Halte aux assassinats ethniquement orientés!
Le mot d’ordre de grève lancé par le SLECG, pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants, a indéniablement engendré un soulèvement populaire exceptionnel dans la ville de Conakry et dans plusieurs villes de l’intérieur. Ce mouvement a connu la participation de femmes, de jeunes, d’enseignants et de parents d’élèves. Aussi, il faut souligner que cette démonstration n’a été influencée ni par un parti politique ni par un groupe ethnique. Au contraire, cet état de fait a établi sa spontanée qui est similaire à celles qui ont caractérisé les turbulences sociopolitiques dans notre pays, sous Conté vers la fin de son règne. Le soutien de la population aux enseignants grévistes dénonce implicitement la gouvernance défaillante du régime en place. C’est pourquoi le BL tient à rappeler que la grève des enseignants est légitime et légale. Au lieu de recourir à la répression, le régime d’Alpha Condé aurait dû, dès le début, plutôt trouver des solutions à leurs demandes. Aussi, le Bloc Libéral (BL) condamne l’usage de la violence par le régime contre les citoyens ; ceux-ci en descendant dans les rues n’ont fait qu’exprimer leur droit civique constitutionnel.
En effet, la dynamique actuelle de revendications exprime le ras-le-bol des Guinéens vis-à-vis du régime vacillant; de par son amplitude et sa spontanéité, ce mouvement entame profondément la légitimité du Président ; cette illégitimité se confirme par le recourt du régime aux Donzos, qui constituent la milice du RPG, comme l’a reconnue le Président du Groupe Parlementaire du RPG. Dans le cadre de leur mission de sauvetage du régime, les Donzos, au côté des forces de sécurité antirépublicaines, engagent des expéditions punitives, sous fond de considérations ethniques, contre les citoyens qui habitent Cosa, Hamdalaye, Wanindara, etc., qui sont considérés comme les fiefs de l’opposition. Du 26 février au 14 mars 2018, ces descentes armées ont causé la mort par balle de quatre personnes innocentes. En fait, l’ultime recours aux Donzos établi que le régime n’a plus confiance en nos forces républicaines : Armée, Gendarmerie, Police. Toutefois, dans une République, si le Président élu craint sa propre armée, alors il a perdu sa légalité de Premier Magistrat.
C’est donc dans l’esprit de la philosophie de l’Etat de droit que le BL demande aux membres du Parlement Guinéen et au Procureur de la République d’ordonner le retrait immédiat des Donzos de la Ville de Conakry et de tout le territoire national, pour éviter à notre pays des conflits majeurs. Il faut souligner que, contrairement aux militaires et paramilitaires, les Donzos n’ont aucun statut constitutionnel ; les actes qu’ils commettent contre les populations guinéennes relèvent du brigandage. Ils sont une agression barbare contre les populations civiles sans défense. Ils sont constitutifs de haute trahison par le Président de la République. Il n’y a aucun doute que les répressions sanglantes qu’ils commettent, si elles ne s’arrêtent pas immédiatement, vont engendrer des rancœurs qui risquent d’embraser la Guinée dans une spirale de violences.
Partant, le BL qui est fidèle à sa philosophie d’équité politique pour tous enjoint les Guinéens patriotes à soutenir les enseignants et tous les opprimés, sans considération aucune. Un tel comportement républicain œuvrerait à l’avènement de la justice dans l’intérêt supérieur de la Guinée.
Conakry, le 15 mars 2018
Le Bloc Libéral