Aussi surprenant qu’inquiétant ce remaniement du gouvernement soulève un certain nombre de questions qui nous laisse perplexe. Comment peux-ton procéder au remaniement ministériel pendant que le parlement est en pleine session des lois depuis le 5 avril avec des ministres qui ont déposé des projets de loi ? Il y a trente projets de lois qui ont été soumis à l’assemblée nationale par le gouvernement sortant et M. le président de la République était tout à fait au courant parce que, ceux sont des projets qui ont été préalablement discutés et entérinés au conseil des ministres qu’il préside. Si un ministre fait un projet de loi sous les auspices du gouvernement c’est plus pratique que ce soit lui qui le défend devant les députés parce qu’un nouveau ministre doit d’abord prendre connaissance du projet et l’étudier avant de décider de le défendre ou pas. La gestion de l’administration publique est un mécanisme complexe et c’est pourquoi le pays a besoin d’un cadre expérimenté en sa tête plus qu’un simple politique qui à chaque fois est obligé de revenir sur un décret ou justifier une mauvaise décision prise à la veille ou des gaffes de communication qui brise les codes du langage présidentiel.
Nous demandons à l’ensemble des députés patriotes Guinéens de toutes orientations politiques à faire preuve de maturité politique, de sens de responsabilité et de l’esprit hautement patriotique pour questionner le président sur la structure de ce gouvernement sous l’angle de sa portée critique pour clarifier les dimensions budgétaires et politiques de ce gouvernement parce que c’est lui qui détermine et contrôle la conduite de la politique de la nation.
Nos politiques passent sous silence ou s’accommodent probablement sur quelque chose d’interpelant en Guinée qui risque de mettre à mal notre jeune démocratie comme cela a été le cas partout où ce système a été instauré. Il s’agit du fait que le ministre de la défense soit également ministre d’Etat chargé des affaires présidentielles, lesquelles affaires ? personne ne saurait répondre et nous estimons que le ministre de la défense nationale ne doit être chargé d’aucune affaire à la présidence alors qu’il y a un ministre d’Etat à la présidence, conseillé spécial du président, ministre de l’industrie et des petites et moyennes entreprises et un autre ministre d’Etat, ministre secrétaire général de la présidence et toute une panoplie de services spéciaux rattachés à la présidence.
Il est en plus d’être le commandant en chef des forces armées, il préside le conseil supérieur de la défense nationale et rencontre à cet effet quotidiennement les responsables concernés par ce conseil comme le ministre de la défense et pourquoi le nommerait-il encore le chargé d’affaire à la présidence ? cela suscite des interrogations chez des guinéens qui se posent des questions sur les objectifs inavoués de cette nomination. Il a certes le pouvoir de nommer aux emplois civils et militaires mais nous sommes dans une démocratie et c’est donc inapproprié que tant de pouvoirs soit concentrés en un seul endroit dans l’appareil étatique et dans les mains d’un seul homme.
Nous avons l’impression que la présidence est un autre gouvernement et que le président de la République conserve l’essentiel des prérogatives du premier ministre pour garder les ministres sous tutelle afin de réduire à maximum leur mission à un rôle essentiellement politique qu’autre chose. Cela à une conséquence terrible sur notre pays car les ministres sont le plus souvent dans la propagande politique axée sur le culte de personnalité du président que dans l’action même si l’honneur et la responsabilité qu’incarne cette fonction sont immenses. La fonction de ministre à tellement été profanée en Guinée que peu de cadres vertueux acceptent désormais cette fonction qui s’apparente maintenant à une fanfaronnade quotidienne au détriment des intérêts de la collectivité et du développement de notre pays.
Quand on voit le budget de la présidence de ses deux dernières années, on se demande vraiment pourquoi nos députés ne chercheraient pas à comprendre ce qui se cache à la présidence pour justifier ce budget colossal chiffré en des milliards qui augmentent chaque année pendant que la guinée et son peuple martyr sombre dans une pauvreté créée et entretenue par nos dirigeants
En 2017 les contribuables Guinéens ont versé au président de la République comme budget de fonctionnement de la présidence 367 milliards 218 millions 589 mille GNF et contre le discours qu’il prône pour justifier sa politique d’austérité, il augmente spécifiquement son budget à la présidence en 2018, qui se chiffre désormais en 418 milliards 663 millions 056 milles GNF.
Le premier ministre quant à lui ne saurait probablement pas encore qu’il est maintenant en fonction et qu’il est le chef d’un gouvernement parce qu’il continu à faire de discours qui flirtent avec la démagogie sur la corruption et la croissance comme un politique en quête de notoriété et de légitimité pendant qu’il devrait normalement après sa prise effective de fonction venir devant les députés à l’assemblée nationale pour faire une déclaration de politique générale de son gouvernement comme prévu dans la constitution de notre pays. Le Guinéen ordinaire n’a plus besoin de cours d’économie après les faux espoirs qu’on nous a miroité sur cette affaire de PPTE et donc vous pouvez tout à fait les garder pour vous avec es approximations et les interprétations que vous aviez fait la dernière fois sur le taux de croissance qui n’a aucun reflet palpable sur notre niveau de vie. Notre préoccupation majeure est comment pourriez-vous enfin matérialiser cette croissance pour donner de l’espoir aux Guinéens parce que que la croissance à laquelle vous faites allusion est extravertie parce qu’elle est aussi portée par des unités de production étrangères. Ne tomber donc pas dans le piège des chiffres de la croissance même s’ils représentent une haute teneur politique pour les dirigeants Africains. Le peuple de Guinée attend de vous pour ses deux dernières années du dernier quinquennat du président du RPG, de véritables réformes pour une gestion efficace des ressources disponibles tout en identifiant les déterminants de la corruption et son impact sur la fiscalité et la croissance économique dans l’intérêt supérieur de notre nation.
MOSTAFA CITOYEN GUINEEN
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