DSK : la prochaine audience repoussée au 1er août

Les deux avocats de Dominique Strauss-Kahn espèrent «que d’ici là le procureur prendra la décision nécessaire d’abandonner les charges» contre leur client. «Aucune décision n’a été prise», leur répond Cyrus Vance…

La prochaine audience du dossier DSK, initialement prévue le 18 juillet, est reportée au 1er août. Cet ajournement est le résultat d’un accord entre les avocats de Dominique Strauss-Kahn et le procureur Vance . «Les deux parties demandent que l’audience soit reportée au 1er août 2011.

L’objet de cet ajournement est de faciliter la poursuite des investigations par les deux parties sur cette affaire», écrit, dans une lettre datée du 11 juillet, l’adjointe du district attorney au juge Michael Obus, qui est en charge du dossier.

Ce report intervient après la réunion qui s’est tenue mercredi dernier entre les avocats de la défense et le bureau du procureur. A l’issue de ce rendez-vous, le procureur Vance avait annoncé que l’enquête se poursuivait tandis que Benjamin Brafman et William Taylor faisaient savoir qu’ils n’attendaient rien d’autre qu’un non-lieu pour leur client. «Monsieur Strauss-Kahn ne plaidera pas coupable de quoi que ce soit», avait alors précisé William Taylor.

Depuis, un bras de fer s’est engagé. Le camp DSK espère obtenir un abandon rapide des poursuites, misant sur la perte de crédibilité de la plaignante, Nafissatou Diallo. «Nous espérons que pendant ce temps (jusqu’au 1er août, ndlr) le procureur prendra la décision qui s’impose d’un non-lieu pour Monsieur Strauss-Kahn», s’empressaient ainsi de répéter lundi les conseils de l’ex-patron du FMI.

De son côté, le camp de la femme de chambre ne désarme pas. «Nous avons bon espoir que le procureur a pris en compte toutes les manifestations de soutien à notre cliente en dépit de ce qui apparaît comme une campagne orchestrée de fuites pour la discréditer. Dans les prochaines semaines, nous espérons recentrer le débat sur ce qui importe réellement, à savoir, ce qui s’est vraiment passé dans la chambre 2806», a confié lundi soir au Figaro, l’un des avocats de la Guinéenne, Douglas Wigdor. Ce week-end, la mobilisation avait même pris un tour politique avec le soutien appuyé du sénateur démocrate de Harlem, Bill Perkins, à la jeune Guinéenne.

L’option la plus citée par des juristes : le non-lieu

Pendant ce temps, le bureau du procureur Cyrus Vance s’est, lui, contenté d’un bref communiqué : «Les investigations se poursuivent. Aucune décision n’a été prise». Plusieurs raisons peuvent expliquer ce report. Un complément d’enquête sur des points restés bien obscurs, comme les éventuelles relations de Nafissatou Diallo avec le milieu délinquant, peut être nécessaire. Des aspects du dossier, non apparus publiquement, pourraient aussi être explorés. Autre hypothèse, les protagonistes, tout en affichant leur fermeté, ont engagé des négociations tendant à trouver un accord acceptable. Dans ce schéma, DSK pourrait accepter de plaider-coupable pour des infractions délictuelles, quoi qu’en disent officiellement ses avocats.

Enfin, option la plus citée par des juristes lundi soir : la marche vers un non-lieu du procureur Vance. Des pronostics qui reposent avant tout sur des déductions. «Les cartes sont entre les mains du procureur. Il a indiqué qu’il avait besoin de plus de temps. La défense de DSK n’a pas intérêt à s’y opposer. D’autant que le procureur s’est conduit de façon très honnête avec elle en lui communiquant tout de suite les éléments du dossier qui n’allaient pas dans le sens de l’accusation. Aujourd’hui, la logique semble bien aller dans le sens d’un non-lieu», assure au Figaro Richard Ben-Veniste, ancien procureur dans le scandale du Watergate et membre de la commission d’enquête sur le 11-Septembre, devenu avocat. Si tel était le cas, «le district attorney devrait pouvoir montrer qu’il est allé au bout de son enquête et qu’il n’a pas traité le cas à la légère», ajoute Isabelle Kirshner, avocate new-yorkaise.

«Ce report n’est pas étonnant, précise encore un de leurs confrères, le pénaliste Evan Barr. Soit, ils sont en train de négocier. Soit, en acceptant ce délai, les avocats de la défense aident le procureur qui est sur le point de prendre sa décision».

Libre de ses mouvements depuis dix jours, Dominique Strauss-Kahn doit désormais attendre jusqu’au 1er août , sauf nouveau rebondissement, pour être fixé sur son sort.