Conférence de presse du Président de l’UFDG

  Discours d’introduction du Président de l’UFDG à la Conférence de Presse…

Messieurs les Journalistes,

Mes Chers amis,

Je vous remercie de votre présence à cette conférence de presse que je voudrais dédier à la défense de nos libertés. C’est dans cet esprit que je salue tous les guinéens qui sont conscients que l’on ne défend pas la liberté dans le renoncement.

Au premier rang, les militants de mon parti qui, au nom de cette liberté, ont tenu à me réserver ce majestueux accueil de Dimanche dernier. Comment ne pas être heureux et fier de l’ampleur de cette mobilisation, de la chaleur fraternelle qui l’a entouré et de la détermination qu’elle a démontrée face aux forces de la répression. Elle a, sans aucun doute, ébranlé ceux qui sont là où ils ne devraient pas être et qui croyaient que leur besogne avait réussi à nous affaiblir.

Oui, nous restons debout, avec la même foi en Dieu et en ses décisions mais aussi avec la volonté inébranlable d’atteindre nos objectifs politiques. Permettez-moi de saluer ce courage et cet engagement de nos militants, d’exprimer ma profonde reconnaissance pour leur fidélité en ma personne et de rassurer que je ne ménagerais aucun effort pour continuer à être à la hauteur de leur confiance et de la responsabilité qui l’accompagne. Mon rôle est d’être au milieu d’eux et de montrer le chemin. Et je vais le faire.

Mes Chers amis,

Dans notre mémoire collective, 2010 sera à jamais une année d’une profonde déception pour le revers de notre espérance politique et d’une grande colère pour les injustices et les violences dont nous avons été l’objet. Toutes nos pensées de compassion et de solidarité aux victimes, à ceux qui ont perdu des proches et des biens, aux femmes violées, aux déplacés de Siguiri et Kouroussa et aux personnes arrêtées, emprisonnées et parfois torturées. A nos morts, je voudrais vous demander une minute de silence. Merci.

Mes Chers amis,

Vous les journalistes, vous savez mieux que personne combien aurions nous été fondé de refuser le scénario de l’élection présidentielle écrit d’avance, sans nous ! Que les coupables de cette forfaiture ne se trompent pas en croyant que nous avons accepté l’inacceptable par fatalisme ou par résignation.

Notre choix de la paix et de la stabilité pour notre pays et pour la sous région tient de notre des responsabilités que le monde entier a d’ailleurs reconnu et salué. Ce parti pris au lieu d’inspirer, à ceux qui en ont tiré profit, un discours rassembleur pour que la nation se retrouve avec elle-même, après les profondes blessures causées par l’arme électoraliste et démagogique de l’empoisonnement bidon, c’est plutôt l’arrogance, la haine l’intolérance et l’affrontement qu’ils exacerbent.

Mais nous mettons en garde toute gouvernance qui ne respecterait pas les droits des guinéens, de tous les guinéens ou qui essaierait de dresser les guinéens les uns contre les autres. Il ne faut jamais oublier que le sentiment d’exclusion et de discrimination crée le besoin de violence.

C’est pourquoi nous conseillons ceux qui ont utilisé, avec cynisme, tous les moyens pour atteindre leur objectif de pouvoir, de retrouver la sagesse nécessaire à la préservation du tissu social et à la sauvegarde de la cohésion nationale.

Mes Chers amis,

D’autres occasions me seront offertes pour montrer combien ce nouveau pouvoir est inefficace et illusoire par son impréparation à gouverner et son impuissance face aux nombreux défis socio-économique qui confrontent le quotidien des guinéens.

Ces décisions et contre décisions qui ont fait du changement tant réclamé objet de raillerie populaire ! Ce gouvernement aussi pléthorique que pusillanime dont l’expertise laisse à désirer alors que l’amateurisme n’est plus de raison dans la conduite des affaires publiques ! Cette gestion clanique et ces dons à des copains sur le patrimoine de l’Etat pour services rendus dans le passé ! Que n’aurait-on à dire sur ces 100 jours et ces 1000 serments violés !

Mes Chers amis,

Mais aujourd’hui, il y a plus important : les 100 jours ont démarrés dans le sang et finissent dans le sang, c’est-à-dire dans la négation de nos libertés. C’est la défense des principes de notre démocratie qui contient tous les combats y compris celui du pain. C’est le respect scrupuleux de notre constitution, dogme sur lequel il ne nous est pas possible de transiger. Cette intransigeance nous est imposée par nos morts pour nos libertés, car celles-ci ne sont ni un don de la nature, ni un privilège du destin.

Oui nos libertés chèrement acquises sont aujourd’hui menacées, le texte sacré qui les contient est bafoué par son gardien. Je m’adresse à tous les guinéens, sans exclusive, pour qu’on se rassemble et qu’on se retrouve. Pour la démocratie. Et contre tout ce qui la menace. A ceux qui sont subitement devenus amnésiques des luttes qui leur ont permis d’être au lieu de pouvoir et ils font montre d’un autoritarisme d’une autre époque, nous devons leur rendre à tous ce qui touche à nos libertés.

Mes Chers amis,

Pour cette lutte pour notre démocratie, je sais que beaucoup d’entre vous les journalistes, je ne pense pas aux opportunistes qui ont le destin des feuilles mortes, seront au premier rang du combat. En tout cas, moi, pour reprendre le mot de Léon BLUM, je serais un homme dans un homme et avec les guinéens rassemblés et debout nous refuserons que de nouveau, la nuit de la dictature tombe sur notre pays.

Je vous remercie.