Tous les candidats à la dernière élection présidentielle ont retenu, comme priorité de leur mandat, s’ils étaient élus, l’instauration de l’Etat de Droit, l’amélioration de la gouvernance et la réconciliation nationale.
La communauté internationale, les forces sociales et les autorités morales et religieuses du pays ont joint leurs efforts à ceux des Partis politiques pour la restauration de ces valeurs afin de pouvoir engager le pays sur la voie du développement. Monseigneur Robert Sara ne disait-il pas « la marche de notre Peuple peut changer le cours de son histoire et atteindre les rives de la prospérité qui a été entravée principalement par l’étouffement de la démocratie et des libertés ».
Aujourd’hui, la Guinée est dirigée par un homme qui revendique plus de quarante ans de combat pour l’avènement de la démocratie et de l’Etat de Droit dans notre pays.
Malheureusement force est de constater que le Président nouvellement installé et son Gouvernement rament à contre courant des préoccupations majeures de notre Peuple.
Nous assistons, en effet, à des violations flagrantes, par le Président, de la Constitution, des lois de la République et des libertés fondamentales des citoyens.
La révocation de Goureissy Condé du poste de Médiateur de la République et de Alhassane Barry du poste de Gouverneur de la Banque Centrale, l’annulation du bail de Elhadj Alseiny Barry, la nomination de Mme Condé au poste de Présidente de la Haute Autorité de la Communication ont été faites en violation des lois et des procédures régissant le fonctionnement de ces institutions.
Des déclarations du Président et de ses Ministres et, surtout, des actes posés depuis son investiture, il ressort que notre pays est sous la menace d’une dictature s’appuyant sur un Parti-Etat en gestation qui veut prendre en otage l’Administration, les Collectivités Décentralisées et les Institutions de la République.
Sinon, comment comprendre la destitution arbitraire des chefs de quartiers dont le seul crime est d’avoir refusé, pendant l’élection présidentielle, leur soutien au candidat du RPG ?
Comment expliquer la destitution par Décret des Conseils Communaux de Dixinn, Kaloum et Ratoma sinon que par la volonté d’installer, en lieu et place de ces conseillers élus, des délégations spéciales composées d’hommes et de femmes à la dévotion du RPG? Nul n’ignore en effet que les conseillers de ces trois communes ont refusé jusque là de rejoindre les rangs du l’Arc-en-ciel, malgré les démarches menées à cet effet par de hauts responsables de l’Etat.
L’installation de responsables acquis à la cause du RPG en lieu et place des élus du Peuple constitue une grave menace pour la Démocratie et l’Etat de Droit.
L’UFDG attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur ces graves violations de la loi et des principes démocratiques ainsi que les risques que ces dérives font peser sur la paix sociale et le bon déroulement du processus électoral.
L’UFDG exige le rétablissement des chefs de Quartier et des Conseillers Communaux, arbitrairement démis de leurs fonctions respectives, en attendant les prochaines élections communales.
L’UFDG invite ses militants et toutes les forces de progrès à rester mobilisés pour défendre les acquis démocratiques et les lois de la République.
Conakry, le 05 mars 2011