Le Collectif des Partis Politiques pour la Finalisation de la Transition a demandé au gouvernement, depuis le mois d’avril, un dialogue franc et constructif en vue de réunir les conditions de transparence et de crédibilité nécessaires à la tenue des élections législatives, dans les meilleurs délais et dans un climat apaisé…
Après quatre (4) mois sans réponse, et voulant préserver la paix, le Collectif a sollicité l’intervention de la société civile, des Institutions constitutionnelles et les partenaires au développement pour favoriser un dialogue entre le gouvernement et l’opposition.
Tous ces efforts ont permis la tenue d’une rencontre le 17 août dernier entre le Ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation et le Collectif. Au cours de cette rencontre, un mémorandum contenant les préoccupations que sont : la restructuration de la CENI ; l’audit du fichier électoral, sa révision et sa cogestion avec l’opposition ; la réhabilitation des conseillers communaux illégalement démis et subsidiairement la neutralité de l’administration publique dans le processus électoral et l’accès équitable des partis du Collectif aux médias publics, a été remis au gouvernement.
Après un mois de silence total du gouvernement, il a rejeté systématiquement toutes nos revendications, par un courrier en date du 15 septembre 2011.
Ainsi, à la place d’un dialogue constamment sollicité par le Collectif, le Gouvernement et la CENI posent des actes unilatéraux et avancent inexorablement dans les préparatifs du recensement intégral des électeurs en violation de la Constitution et du Code électoral. En outre, le Collectif dénonce et condamne :
Le refus de dialogue de la part du gouvernement et ses discours de division et de haine ;
La signature, le 16 juin 2011, d’un Protocole d’Entente entre le MATD et la CENI qui consacre le transfert des attributions légales de la CENI au MATD ;
L’attribution, en l’absence de toute base légale et de transparence, du marché d’établissement du fichier électoral à WAY MARK, une société sud-africaine, et à SABARI Technologie, une société guinéenne fondée et gérée par des militants et sympathisants du RPG, parti au pouvoir ;
L’acquisition en Afrique du Sud de 2 050 Kits paramétrés à la commande pour un recensement électoral intégral. Cette opération nécessitera des années et coûtera des milliards de francs guinéens aux contribuables guinéens ;
La mise à l’écart de la SAGEM dans le processus de révision, société choisie par Appel d’Offres International en accord avec les partenaires au développement et de toute la classe politique et qui de surcroit a établit le fichier électoral ayant servi à l’élection présidentielle de 2010 ;
Le recrutement et la formation des agents de maintenance des Kits sud africains et des superviseurs ;
Le choix et l’affectation de nouveaux gestionnaires du site central sans associer l’opposition ;
La non prise en compte des recommandations relatives à l’audit et à la révision du fichier électoral de l’atelier de Kindia de mars 2011. Cet atelier a réunit l’ensemble des acteurs nationaux et internationaux du processus électoral ;
L’intimidation, les menaces et l’interdiction de réunions aux militants et sympathisants de l’opposition par les gouverneurs, préfets et sous préfets ;
L’affirmation publique par le Chef de l’Etat de sa victoire sûre et certaine aux élections législatives puisque c’est lui qui nomme les gouverneurs, préfets et sous préfets.
Tout cela prouve que le gouvernement est moins soucieux de finir la transition pour faire face aux problèmes cruciaux des guinéens que sont le chômage des jeunes, un système éducatif défaillant, le déficit de soins de santé, l’insécurité, l’injustice, l’impunité, la cherté de la vie, le manque d’eau et d’électricité, la misère et la précarité…
En raison de tout ce qui précède, le Collectif exige :
La satisfaction totale de ses revendications contenues dans son mémorandum remis au gouvernement ;
L’arrêt immédiat de toutes les opérations liées au processus électoral jusqu’à la mise en place d’une CENI consensuelle issue du dialogue ;
L’annulation de tous les engagements pris par le Gouvernement et la CENI avec les sociétés WAY MARK et SABARI Technologie ainsi qu’avec toute autre entité ;
Le Collectif invite tous ses militants et sympathisants ainsi que tous les démocrates guinéens vivant à Conakry, à l’intérieur et à l’extérieur du pays à participer massivement aux manifestations publiques pacifiques à partir du 27 septembre 2011 jusqu’à la satisfaction totale de ces revendications légitimes.
Conakry, le 19 septembre 2011
Le Collectif des Partis Politiques pour la Finalisation de la Transition