à la place des martyrs à N’Zérékoré le 4 juillet 2009 clame haut et fort « Dadis ou la mort »
Il est l’homme de Alpha Condé au sein du CNDD. Il conquit le cœur de Dadis parce que issu de cette région. Il est celui qui a jeté le « poison » anti-peulh dans la « sauce » de Dadis et certains supporteurs de ce dernier en forêt. Rappelez-vous que Peulhs et Forestiers avaient failli s’entretuer au sud du pays à cause de cette sortie de l’ancien secrétaire permanent du CNDD.
Au même moment, le vrai ami de Dadis, le Général Sékouba Konaté faisait la même chose à Fria en disant ceci : « Dadis est libre de se présenter aux élections prochaines s’il le veut ». La peau de banane est jetée.
La carte anti Dadis est bien jouée. Les Peulhs et Soussous sont stigmatisés et les arrestations dans les rangs des officiers Soussou se multiplient. Cellou Dalein est vu comme un anti Dadis et il est à abattre. Pour cela, commençons par les audits pour l’avoir. Dr Ousmane Kaba est recruté pour la cause et Sékouba préside la « fausse commission » des audits. Vous connaissez la suite de la pagaille !
Le 27 septembre 2009 au QG du CNDD au Camp Alpha Yaya Diallo.
A la veille de la marche de l’opposition, Dadis convoque ses hommes pour savoir pourquoi l’opposition veut toujours manifester. Il demande quand même à ce que tout soit dans l’ordre, puisqu’ils n’ont pas réussi à convaincre Sidya Touré, Jean-Marie, Cellou Dalein et ses pairs d’ajourner la marche et aller rencontrer Dadis pour des discussions.
Sékouba quitte Conakry pour une « mystérieuse mission » à l’étranger. Le ministre de la défense fuit la zone de combat en quelque sorte. Les parrains du cercle des « amis » de Dadis sont totalement absents du pays.
L’actuel Chef de cabinet de Alpha, M. Diane qui est le maître d’œuvre de l’opération de faire couler les bateaux de Dadis et l’opposition, ne quitte pas le domicile de Cellou Dalein toute la nuit pour ne pas que ce dernier ne renonce à la marche, car après tout, ce sont ses militants qui vont répondre et qui seront tués.
Toute la stratégie est mise en place, Moussa Keita, Tieboro Camara, Toumba Diakité et d’autres « taupes » au sein de l’entourage de Dadis se retrouvent au camp Samory Touré pour faire mater l’opposition.
M. Diané était bel et bien au stade ce lundi. Mais il y repartit sans y perdre même un petit bouton de sa veste. Il ne devait pas être touché, consignes fermes.
Après les événements du 28 septembre, Dadis est sous un choc total
Au fur et à mesure que le bilan des atrocités lui parvenait, Dadis se demande quel est le ciel qui lui ai tombé dessus. Il réalise que ses jours sont comptés, car on lui fera endosser ce macabre bilan. Le chef de la junte est devenu seul au milieu de tous et surtout contre tous .Il a compris ce jour qu’il ne dirige pas la Guinée.
Le Français Bernard Kouchner mène la danse contre Dadis au compte de son ami Alpha Condé. Ses partisans ont fait leur travail et en France sous la direction de Kouchner et Blaise Compaoré de finir le reste.
Toumba Diakité est l’homme idéal pour accomplir l’inimaginable, tirer sur l’homme qu’il est sensé défendre au prix de sa vie. Les manœuvres de ses amis ont eu raison sur lui et pourtant son parent Pivi l’avait prévenu au lendemain de la formation du tout premier gouvernement du CNDD.
Le théâtre de Sékouba et de Moussa Keita à Ouagadougou
Dadis mis hors jeu ou hors d’état de nuire, il faut tenter de calmer ses partisans restés à Conakry. Les vrais instigateurs des tueries du 28 septembre ont failli venir au « collet » dans la salle pour « négocier » le repos de Dadis à Ouaga, en quelque sorte entériner son exil forcé.
Certainement, notre Cpt en exil a compris qu’est-ce s’est passé durant son court passage à la tête de l’Etat. Tout ce qui reste aux nouvelles autorités guinéennes pour en finir l’humiliation nationale, c’est de conduire ce pauvre Cpt devant un tribunal international et laisser les vrais acteurs aux commandes. Ils sont Sékouba Konaté, Moussa Keita, Toumba Diakité, Tiegboro Camara ….
Ce qui reste clair, il ne faut pas s’attendre de ce président et son gouvernement de mener des enquêtes sur ce qui s’est passé. Ils veulent détourner l’attention sur une histoire de faux audits.
Ce qui restera clair à Dadis et ses partisans, les Peulhs n’étaient pas du tout contre lui. Au moins les pendules sont remises à l’heure à ce niveau.
Retour de Dadis au bercail après les élections !
Une promesse électorale pour avoir plus de voix dans la présidentielle. Aujourd’hui, ce n’est plus à l’ordre du jour et Dadis continue à subir la loi du plus fort au Burkina contre gré. Reviendra-t-il un jour en Guinée ? Va-t-il témoigner devant la justice guinéenne ou la Haye ? Wait and See !
Saliou Bah
s-bah@hotmail.com
Source:lejourguinee