Le Bloc Libéral condamne fermement les manœuvres du régime d’Alpha Condé qui visent à empêcher Monsieur Moussa Dadis Camara de retourner en Guinée. C’est une violation à la fois des textes qui régissent le fonctionnement de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et les droits et libertés consacrés par la Constitution guinéenne de Mai 2010…
Pour rappel, suite à la tentative d’assassinat sur sa personne, le 3 décembre, 2009, Monsieur Moussa Dadis Camara a été évacué au Maroc, pour traitement. A sa sortie de l’hôpital, il a été conduit sur le Burkina Faso, où il a été mis en état de réclusion. Depuis, Monsieur Moussa Dadis Camara a déjà passé cinq années d’expatriation forcée qui n’a jamais été reconnue comme telle par le régime d’Alpha Condé, bien que cela ait été le cas. Monsieur Moussa Dadis Camara, a fini par prendre conscience du chantage auquel ce régime se livrait contre lui, à des fins de manipulations électorales ; c’est pourquoi il a fini par prendre la décision de comparaitre devant la Justice Guinéenne pour élucider sa part de responsabilité dans les massacres du 28 septembre 2009. Cet évènement qui s’est déroulé le 28 septembre, 2009, avait fait plus de cent cinquante morts, de nombreux blessés et le viol de plusieurs femmes. On est porté à croire qu’en empêchant le retour de Monsieur Moussa Dadis Camara en Guinée, le régime d’Alpha Conde ne veut pas que la lumière soit faite sur ces crimes politiques afin que l’ex-chef d’Etat continue à en porter la responsabilité.
Les efforts du régime d’Alpha Conde visant à bannir Monsieur Moussa Dadis Camara de la Guinée est un acte qui va en contre-sens de la Constitution de notre pays. Vus sous la perspective politique, ils constituent l’expression de l’autocratie qui sévit en Guinée depuis l’avènement du régime d’Alpha Condé. C’est surtout la consécration du mépris que le régime d’Alpha Condé a toujours éprouvé pour les Guinéens, en général, et les habitants de la Forêt qu’il considère comme des bushmen sans dignité, en particulier. C’est dans cet esprit qu’il a tenté d’imposer une limite de mouvements au Président du Bloc Libéral, Dr. Faya L. Millimouno, à l’occasion du récent voyage privé de ce dernier au Liberia. Ce sont aussi des stratégies du régime qui prépare ainsi les opinions à concevoir la Guinée Forestière, région d’origine de Monsieur Moussa Dadis Camara, comme une zone de turbulence et/ou de rébellion. Le gain en la propagation d’une telle image serait l’annulation des résultats de votes dans cette région, si elles s’avèreraient contre le candidat Alpha Condé.
En résumé, on peut dire sans se tromper que le régime d’Alpha Condé a effectivement initié un changement en Guinée, mais un changement politiquement rétrograde, socio-économiquement négatif et historiquement périlleux. Si rien n’est fait, le régime d’Alpha Condé vise à instituer un monde où toutes libertés individuelles seront bannies.
C’est pourquoi, le Bloc Libéral considère que les manœuvres de proscription de Monsieur Moussa Dadis Camara pourraient, si elles ne sont pas déjouées, être appliquées prochainement contre toute autre personnalité politique de notre pays. Comme Eugene Victor Debs, membre fondateur de l’Union des Industriels du Monde, le disait le 16 Juin 1918, «à chaque moment de l’histoire, le tyran, l’oppresseur et l’exploitant se sont déguisés en patriotes pour tromper le peuple afin de l’opprimer. » Il parait de plus en plus évident que le RPG s’est mué en instrument de Répression du Peuple de Guinée.
C’est aussi pourquoi le Bloc Liberal demande à tous les Guinéens patriotes à se donner la main pour combattre l’hydre de l’oppression qu’est le régime d’Alpha Condé. Aussi, le Bloc Libéral lance un appel à la communauté internationale, pour qu’elle intervienne afin d’instaurer un dénouement équitable de cette « affaire du Capitaine Dadis » qui évoque en maints points l’« affaire [du Capitaine] Dreyfus », en début du 20ème siècle. La communauté internationale ne doit pas laisser se reproduire l’injustice qui avait été causée au Capitaine Dreyfus, en Guinée, en début du 21ème siècle.
Fait à Conakry le 28 Août, 2015
Le Bloc Libéral