Conférence de presse d’Alpha Condé : analyse et commentaire

Après le complot peul en Guinée (19 juillet 2011), celui des Forestiers (Womey, 16 septembre 2014) ?…

 

Dans son article du 2 octobre 2014, guineenews a rapporté les propos du semi-lettré du RPG, Alousseny Makanera, élevé au rang de ministre de la communication par Alpha Condé dans son gouvernement de mission :

« Ils ont voulu créer un désordre total à partir de Womey. Dans leur plan machiavélique, c’était de créer une déstabilisation totale de notre pays à partir de Womey ce jour-là. Leur objectif, c’était d’opposer les différentes ethnies pour amener la Guinée à la guerre civile, c’était leur plan. … Je voudrais vous dire que le gouvernement, le Premier ministre en tête et le président de la république, le professeur Alpha Condé… Il est décidé d’envoyer des forces de défense et de sécurité qui doivent établir leur capitale à Womey maintenant. Puisque c’est la violence qu’ils comprennent, on va leur parler le langage de la violence. … »

Avant de promettre : « On va condamner toute la Guinée à travers les actions que nous allons poser à Womey, soyez sûrs ! ».

A travers quelles actions contre un village ou une communauté peut-on condamner un Etat ? Sans aucun doute, la réponse est le Génocide.

Dans un article publié le 9 avril 2014, nous avons mis l’opinion nationale et internationale en garde sur des risques sérieux de génocide en Guinée Forestière contre les autochtones de la région (Lire). Lire également notre article du 29 avril 2014 (Guinée: peut-on éviter la guerre civile ?).

Ces propos du ministre de l’information Makanéra trahissent les véritables motivations des extrémistes du RPG au pouvoir pour créer les conditions d’assiéger Womey, le cœur du pays guerzé.

Dans ses accusations et attaques à caractère ethnique à peine voilé, ce ministre de la propagande du régime fasciste du RPG est allé jusqu’à citer la maman du député originaire de la région Holomou Koni.

Il est donc évident que le régime RPG prépare quelque chose de très grave contre les populations de Womey et toutes celles qui seront en solidarité avec elles, c’est-à-dire les populations autochtones de la région forestière de Guinée. D’autant plus que les propos du chef de l’Etat Alpha Condé, le vendredi 3 octobre 2014, ne sont pas rassurants :

« A ce niveau des enquêtes, nous ne pensons pas que les événements de Womey, que ça soit une affaire d’Ebola. Nous pensons que c’est autre chose. Mais la justice continue son cours. Et quelle que soit la personne qui est concernée, quel que soit son niveau, qu’il soit ministre, général, préfet ou n’importe quoi qui sera concerné, sera effectivement poursuivi et sanctionné. Nous n’accepterons plus cette pagaille. Désormais chaque fois que quelqu’un portera atteinte, tiendra des discours pour opposer des ethnies aux autres, il sera poursuivi par le procureur qu’il soit journaliste, ministre ou homme politique. Nous n’acceptons plus qu’au moment où la nation doit se mobiliser contre cette maladie qui menace notre existence, quelqu’un tient des discours qui soient contraires à la constitution. »

On peut comprendre ici, une volonté du pouvoir d’en profiter pour procéder à un nettoyage ethnique qui viserait cette fois-ci les militaires, cadres et hommes politiques forestiers.

Après son investiture, Alpha Condé a refusé de déclarer ses biens comme l’exige l’article 36 de la Constitution. Il n’a pas respecté le délai constitutionnel de 6 mois pour l’organisation des législatives (3 ans de retard), il roule dans des véhicules non immatriculés, il fait des recensements, des nominations et des licenciements à caractère ethnique, il crée et entretient une milice armée, il refuse de légaliser des partis politiques d’opposition mais il crée et légalise des mouvements anti-peuls Manden Djalon et l’Union des Rundès.

C’est plutôt étonnant qu’un tel Président promette d’agir contre des personnes qui font des choses contraires à la Constitution.

En consultant la Constitution par rapport à ces manquements, nous constatons une violation manifeste et répétée des articles 1, 2, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 36 et 143 de la Constitution par Alpha Condé !

Pas plus tard que le 4 octobre, c’est-à-dire le lendemain de la conférence de presse d’Alpha Condé, la Coordination Nationale Haali Pular de Guinée a énuméré des crimes et actes graves d’Alpha Condé et de son gouvernement RPG dans un document que nous avons publié. Le 18 septembre, un autre acte de division et d’incitation à la haine et à la violence intercommunautaires au Fouta avait été dénoncé par la même Coordination (Lire1 & 2).

Pour ce qui est de la région forestière, il est connu de tous qu’il y a toujours eu des affrontements interethniques entre les militants du RPG (malinkés) qui veulent contrôler la région et les populations forestières (autochtones) qui se sentent marginalisées, ségrégées et maltraitées dans leur propre région.

Alpha Condé et son parti ont tenu à assiéger la Forêt et affaiblir les militaires et hommes politiques de cette région avant d’organiser les élections communales et communautaires et ainsi que les présidentielles 2015 afin d’en prendre le contrôle effectif. L’opportunité leur est offerte par les événements de Womey. Déjà, dès l’arrivée du RPG au pouvoir, il y a installé la base de sa milice donso fondée avec des chasseurs et anciens rebelles malinkés de la Guinée et des pays voisins recrutés par le leader du RPG, Alpha Condé, entre les deux tours de la Présidentielle de 2010.

Tant le ministre Makanera que le président Alpha Condé, ils laissent tous deux sous-entendre que le drame de Womey est un complot des Forestiers pour déstabiliser le régime et provoquer une guerre civile (qu’ils ont déjà planifiée eux-mêmes contre la Forêt). D’ailleurs cette campagne d’Alpha Condé et du RPG présentant les Forestiers comme des sauvages inhumains ne date pas d’aujourd’hui (Lire). C’est pourquoi on ne peut pas exclure que ces violences aient été organisées par le pouvoir lui-même à dessein.

Lors de sa conférence de presse, Alpha Condé lui-même a déclaré : « Nous sommes en guerre. Quand on est en guerre, on utilise toutes les armes possibles pour gagner la guerre. ».

C’est ce qu’il a fait en 2010 contre les Peuls. C’est ce qu’il est en train de faire pour 2015 contre tout le monde.

Il est facile de vérifier qu’en Guinée, depuis le processus démocratique, c’est le RPG qui a toujours manœuvré et conduit à des violences ethniques contre les autres communautés et contre les cadres des partis adverses. Sans cette stratégie qui a été utilisée en Forêt en 1990 lors des communales, à Conakry, en Haute Guinée et dans une partie de la Forêt en 2010, Alpha Condé ne pouvait pas être président et le RPG ne pourra pas rester au pouvoir en 2015.

Ce qui s’est passé à Womey n’est pas un cas isolé. Les attaques contre les Médecins Sans Frontière (MSF) ont fait suite à la campagne d’Alpha Condé et du RPG contre les équipes qui cherchaient à lutter contre Ebola et empêcher sa propagation, comme elels l’ont toujours bien réussi dans le passé et partout ailleurs. Cela s’est passé à N’Zérékoré et à Guekedougou avant Womey, organisé par des cellules du parti au pouvoir RPG.

Par ailleurs, le journal Le populaire du 7 octobre 2014 fait également cas d’agression et de bastonnade contre l’équipe anti-Ebola à Macenta, le mercredi 1er octobre, dans la sous-préfecture de Sérébédou. Cette équipe était composée des membres de l’Association des ressortissants de Macenta (Aréma) en campagne de sensibilisation et de prévention de l’épidémie d’Ebola. Ils furent attaqués dans leur propre région et pour les mêmes raisons que l’équipe gouvernementale à Womey. Ce qui dément formellement Alousseny Makanéra et son président Alpha Condé qui laissent croire que l’agression de Womey a été organisée parce qu’on ciblait d’autres ethnies guinéennes pour provoquer une guerre civile.

Si les membres de l’Association Aréma portaient aussi des armes et s’étaient montrés arrogants et menaçants contre les villageois en tirant des coups de feu ou en portant la main sur des notables, il y aurait eu des morts dans cette localité aussi.

La révolte des populations contre tout ce que l’Etat symbolise ou accompagne en Guinée est simplement l’expression du rejet d’Alpha Condé et de son régime tribal du RPG.

Il est temps que les Guinéens de toutes les régions se réveillent. Si l’on accepte que Womey soit assiégé avant les élections communales, Mamou, Labé, Pita, Dalaba, Guekedougou, N’Zérékoré, Lola, Boké, Fria, Kindia, Ratoma, Matam, Matoto et même Kaloum seront assiégés avant les élections présidentielles de 2015.

Enfin, c’est dommage qu’après l’assassinat du responsable de l’UFDG Amadou Oury Diallo (Lire), le leader de l’UFDG Cellou Dalein Diallo qui avait promis une réaction ferme à son retour en Guinée, ne trouve rien à faire aujourd’hui que de déclarer que eux ils cherchent le dialogue mais que le pouvoir refuse. Le leader de l’opposition dont les militants sont froidement assassinés depuis l’installation d’Alpha Condé au pouvoir jouit même de la sympathie et reçoit des félicitations de la part de son adversaire Alpha Condé aujourd’hui, qui le remercia et félicita, le 4 octobre 2014, pour sa « bonne » conduite.

Qui peut encore douter que Cellou Dalein Diallo est l’adversaire politique rêvé d’Alpha Condé ?

L’OMS : une organisation irresponsable ?

Lors de sa conférence de presse du vendredi 3 octobre 2014, Alpha Condé fait savoir que sur ordre du président de la banque mondiale, un premier montant de 25 millions de dollars a été mis à la disposition de la Guinée pour la lutte contre Ebola. Le chef de l’Etat guinéen explique que son régime a dépensé ces 25 millions de dollars en deux heures. Car, selon lui, la Guinée (entendez le parti au pouvoir) doit prendre sa responsabilité en gérant elle-même les aides.

« C’est nous qui décidons de ce qui doit se faire et de nos besoins. C’est l’UNICEF qui va présenter la facture à la banque mondiale », déclare Alpha Condé.

Alpha Condé parle de motos, de carburant et d’argent qui doivent être mis à la disposition des personnes ressources qui seront recrutées pour le travail sur le terrain. Il ajoute que tout se fera dans la transparence, l’OMS travaillera avec Sakoba, le coordinateur de la lutte contre Ebola en Guinée.

Alpha Condé fait également comprendre que le pouvoir prévoit de distribuer de l’argent à des guérisseurs qui doivent faire le porte-à-porte pour la sensibilisation. Une raison de s’inquiéter quand on sait que dans la culture mandingue, les Donsos sont des guérisseurs.

Visiblement content et riant fort de temps en temps, le chef de l’Etat Alpha Condé, Président du RPG, ira jusqu’à dire : « Nous sommes capables de transformer Ebola en bonheur ».

Comme le dit Sidya Touré, leader de l’UFR, à écouter Alpha Condé, on n’a l’impression qu’Ebola est une bonne opportunité pour la Guinée.

Nous attendons de voir le budget que le régime d’Alpha Condé et du RPG accordera encore à la Santé. Pour le moment, l’homme qui avait promis la santé à tous en 2010, ne consacre théoriquement que 2,4% du budget à la santé en Guinée alors que le minimum recommandé par les Nations Unies est 15%.

L’OMS mobilise donc des aides du monde entier pour les remettre au régime d’Alpha Condé qui s’est montré irresponsable et qui a laissé le virus Ebola se propager au-delà de son premier foyer. Ce qui n’avait jamais été le cas auparavant.

Alpha Condé qui entretient une milice privée et qui finance des mouvements Manden Djalon et Union des Rundès, aura donc des fonds à sa disposition pour sa campagne électorale en cours et pour le financement des cellules du RPG qui seront constituées dans tous les villages du pays grâce à l’argent destiné à la lutte contre Ebola.

Naturellement, il prouvera que les motos et l’argent ont été distribués à des personnes ressources dans toutes les régions, mais ces personnes seront recrutées par qui, sur quels critères et à quel dessein ?

L’usage correct de ces fonds ne peut-être garanti que s’ils sont gérés directement par les ONG qui travaillent sur le terrain et qui pourraient elles-mêmes évaluer et recruter le personnel d’aide médicale.

Par ailleurs, le site allemand info.kopp-verlag.de révèle que l’OMS a bloqué beaucoup d’organisations humanitaires qui ont tenté d’envoyer des aides destinées à éradiquer l’épidémie pour protéger les intérêts des grandes entreprises pharmaceutiques, bien que certains produits aient été reconnu efficaces contre le virus même aux USA (Lire).

A aucun moment, dans sa conférence de presse, le chef de l’Etat guinéen n’a fait allusion à l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) qui prend des risques, qui fait un travail excellent sur le terrain contre l’épidémie et qui soigne les malades. En effet, contrairement à l’OMS qui est un instrument des Nations Unies, c’est-à-dire sous ordres des gouvernements et qui relaie des données officielles, même en les connaissant mensongères, MSF travaille dans la transparence et fournit les vrais chiffres qui alarment et font connaître l’ampleur réelle du danger et de la défaillance des autorités du pays.

Ainsi, quand l’OMS parle de grands moyens mobilisés contre l’épidémie et en faveur des malades, MSF fait savoir qu’il n’y a toujours pas de moyens suffisants de transports et de lits pour recevoir les malades souffrant d’épuisement extrême dans le cas d’Ebola où l’on souffre de douleurs intenses, d’hémorragies, de vomissements et de diarrhée.

Quand l’OMS parle de 4 à 6 cas d’infection enregistrés, MSF qui opère sur le terrain parle d’admission de 30 malades par semaine dans les centres de traitement. Ce qui est proche de la réalité quand on sait que mêmes les autorités de Conakry ont admis cette semaine que le centre d’accueil de Donka est saturé. Des informations similaires viennent de Kérouané, de Macenta, de Guekedougou et de N’Zérékoré. De nouveaux foyers surgissent officiellement à Pita, à Dalaba, à Lola et à Beyla (Lire).

Des informations alarmantes que nous recevons de la Guinée font cas d’une méfiance extrême des populations envers les hôpitaux accusés de propager le virus et de tuer des patients ne souffrant même pas d’Ebola. Ce weekend, nous avons obtenu des informations concernant 3 malades qui font de la fièvre et qui vomissent, mais dont les familles ont peur d’envoyer à l’hôpital.

Les populations ne font plus confiance à l’Etat incarné par l’incompétent et menteur mafieux Alpha Condé et son parti tribal RPG. Depuis qu’Alpha Condé a été installé à la présidence guinéenne, c’est comme si les malheurs et les malédictions de tous genres se bousculent à la porte de la Guinée.

En dernière information, il a été découvert que le chien d’une victime en Espagne a été testé positif et pourrait donc transmettre le virus Ebola à d’autres chiens ou personnes. Si les dirigeants guinéens n’étaient pas des incompétents et irresponsables dont la seule compréhension de gouverner un Etat est le pillage des ressources et l’usage de la force brutale contre le peuple, cette information devrait venir de notre pays d’où est parti l’épidémie depuis fin 2013. Car il était déjà connu que des animaux peuvent transmettre le virus. On devrait donc faire subir le test à tous les animaux domestiques d’une famille atteinte et non observer seulement les personnes. Ces dignitaires du RPG-arc-en-ciel n’ont pas l’intelligence minimale pour réfléchir bien ni le moindre sens de responsabilité pour appliquer au moins les recommandations de ceux qui le font.

Si les Guinéens ne prennent pas leur responsabilité dans l’ensemble et s’impliquer chacun dans la sensibilisation au sein de sa famille et de ses amis, cette épidémie emportera des millions de nos compatriotes. Selon l’OMS elle-même dont les chiffres sont minimales par rapport à ceux de MSF qui travaille sur le terrain, le taux de contagion pourrait atteindre 10 000 cas par semaine en Afrique de l’Ouest.

Alpha Condé, le père de Manden Djalon et de l’Union des Rundès, époux d’une femme peule ?

Très fièrement, Alpha Condé dit, lors de sa conférence de presse du vendredi 3 octobre 2014, qu’il s’est marié à Dakar avec une peule, Mama Kanny Diallo, fille de l’ancien chef de Canton de Kebali dans Dalaba, après sa sortie de prison en Guinée. Sans préciser au public qu’ils n’ont pas pu vivre ensemble, lui et cette femme.

Notre société étant polygame, beaucoup de Guinéens et étrangers pourraient croire, après cette intervention du chef de l’Etat, qu’il aurait aussi aujourd’hui une épouse peule. Ce qui n’est pas le cas.

Il ne fait plus aucun doute que c’est à dessein qu’Alpha Condé avait épousé Mama Kanny Diallo. S’en était-elle rendu compte pour le quitter peu de temps après ?

Alpha Condé : un anarchiste qui a une capacité maladive de mentir, qui sème la confusion et qui continue de banaliser Ebola !

Ni Africain ni Européen, Alpha Condé n’arrive toujours pas à savoir comment parler en public. On a du mal à distinguer l’homme privée Alifa Koné du chef de l’Etat Alpha Condé. Dans cette conférence de presse du vendredi 3 octobre 2014, il déclare un moment, faisant allusion au Ministère de la communication et aux anciens cadres de l’administration:

« Nous allons recruter désormais des jeunes qui savent aller sur Internet. Vous n’allez plus nous imposer vos vieux compagnons qui sont dépassés ! »

« Je suis fâché contre ma maman, parce que tout ce qui doit passer à la TV doit passer en langue nationale ».

Est-ce la mère (défunte) d’Alpha Condé qui décide des programmes de la RTG ou bien fait-il allusion à une proche qui porte le même nom que sa maman ?

En faisant semblant d’interdire les manifestations officielles et mamayas qu’il continue de financer malgré l’état d’urgence sanitaire, le président amateur et anarchiste Alpha Condé qui choisit la voie de presse pour fustiger ses ministres et les hauts cadres de l’administration qui le représentent dans les services et devant le peuple, ordonne aux fonctionnaires de désobéir à leurs supérieurs hiérarchiques :

« En allant poser la première pierre par ici, faire ceci par-là, tout ministre ou Premier ministre qui vous demande de couvrir leurs déplacements, dites que vous refusez ; que c’est le Président qui vous l’a dit »,

déclare le chômeur et opposant historique investi président en Guinée, Alpha Condé, qui n’arrive pas à se défaire de sa mentalité et de son manteau du badaud contestateur.

Encore et toujours, Alpha Condé continue de dire qu’il ne faut pas avoir peur d’Ebola. Faisant allusion aux mesures de sécurité prises par des autorités libériennes, il parle de campagne de peur conduisant à une psychose irrationnelle inutile. Lui il serait parti à Gueckedougou où il a serré la main à tout le monde, parce que les risques de contagion ne sont pas aussi élevés qu’on le prétend (Ecouter).

Il est connu de tous que les premiers cas de malades d’Ebola ont été officiellement enregistrés en Guinée, en décembre 2013, plus de 2 mois avant que des cas d’infections ne soient déclarées dans les pays voisins. Alpha Condé se permettra quand même de déclarer, au cours de cette conférence de presse, qu’on ne sait pas pour le moment d’où vient Ebola et qu’on est en train de chercher le patient Zéro pour connaître le foyer de départ de l’épidémie.

Six mois après l’identification officielle d’Ebola et 4 ans de règne d’Alpha Condé qui s’octroie lui-même un traitement de plus d’un milliards de FG par jour (Lire

1 & 2), une équipe de reporteurs français s’est rendue sur les lieux. Le premier constat fut qu’il n’y a toujours pas d’ambulance dans la région (Lire et suivre le documentaire de TF1).

Dans son intervention, Alpha Condé insinuera à plusieurs reprises que l’épidémie persiste en Guinée parce qu’on ne peut pas empêcher nos frères et sœurs des pays voisins de traverser la frontière pour venir chez nous où le système de santé serait meilleur.

Alpha Condé :

« On verra qu’en 3 ans nous avons plus fait que les autres en 25 ans.»

Nous sommes à la fin de sa quatrième année de règne. Les Guinéens sont plus malades, plus misérables aujourd’hui, il y a plus d’insécurité et d’obscurité aujourd’hui, que sous le règne chaotique de Lansana Conté entre 2006 et fin 2008.

Comment vaincre une épidémie pour laquelle il n’y a pas de traitement et dont la prévention exige des mesures d’hygiène exceptionnelles, dans un pays sans eau potable ni courant électrique ni infrastructures sanitaires de base ?

Alpha Condé :
« Les Américains viennent aider au Libéria. Les Anglais en Sierra Leone et les Français en Guinée. J’ai dit à Obama NON, il faut avoir une vision globale. Que c’est extrêmement important d’installer des hôpitaux au Libéria, mais il faut que les Américains mettent aussi des hôpitaux à Kérouané, à Guéké et à Koyama.»

Soit Alpha Condé manque de bonnes manières élémentaires et ne sait pas comment s’exprimer adéquatement, soit il laisse croire à la majorité analphabète des Guinéens que lui il donne même des ordres au Président américain. Ce complexé et délinquant-chômeur devenu Président en Guinée par la faute des Sékouba Konaté et son cerveau Tibou Kamara, Jean Marie Doré, Cellou Dalein Diallo et du manque de patriotisme de l’élite guinéenne en général, cherche à se donner de l’importance. D’autres exemples :

Qu’il a envoyé un SMS au Président français, le matin, à son arrivée à Paris. Le même jour ce dernier l’aurait reçu le soir. « C’est du jamais vu avant », dit-il.

Le Président de la banque mondiale qu’il a rencontré est allé présenter le programme d’aide devant les Nations Unies et a demande de mettre 25 millions de dollars à la disposition de la Guinée dans la même semaine. « Cela est exceptionnel, c’est la première fois », commente-il.

Nous disons à Alpha Condé qu’en ce moment, il ne jouit pas seulement de respect à cause de son statut de chef de l’Etat guinéen, mais aussi il bénéficie de l’attention et du grand souci que le monde se fait sur la menace mortelle qui pèse sur notre peuple et le reste du monde. Une menace qu’il a laissé se développer par irresponsabilité et à dessein. Quiconque serait aujourd’hui à sa place (chef de l’Etat guinéen), aurait bénéficié des mêmes attentions dès lors que le Conseil de sécurité a déclaré Ebola comme une menace pour la sécurité mondiale.

Comme le dit Sidiya Touré, le leader de l’UFR, Alpha Condé et le RPG doivent savoir que la Présidence de la République n’est pas un poste où l’on vient pour apprendre, mais plutôt où l’on vient avec un projet politique à appliquer ou pour gérer les affaires d’une Nation.

Enfin, cette conférence de presse du 3 octobre semblait bien être libre. Il y avait une liste élaborée de journalistes qui doivent poser des questions. Le pouvoir a si bien joué que ce sont les journalistes de la RTG qui se plaindront que seuls leurs collègues de la presse privée obtiennent la parole pour poser des questions. Cependant, personne ne posera les bonnes questions. Par exemple :

Est-ce qu’il donnerait aujourd’hui raison aux Médecins Sans Frontières (MSF) auxquels il s’attaquait un moment parce que ces derniers donnaient des chiffres alarmants et demandaient des mesures d’isolement pour circonscrire la maladie dans la zone de départ ? Alpha Condé était allé jusqu’à accuser cette équipe qui aide nos compatriotes malades au risque de leur propre vie, de chercher à se faire de l’argent en menaçant de les faire auditer.

Pourquoi les autorités guinéennes ont refusé au vol spécial affrété par la présidence sénégalaise pour accompagner le jeune guinéen soigné à Dakar chez lui en Guinée ? Pourtant, deux semaines avant, les autorités sénégalaises avaient fait savoir qu’elles vont d’abord parler avec les autorités guinéennes et se comprendre sur les modalités du retour du jeune étudiant chez lui en Guinée.

Pourquoi le Président n’a pas fait cas des millions en devises que l’on a sorti illégalement de la Guinée pour des comptes inconnues à Dubaï au moment où notre pays tend la main au monde pour combattre le virus Ebola qui est en train de décimer des familles entières en Guinée ? Quelle a été la destination réelle de ces fonds, depuis quand ces convois de devises s’organisent avec la compagnie Emiratie et quel est le montant exact de nos jours des fonds guinéens placés à l’étranger par Alpha Condé ?

L’autocensure des journalistes guinéens, comme le silence de la société civile, montre à quel point la peur règne aujourd’hui en Guinée avec le régime RPG qui pratique des radiations arbitraires, des retentions de salaires, des enlèvements et des assassinats ciblés.

L’opposition devrait exiger la création d’une commission parlementaire élargie aux partis non représentés au Parlement pour le contrôle de la gestion des fonds utilisés pour la lutte contre Ebola. Sinon, l’occasion est donné au RPG de piller les caisses de l’Etat et détourner les aides internationales.

Analyse de GUINEEPRESSE.INFO