Le Collectif des Partis Politiques pour la Finalisation de la Transition rappelle que depuis le 17 août 2011, il a engagé avec le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation un dialogue direct devant aboutir à des solutions consensuelles pour l’organisation d’élections législatives crédibles et acceptées de tous…
Le Collectif attend depuis trois semaines la réponse aux questions consignées dans son mémorandum remis à cette occasion au Ministre.
Le Collectif constate qu’en dépit de sa ferme volonté d’avoir un dialogue franc et constructif, le Gouvernement s’obstine à prendre des décisions unilatérales et à avancer inexorablement avec la CENI dans les préparatifs du recensement intégral des électeurs en violation de la Constitution et du Code électoral.
Le Collectif exprime sa vive préoccupation quant aux actes pris actuellement dans le cadre des préparatifs des élections législatives. Il s’agit, entre autres :
· Du Protocole d’Entente signé le 16 juin 2011 qui consacre l’accaparement des attributions de la CENI par le MATD ;
· De l’attribution, en l’absence de toute base légale et de toute transparence d’un marché du recensement à Way Mark, une société sud-africaine et à Sabary Technologie, entreprise gérée par des militants du RPG ;
· De l’acquisition en Afrique du Sud de 2 050 Kits paramétrés à la commande pour le recensement ;
· De la mise à l’écart du processus de révision de la SAGEM, société choisie par Appel d’Offres International avec le concours des partenaires au développement ; c’est cette société SAGEM qui a établi le fichier électoral ayant servi à l’élection présidentielle de 2010 ;
· Du recrutement des agents de saisie, de maintenance des Kits et des superviseurs ;
· Du lancement, le 7 septembre 2011, de la formation des agents de maintenance et des superviseurs ;
· Du rejet des recommandations de l’atelier de Kindia relatives à la révision du fichier électoral (atelier d’évaluation de l’élection présidentielle tenue en mars 2011 en présence de toutes les parties prenantes).
· De l’absence totale de concertation dans les prises de décisions.
En raison de tout ce qui précède, le Collectif exige :
1. L’arrêt immédiat de toutes les opérations liées au processus électoral jusqu’à la mise en place d’une CENI consensuelle issue du dialogue ;
2. L’annulation de tous les engagements pris par le Gouvernement et la CENI avec des tiers dans le cadre du processus électoral ;
3. La reprise immédiate et sans délai du dialogue amorcé le 17 août 2011.
4. Le rétablissement immédiat dans leurs fonctions des élus locaux illégalement démis.
Le Collectif renouvelle sa disponibilité à poursuivre le dialogue. Mais en tout état de cause, il se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux y compris les manifestations publiques pour s’opposer aux décisions unilatérales et illégales du Gouvernement conformément à l’article 10 de la Constitution.
Le Collectif invite tous ses militants et sympathisants ainsi que tous les démocrates guinéens à se tenir prêts, à marquer le moment venu, par des manifestations pacifiques, leur ferme opposition à la violation de la constitution et du code électoral.
Le Collectif des Partis Politiques
pour la Finalisation de la Transition