Le conseil national de la transition (CNT) issu des accords d’Ouagadougou, dans les cadres de la sortie de crise en guinée a été installé en mars 2010…
Si pour beaucoup d’observation, cet organe législatif de la transition a pleinement joué son rôle, connaissant ainsi un franc succès, il a été au contraire endeuillé par la perte de 9 (neuf) de ses membres.
Le dernier en date est celui de Monsieur Tall conseillé national, représentant les guinéens de l’étranger vivants en Afrique centrale et ancien rapport de la commission réconciliation national droits de l’homme et solidarité.
Une cérémonie au cours de laquelle ont prix part les conseillers nationaux, la ministre déléguée aux guinéens de l’étranger madame Rougui Barry, le ministre de la culture et du patrimoine historique Ahmed Tidiane Cissé et de nombreux parents et amis.
Tour à tour, différents personnalités se sont succédées au micro pour venter, les mérites du défunt, son sens élevé de patriotisme et l’amour qu’il avait pur son travail et sa nation
Ce fut le cas du secrétaire général du ministère délégué aux guinéens de l’étranger, du secrétaire général du conseil national de la transition, du président de l’ONG / conseil humanitaire d’éducation familiale et d’assistance international pour le développement et en même temps conseiller national du CNT.
Ce fut également de Hadja Rabiatou Séral Diallo présidente de CNT et Monsieur Badiko, représentant de la famille du défunt qui a remercié le CNT, le ministère des guinéens de l’étranger et à travers lui le gouvernement et tous les amis et compagnons de lutte de monsieur Tall.
L’un des hommages qui aura retenu l’attention au cours de cette cérémonie funéraire est celle du conseiller national du CNT, membre de la commission de réconciliation nationale, droits de l’homme et solidarité, Djély Karifa Samoura :
« ..Madame la présidente du CNT, Monsieur le Ministre, Madame le Ministre chargé des guinéens de l’étranger, chers collègues membres du CNT conseillers nationaux, chers amis, chers parents et au petit tonton Tall, dans les bras de sa maman.
Faut-il se taire ou faut-il parler ? Je crois qu’il faut parler. Il faut parler pour ne pas que le cœur éclate. Nous étions là il y a quelques jours pour une brillante militante des droits de la femme et des droits du peuple de Guinée dans le cadre du syndicalisme qui étaient Koura Diabaté, et aujourd’hui nous voilà dans la même salle entouré dans un linceul que seul Dieu peut donner à quelqu’un pour avoir vécu, pour avoir combattu et je veux dire les drapeaux de la République de Guinée.
Voici notre frère Tall célèbre descendant d’El. Oumar Tall, mon proche voisin de Dinguiraye puisque je suis de Bissikirima.
Nous voici réunis pour la dernière fois en sa compagnie, mais ce n’est pas la dernière fois en sa compagnie, parce qu’il nous a laissé un héritier, le plus jeune de cette salle, le bébé qui est entrain de téter maman.
Madame et messieurs
Madame la Présidente,
J’ai dit à Tall deux jours avant son départ pour Dakar que nous sommes disputés pour dire la vérité des guinéens de l’étranger dans le temple de la République de Guinée qu’est le Palais du peuple, dans notre commission, la commission réconciliation Nationale Droits de l’Homme et Solidarité. Nous nous sommes disputés pourquoi ? C’était pour élever d’avantage, la pensée de la vérité, la pensée pour la justice, l’équité et les droits de l’homme. Et Tall en partant est revenu avec son curriculum vitae, il m’a dit mon frère, il faut me pardonner, dans ce pays on perd la tête souvent. Nous nous sommes disputé, mais voici un document que je vais te laisser et je sais que tu es combatif et combattant pour que j’jaillisse la lumière. Je te laisse mon curriculum vitae à transmettre au ministre des guinéens de l’étranger, Madame le Ministre, c’est ici que je vous l’annonce pour la première fois, et je sais aussi que c’est dans de bonnes mains pour témoigner de notre combat, combat de guinéens de l’étranger.
Madame la Présidente du CNT,
Permettez-moi de trouver mon regard vers cet homme qui est désormais dans le linceul de la République de Guinée, le rouge, le jaune et le vert. On le dit pas souvent ; mais je le dis parce que j’ai longtemps erré comme Tall, je reviens vers la hideur désertée de vos plaies, celles de mon pays. Tall a longtemps erré, du Congo, il est allé se soigner à Dakar, pour se soigner et revenir sain, neuf vivant comme un tigre pour monter l’assaut de l’innommable, c’est-à-dire la discrimination, l’ethnicisme, le régionalisme, c’est-à-dire les gens qui œuvrent pour mettre les guinéens dos à dos. Faut-il se taire ? Faut-il parler ? Je parle pour dire que mon ami est allé, il est revenu et il sera enterré dans son village natal.
Le retour au pays natal, je prie le Tout Puissant Dieu le clément, le miséricordieux, je lui demande sa bonté éternelle qu’il assiste ceux qui vont accompagner cet homme désormais célèbre dans nos cœurs. Cet homme qui est désormais notre héritier dans notre corps, dans notre esprit pour que tombe, jusqu’au cimetière de Bodié. Que Dieu exauce nos vœux les plus chers, de justice d’équité et de fraternité.
Madame le Ministre des guinéens de l’étranger, nous ne pouvons pas ne pas vous dire ici merci.
Madame la Présidente du Conseil National de Transition vous a trouvé entrain de diriger la plus importante réunion, le plus important forum des guinéens, concernant l’investissement des guinéens de l’étranger vers la Guinée et en Guinée avec les guinéens de l’étranger. On vous a appris le décès, on vous demande appui et assistance et vous voici aux côtés du Ministre de la Culture qui, avant d’être à ce prestigieux poste était le rapporteur de la Commission de Réconciliation et qu’il a légué plus tard à notre frère Tall.
Madame la Présidente du Conseil National de Transition, on ne vous remercie pas, c’est vous qui avez fait que lui et moi et tant d’autres, ceux qui m’ont précédé et qui viendront peut être. C’est vous qui nous avez appelé ici, sinon nous n’existons pas dans le registre de la Guinée.
Mais voici la transition politique, on a pensé que la Guinée n’était pas seulement à l’intérieur des frontières guinéennes, mais la Guinée qu’il y a des enfants, les filles et les essaimer la culture et la fraternité de la Guinée ailleurs que nous représentons.
Je vous remercie et que Dieu bénisse la Guinée et ce corps-là. »
Mody Sory Diallo