Déclaration de l’Association des Victimes du Camp Boiro

En ce jour du 26 mars 2018, l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) se joint aux guinéens pour commémorer la fin du sinistre camp Boiro et celle de l’horreur des espaces concentrationnaires du pouvoir sanguinaire de Sékou Touré et de sa famille.

Une semaine après la mort du dictateur, le 3 Avril 1984, des soldats rescapés des purges infligées à l’Armée Guinéenne, mirent fin aux combats sauvages de succession dans le sérail de Sékou Touré, par un coup d’état militaire. Une liesse populaire déferla sur l’ensemble du pays. Le monde découvrit la réalité que le régime du PDG avait cherché à masquer par sa propagande cynique et ses mensonges éhontés : une nation éclopée et miséreuse.

Les manifestations spontanées montraient que le régime n’avait plus le soutien du peuple et qu’il ne régnait que par la peur. Entre 1978 et 1982, le régime avait parachevé l’usurpation de la souveraineté des citoyens par la notion totalitaire du parti-état. La constitution de 1982 avait consacré la mainmise totale du PDG sur la nation. La première république avait été liquidée et remplacée par une « République Populaire et Révolutionnaire » centrée sur un culte aberrant de la personnalité en la personne de Sékou Touré, sacré « Responsable Suprême de la Révolution ». L’enseignement avait été travesti en une entreprise diabolique de lavage des cerveaux. L’économie était exsangue et la misère rampante. La nation avait été divisée sur des lignes ethniques.

En ce jour anniversaire de la disparition de cette dictature sanglante, l’AVCB invite la nouvelle génération à ne jamais oublier les crimes commis par le régime du PDG et son leader. Les victimes dont une bonne partie fut des compagnons de l’indépendance reposent dans les fosses communes. Elles doivent être honorées comme des sacrifices pour la construction de notre nation.

Aucun guinéen digne ne peut revendiquer l’héritage désastreux du « Parti-Etat ». A l’exception de la famille directe de Sékou Touré le régime abject sévit contre toutes les ethnies de notre pays et n’épargna aucune couche sociale. La page sombre de l’histoire du PDG doit être étudiée avec soin pour éviter à notre nation qu’elle a fragilisée de revivre ses horreurs totalitaires. Symbole d’une autocratie assassine, Le PDG doit à jamais rester comme l’exemple à éviter.

En ce jour, l’AVCB salue la mémoire de toutes les victimes du PDG et celle de tous les citoyens qui ont péri dans la lutte pour faire de notre pays une nation démocratique.

PLUS JAMAIS ÇA !!!

Le Bureau de l’Association des Victimes Boiro.