Ayant fait ses premiers pas dans les mains d’une mère gravement maladive pendant plusieurs années, divorcée de son père, sur laquelle la maladie prendra enfin de compte le dessus, Boubacar Diallo est un garçon très doué. Il est intelligent, très aimable et taquin.
Les pesanteurs de la vie ont contribué à forger en ce garçon un caractère sans faille et une conviction inébranlable. Très tôt, le garçon a compris que la vie n’est pas facile et qu’il faut attacher la ceinture. Surtout pour lui qui fut très tôt abandonné par son père.
Déjà, jeune et élève, il n’hésitait pas à mettre à profit ses heures d’après l’école pour faire des activités de petit commerce dans le but d’aider une maman de plus en plus rongée par la maladie. Il finit par abandonner les études pour être au chevet de la maman qui n’en pouvait plus et qui mourra d’ailleurs plus tard.
Le petit commerce avait ouvert ses bras au brave jeune pour le récompenser de son abnégation. Mieux, Boubacar Diallo a le don de se faire des amis. C’est un grand adepte de DALLE CARNESI. Il sait parler poliment aux gens. Il est asticotant et cocasse, il sait donner de la valeur aux produits de sa vente. Des CD et DVD pour lesquelles il avait beaucoup de clientes parmi les femmes. Avec son éternel sourire, il a d’excellentes qualités de vendeur. Même s’il n’en avait pas les moyens, il a toujours gardé son envie d’étudier. C’est pourquoi, à la première occasion de suivre une formation, il ne se l’est pas laisser répéter. Il est allé et vite, décrocher avec brio, son Attestation de la Haute École de Management et de l’informatique de Dakar.
Jamais dans l’histoire des dictatures en perte de vitesse, expertes en complots pour étouffer la démocratie, on avait ourdi, tant sur la forme que sur le fond, une conspiration, une facétie aussi mal sensée. GRENADE c’est le petit de tout le monde. C’est le petit des policiers et des gendarmes. Nombreux sont sûrement ceux parmi eux qui restent lui devoir des crédits impayés, représentants le prix des CD et DVD qu’ils ont pris avec lui.
Il s’est marré à plusieurs reprises de ces gendarmes et policiers. Certains parmi eux en reparlent avec les citoyens, de la turbulence sans méchanceté du petit. Après les manifestations, policiers et gendarmes se retrouvent avec les citoyens. Donc parfois les commentaires de nos amis agents dans les cafés et autour des kiosques de PMU-GUINEE et GUINEE-GAMES vont bon train. On raconte les coulisses et les coups lisses des événements pour rigoler dans une ambiance qui a toujours existé entre les fils de ce pays, sans distinction aucune, avant l’arrivée de M. Alpha Condé et qui existera forcément après son départ du pouvoir.
Donc GRENADE est trop petit pour tout ce montage. C’est disproportionné. Il ne pèse pas plus lourd qu’un kalachnikov vide, à plus forte raison quand il est chargé. Et si par-dessus tout vous y ajoutez des explosifs. Eh ben ma foi ! C’est peut-être un LOUIS DE FINESS mais ce n’est ni RAMBO encore moins COMMANDO. Ce jeune est connu de tout Conakry. Il doit d’ailleurs son pseudonyme aux gendarmes pour s’être pouffé d’eux avec une aubergine.
« J’ai jeté l’aubergine dans la camionnette. Les policiers qui se trouvaient à bord du véhicule ont tous sauté, parce qu’ils croyaient que c’était une grenade. Depuis lors, on m’appelle Grenade… », avait-il répondu à des journalistes qui l’interrogeaient.
Nous venons donc de produire, avec la maestria de notre gouvernance et les goûts scéniques immenses de sa justice, le meilleur feuilleton politico-judiciaire, plus alléchant que celui récemment de Keita Algassimou et Sow Amadou. On a reconstruit le même château de cartes sur le même sable mouvant avec une nouvelle architecture. Les personnes visées restent toujours les mêmes. C’est Cellou Dalein Diallo, le cauchemar d’Alpha Condé, Hadja Halimatou Dalein, son insomnie et l’honorable Ousmane Gaoual qui vient souvent comme un tremblement de terre secouer le sable mouvant et écrouler leurs châteaux de cartes.
Cette fois-ci, avec le casting de la RTG qui a dominé les télés NOVELAS, le Tribunal de Dixinn a ravi la vedette au Théâtre Hollywoodien. C’est le feuilleton de l’année, la palme d’or mondiale. Aux olympiades de la farce, la médaille d’or renforcée de la fiction revient au Tribunal de Dixinn et le prix du meilleur réalisateur s’attribue sans étonnement au malencontreusement célèbre procureur.
Ce feuilleton intitulé « De l’aubergine à la grenade », qui relate l’histoire d’un jeune homme armé d’aubergine, de gombo, de piment et de soumbara, verser de l’huile rouge sur son boubou blanc et risquer de justesse de se faire bouffer par la justice et les agents de sécurité qui l’ont confondu au riz frauduleusement ravitaillé par la gouvernance…
Alpha Issagha Diallo – CELLULE DE COMMUNICATION UFDG