L’ADP et le Collectif déplorent la prolongation de la transition dont les conséquences pour la Guinée sont entre autres 1) le retard dans la mise en place des institutions nationales (Assemblée nationale, Cour constitutionnelle, Cour des comptes et Institutions nationales des droits humains, etc.), 2) l’aggravation des tensions sociales et politiques, 3) le blocage des financements et investissements extérieurs…
C’est pour mettre fin à cette situation que l’ADP et le Collectif continuent de mener des démarches auprès du gouvernement, des institutions républicaines et des partenaires au développement afin d’obtenir un dialogue politique autour de l’organisation des élections législatives.
A l’analyse de ce qui prévaut aujourd’hui dans la mise en place d’un cadre de dialogue politique approprié, l’ADP et le Collectif constatent:
1. qu’en lieu et place d’un cadre structuré mettant en présence le gouvernement et ses partis allies, d’une part, et l’opposition, de l’autre, il est imposée une plate-forme de concertation entre le Gouvernement et sa mouvance ;
2. les méthodes inadaptées du comité de médiation, qui se traduisent par :
a) un manque d’indépendance manifeste du comité de médiation dans la conduite du dialogue,
b) la nomination de deux cadres du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation comme membres du comité de médiation,
c) la démission d’un membre du comité de médiation sans que les parties intéressées par le dialogue n’en soient informées des raisons,
d) des démarches unilatérales et solitaires du Président du comité de médiation auprès des autorités.
Face à cette situation, l’ADP et le Collectif, tout en renouvelant leur volonté d’aller à un dialogue politique fécond, entendent engager toutes les démarches pour parvenir à cet objectif. Pendant ce dialogue, l’ADP et le Collectif voudront connaître du Gouvernement, les réponses aux questions suivantes :
1. pourquoi s’opposer à la restructuration d’une CENI inadaptée et incohérente, et dont le Président est incontestablement favorable au pouvoir, alors que le gouvernement a procédé au remplacement de ses représentants?
2. pourquoi vouloir d’un ré-enrôlement exhaustif avec délivrance de cartes d’identité alors que la CENI n’est pas une agence de police judiciaire et que le code électoral à l’article 19 stipule une révision ?
3. pourquoi les administrateurs territoriaux (Gouverneurs, Préfets et Sous-préfets) orientent-ils toutes les activités de l’Etat en faveur du Président de la République ?
4. pourquoi substituer aux conseils communaux élus, des délégations spéciales composées de militants du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) ?
5. pourquoi les medias publics sont transformés en moyens de propagandes pour le culte de la personnalité et au service exclusif du RPG ?
L’ADP et le Collectif considèrent que seul le Gouvernement a la responsabilité et la compétence de répondre à ces questions.
L’ADP et le Collectif en appellent aux amis de la Guinée pour demander au Président de la République de permette un dialogue politique constructif entre le Gouvernement et sa mouvance, d’une part, et l’opposition, de l’autre.
L’ADP et le Collectif, dans leur élan d’unité et de cohésion, invitent tous les partis politiques soucieux de participer à des élections libres, transparentes et crédibles à se joindre à eux pour obtenir un dialogue franc et direct avec le Gouvernement afin de lever les obstacles qu’il pose dans la marche vers les législatives dont les résultats seront acceptés par tous.
Conakry, le 12 janvier 2012
L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès et le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition