Conakry : La CNTG au bord de l’éclatement

La confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) est l’une des plus importantes centrales syndicales guinéennes. Elle a, des décades durant œuvré aux côtés de la classe ouvrière guinéenne…

Elle a également fait entendre sa voix sur l’échiquier international, grâce à de valeureux fils du pays tels que Mamady Kaba, Ansoumane Oularé, Kémoko Koulibaly, et tant d’autres jusqu’à Hadja Rabiatou Sérah Diallo

actuelle président du Conseil National de la Transition (CNT) qui, dans synergie syndicale CNTG-USTG élargie à l’UTDG et à l’ONSLG ont de 2005 à 2007 œuvré aux côtés d’une certaine classe politique guinéenne pour l’avènement d’un état de droit avec l’élection d’un président démocratiquement élu en 2010 et au prix du sacrifice ultime.
C’est cette centrale syndicale, la CNTG qui, au terme du mandat de son exécutif dirigeant a décidé d’organiser son congrès de renouvellement.
Le malheur ne venant jamais seul, le ver était déjà dans le fruit, la centrale syndicale était minée de l’intérieur. Le congrès a permis l’éclatement au grand jour de deux groupes antagonistes correspondants aux deux secrétaires généraux adjoints qui dirigent la centrale depuis l’arrivée de Hadja Rabiatou au CNT.
C’est ainsi que Amadou Diallo, jusque là un des secrétaires généraux adjoints assurant l’intérim de Hadj Rabiatou fut élu le 24 Septembre dernier comme nouveau sécrétaire général de la CNTG. Toute chose que la partie adverse soutenant Yamoussa Touré sécrétaire général adjoint sortant cria à la violation des textes réglementaires et annonça par médias audio-visuels interposés l’annulation de l’élection d’Amadou Diallo.
Une nouvelle élection fut programmée pour ce Lundi 26 Septembre 2011 toujours au Palais du peuple.
Au nombre des mandataires de ce congrès 52 sur 91 étaient présents. Selon les observateurs tous étaient acquis à la cause de Yamoussa Touré qui sans doute va être un autre sécrétaire général de la CNTG (bis). Toute chose qui n’augure pas un bon lendemain pour cette centrale syndicale guinéenne qui a fait ses preuves jusqu’à maintenant, et qui viendra ainsi compliquer la situation qui hier était politique et devient aussi syndicale ; donnant ainsi d’autres graines à moudre au gouvernement qui va se retrouver ainsi au four et au moulin, à la veille de la marche programmée par les partis politiques membre du collectif pour la finalisation de la transition.
La tournure qui prend la situation de la CNTG inquiète plus d’un observateur. C’est ainsi que le doyen Habib Bah, ancien directeur d’entreprise du temps de la 1ère République, ancien ambassadeur et membre du bureau des vétérans syndicalistes auquel il a été demandé de présider le congrès de ce Lundi a émis ses inquiétudes et déploré ce qui arrive à la CNTG :
« …J’ai été à la fois surpris mais très heureux de la confiance qui vous avez placée en moi pour me donner la présidence de ce congrès. La Confédération nationale des travailleurs de Guinée est une organisation solide. Elle a joué un grand rôle dans notre pays.
Je prends cette présidence alors que j’arrive quand même avec un peu de soucis. Ce que j’ai vu cette fois au niveau de la confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), cela m’a un peu meurtri. Un travailleur ne se décourage pas, mais la situation que j’ai trouvée m’a un peu effrayé.
Une organisation syndicale, est une organisation dynamique, qui a pour objectif la défense des intérêts des travailleurs. Mais ce que nous voyons aujourd’hui, s’il ya deux clans, deux organismes, deux directions de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée, ça m’écoeure, parce que j’ai appris qu’il ya une organisation qui a un bureau et qu’aujourd’hui il ya une autre organisation qui élit un autre bureau toujours au nom de la CNTG, c’est effrayant.
C’est pourquoi, j’accepte de prendre la présidence ici aujourd’hui, mais je vous prie, travailleurs il ne faut pas continuer à travailler dans ce sens. N’acceptez pas cette fissure qui se dessine au sein de la CNTG, n’acceptez pas. Les travailleurs doivent être unis et ils ont un objectif qui est de haute importance, la défense des intérêts des travailleurs, ça c’est un objectif primordial.
Aujourd’hui il y a des choses qui se sont infiltrées dans le mouvement syndical, le racisme semble être là, le régionalisme semble être là, le tribalisme semble être là, l’ethnocentrisme semble être là, le clanisme cela existe dans notre mouvement syndical. C’est ce qui m’a effrayé.
Je vous prie travailleurs, je vous pris remettez de l’ordre dans la cité. C’est vous qui êtes là, c’est vous qui avez le souci de remettre ensemble les travailleurs, je vous prie, chers amis, chers frères, remettez la CNTG dans de bonnes conditions … »
Pour sa part, celle qui était jusqu’à ce congrès sécrétaire général de la CNTG et actuelle présidente du Conseil National de la Transition (CNT) avait, à l’ouverture des travaux de ce congrès, adressé un message à l’ensemble des participants, Hadja Rabiatou Sérah Diallo :

« …Il y a quelques mois, la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) décidait de célébrer les cinquante premières années de son existence. Nous sommes réunis aujourd’hui ici pour procéder à la clôture de cet évènement majeur qui coïncide aussi avec l’ouverture des travaux du 16ème Congrès ordinaire de notre centrale nationale.
Permettez-moi, à l’entame de mon intervention, de tout d’abord vous renouveler mes remerciements pour m’avoir réélue au poste de Secrétaire Générale de notre Confédération lors du 15ème congrès tenu à Conakry en Septembre 2005.

Je voudrais ensuite saisir cette opportunité pour saluer la mémoire de tous nos illustres devanciers du mouvement syndical guinéen et tous les martyrs tombés au champ d’honneur pour le triomphe de la liberté, de la justice et de la paix dans notre pays.

Parmi ces illustres figures sont : Ahmed Sékou TOURE, Mamady KABA, Abdoulaye DIALLO dit « Ghana », Dr Mohamed Samba KEBE, Mourathe CAMARA, Lancinet SYLLA, El Hadj Abdourahamane DIALLO, El Hadj Ibrahima FOFANA, Hadja Magbé BANGOURA, ainsi que les journalistes Lamba MANSARE et Aboubacar Lansana CAMARA.
En leur mémoire, je vous prie de bien vouloir observer une minute de silence. Je vous remercie !

Chers Camarades,
Conformément aux principes et aux valeurs syndicales d’une part et aux dispositions des statuts et règlements intérieurs de notre centrale d’autre part, je me fais le devoir de vous faire la synthèse des activités menées, des résultats obtenus avec des propositions pour l’avenir.

I- Activités menées et événements à prendre en compte depuis 2005 :
1. Sur le plan national
En raison du contexte sociopolitique et des difficultés économiques qui prévalaient à l’époque, les principales activités ont été menées pour améliorer les conditions de vie et de travail de nos membres, des travailleurs de tous les secteurs (public, privé, formel et informel) en particulier et de toutes les masses laborieuses de Guinée en général.

Des revendications suivies de grèves sectorielles et nationales ont été organisées, des négociations avec le gouvernement et les entreprises privées ont eu lieu, des sessions de formation pour les élus syndicaux à tous les niveaux ont été menées tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays.

Ces activités ont été influencées par les événements de nature politiques et sécuritaires qui prévalaient dans le pays et ont porté aussi sur les initiatives pour promouvoir la bonne gouvernance, l’état de droit, la démocratie et le retour de notre pays à l’ordre constitutionnel. Parmi les plus remarquables, on retiendra notamment :

– Janvier 2006: l’Appel de Camayenne qui concrétise la création de l’Inter-centrale CNTG-USTG élargie par la suite à l’ONSLG et à l’UDTG ;
– La Grève de Févier à mars 2006 ;
– Janvier -février 2007:la Grande et historique grève de l’Inter-centrale CNTG-USTG élargie à l’ONSLG et à l’UDTG ;
– Février 2007: l’Etat de siège ;
– Décembre 2008: la Prise du pouvoir par l’Armée suite au décès du Président Conté. L’Avènement du CNDD avec le Capitaine Dadis Camara comme Président de la République ;
– Février 2009: la Création des « Forces vives » à la Bourse du Travail à l’initiative de l’Inter-centrale ;
– Septembre 2009: les Massacres au Stade du même nom ;
– Janvier 2010: la 2ème Transition avec le Général Konaté comme Président, Hadja Rabiatou Sérah DIALLO, Présidente du CNT et Jean Marie Doré Premier Ministre ;
– le 16 Avril 2010 : Mort tragique du Camarade Ibrahima Fofana Secrétaire Général de l’USTG et de la camarade Magbé Bangoura Secrétaire Général de la CGSLG ;
– 27 juin 2010 : 1er Tour des Elections présidentielles, et envoi par l’OUSA d’une forte délégation dirigée par le Secrétaire Général en la personne du camarade Hassane SUNMONU pour suivre le déroulement des élections ;
– 9 juillet 2010: Célébration du cinquantenaire de la CNTG ;
– 7 novembre 2010 : 2ème Tour des élections présidentielles ;
– 21 Décembre 2010, investiture du Président de la République, le Pr Alpha CONDE ;
– Mise en place de Commissions de Travail syndicats-gouvernement pour faire des proposions sur le SMIG, la protection sociale, la promotion de l’emploi, etc.

2. Sur le plan africain et international
– Participation au Congrès constitutif de la CSI à Vienne en 2006 ;
– Participation à tous les Conseils généraux et Congrès de l’OUSA, de la CSI-Afrique et de la CSI Internationale, à la CIT (Conférence internationale du Travail de l’OIT) et au Conseil d’Administration du BIT à Genève.

II- Résultats obtenus :
Grâce à la solidarité concrète et au soutien résolu des travailleurs et du peuple de Guinée d’une part, des syndicalistes et des organisations syndicales (CSI, OUSA, centrales nationales africaines, européennes, asiatiques et américaines) et Institutions africaines (CEDEAO, Union Africaine) et internationales (BIT en particulier) d’autre part, nous avons obtenu des résultats qualitatifs et quantitatifs au nombre desquels on peut rappeler :

1. Sur le plan national :
– Renforcement de l’unité d’action syndicale entre l’Inter-centrale (4 Confédérations) et l’Intersyndicale (4 centrales) ;

– Organisation de plusieurs séminaires nationaux, régionaux et locaux pour renforcer les capacités des élus et des travailleurs avec l’appui financier et technique du BIT, de la CSI, de l’OUSA et des centrales nationales de Belgique, de la Hollande, de France, Suisse, etc. Ces sessions de formation ont porté entre autres sur les thèmes comme le VIH-SIDA, le renforcement de l’unité d’action syndicale, les négociations collectives, le dialogue social, la promotion du genre, l’emploi des jeunes, l’économie informelle, la prévention et la gestion des crises, etc. ;
– Organisation de la Conférence Internationale de Solidarité en coopération avec la CSI qui a regroupé à Conakry en mai 2007 en plus du Secrétaire Général de la CSI de l’époque, le Camarade Guy Rider, d’une forte délégation du BIT, une centaine de cadres syndicaux venus d’Afrique et des autres Continents ;
– Participation active de l’Inter centrale aux négociations de Ouagadougou avec le médiateur de la crise guinéenne le Président du Faso, Son Excellence Blaise COMPAORE ;
– Participation aux activités du Groupe International de Contact sur la Guinée (GICG) mis en place par la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne et les Nations-Unies pour gérer et trouver des solutions à la crise guinéenne ;
– Participation aux gouvernements successifs du Premier Ministre Lansana Kouyaté, d’Ahmed Tidiane Souaré, de Kabinet Komara et de Jean Marie Doré ;

– Désignation de la Secrétaire Générale de la CNTG au poste de Présidente du CNT et attribution d’une dizaine de places au CNT à des camarades syndicalistes ;
– Participation de deux camarades syndicalistes en provenance de la CNTG et de l’USTG au Gouvernement du Président de la 3ème République, le Pr. Alpha CONDE ;
– Initiatives d’appui aux collectivités locales avec la construction de latrines et de forages à Télimélé, à Boffa et à Lélouma ;
– Appui aux activités génératrices de revenus menées par les femmes à Kindia, Mamou et Pita etc. ;
– Installation d’un cybercafé syndical à la Bourse du Travail grâce à la coopération avec le syndicat SOLIFON de Suisse ;
– Election du camarade Mamadou Mansaré, membre de l’exécutif de la CNTG au poste de Président du Conseil d’Administration de la CNSS (Caisse Nationale de la Sécurité Sociale).

2. Sur le plan africain et international:
– Election de la Secrétaire Générale de la CNTG au Comité exécutif de l’OTAO (Organisation des Travailleurs de l’Afrique de l’Ouest crée en Guinée en 1984) ;
– Réélection de la Secrétaire Générale de la CNTG au poste de Vice-présidente de l’OUSA au Congrès de Tripoli (Libye) en 2008 ;

– Election de la Secrétaire Générale de la CNTG au poste de Vice-présidente de la Conférence Internationale du Travail(CIT) en juin 2008 à Genève, ce qui est une première car c’est la première fois qu’une Femme africaine est élue à ce poste depuis la création de l’OIT en 1919 ;
– Réélection de la Secrétaire Générale de la CNTG au Comité des Femmes de la CSI et à l’Exécutif de la CSI-Afrique ;
– Réélection en juin 2011 pour un 3ème mandat de la Secrétaire Générale de la CNTG comme membre titulaire au titre des Travailleurs au Conseil d’Administration du BIT.

Chers Camarades,
Tous ces résultats et tant d’autres, montrent à suffisance que la CNTG a traversé une période historique ; que le changement tant attendu par le Peuple et les travailleurs est en marche. Des étapes importantes ont été franchies mais les défis restent nombreux : l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et de la population, le travail décent, l’accès à l’eau, à l’électricité, à la santé et à l’éducation pour tous et toutes, l’augmentation du pouvoir d’achat des travailleurs et de leurs familles, la réconciliation des communautés, la finalisation de la transition et la consolidation du processus démocratique, etc.

La CNTG a été au cœur de ce changement. Elle a su, avec l’ensemble du mouvement syndical guinéen, s’opposer et mobiliser quand cela était nécessaire, mais aussi négocier, accompagner le changement et prendre ses responsabilités au sein des institutions de la transition.

Depuis 2005, la CNTG s’est résolument engagée dans une dynamique unitaire, avec l’USTG d’abord, avec l’ONSLG et l’UDTG ensuite, avec l’ensemble des organisations syndicales du pays aujourd’hui. C’est parce que le mouvement syndical guinéen était uni, dans les moments les plus difficiles de ces dernières années, qu’il a bénéficié de la confiance des travailleurs et des populations, qu’il a pu mobiliser et imposer le changement. C’est cette dynamique unitaire qui a fait son rayonnement dans le mouvement syndical international, qui a mobilisé la solidarité internationale.

Naturellement, l’unité syndicale ne s’est pas faite sans difficulté. L’Inter centrale a connu des conflits de leadership ; les militants ont pu parfois avoir l’impression que la force de la CNTG était utilisée par d’autres pour leurs propres intérêts ; quelquefois même que l’unité se faisait au détriment de la CNTG. Mais l’Histoire a donné raison à cette stratégie et le pays ne serait pas où il en est aujourd’hui sans cet engagement de la CNTG en faveur de l’unité syndicale. Le monde du travail et le pays sont aujourd’hui confrontés à des défis immenses qui nécessitent, plus que jamais, de renforcer chaque jour l’unité syndicale.

La CNTG a su résister aux tentatives d’instrumentalisation. Le congrès doit réaffirmer avec force l’indépendance de la CNTG vis-à-vis des intérêts partisans.

La CNTG ne doit pas se définir comme une force d’opposition. Elle ne doit pas se définir comme une force d’accompagnement. Elle doit simplement être en capacité, sur chaque problème, de déterminer librement ses orientations et ses modalités d’action en fonction d’un seul critère : celui de la réponse aux besoins et aux attentes des travailleurs.

Chers camarades,
La CNTG a besoin de renforcer ses pratiques collectives dans les prises de décisions à chaque niveau de l’organisation et dans chaque processus de négociation.
– Une CNTG plus démocratique, c’est une CNTG qui met le débat et la décision collective au cœur de son fonctionnement, au quotidien ;
– Une CNTG plus démocratique, c’est une CNTG plus forte ;
– Une CNTG plus démocratique c’est aussi une CNTG qui sait donner sa place, toute sa place à la jeunesse dont le rôle a été déterminant dans le processus de changement. Cette jeunesse qui a payé un très lourd tribut tout au long de ces années de lutte. Elle a donné sa confiance au mouvement syndical, parce qu’il était uni et indépendant.
La CNTG ne gardera la confiance de la jeunesse que si elle est en capacité de répondre à ses attentes et de lui offrir toute sa place dans l’organisation. C’est un enjeu majeur de ce congrès, mais c’est aussi un enjeu pour toutes les organisations qui composent la CNTG : ouvrir les instances de l’organisation aux jeunes travailleurs qui formeront et construirons la CNTG de demain.

Enfin, la force de notre organisation syndicale, c’est la force de ses adhérents. Par conséquent, le développement de la syndicalisation, l’organisation de l’ensemble des travailleurs des secteurs publics, parapublics privés et de l’économie informelle, doit être une priorité pour la CNTG.

Les travailleurs guinéens renouvelleront leur confiance en la CNTG et s’engageront dans l’action syndicale si l’organisation sait répondre à leurs attentes et porter leurs revendications.

En somme, les axes prioritaires de notre organisation pour l’avenir pourraient être entre autres les suivants :

– Promouvoir et renforcer la syndicalisation, l’unité d’action syndicale, la formation et le renforcement des capacités des cadres à tous les niveaux ;

– Maintenir et renforcer la synergie et la coopération avec toutes les forces vives par le dialogue pour renforcer l’unité nationale, la cohésion et la paix sociale, la réconciliation nationale pour préserver les acquis démocratiques, l’état de droit en vue de mettre fin à l’impunité, à l’ethnocentrisme et à la mauvaise gouvernance qui ont retardé le développement économique et le progrès social de notre de pays ;
– Renforcer la solidarité avec les organisations syndicales nationales, africaines et internationales qui nous ont soutenus et accompagné dans notre combat pour la démocratie, les libertés syndicales et les droits de l’Homme.

En coopération avec les pouvoirs publics et le Gouvernement :
– Promouvoir des initiatives spécifiques pour l’emploi décent pour les Jeunes et les Femmes, l’accès de celles-ci aux crédits ;
– Promouvoir l’élaboration des programmes pour qualifier le système éducatif et favoriser l’accès aux soins de santé, à l’eau, à l’électricité, au transport, à la communication, à l’habitat qui font partie des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en faveur des populations ;
– Prioriser l’élaboration d’une politique nationale de protection sociale et l’instauration d’un SMIG en Guinée ;
– Occuper toute notre place au sein des institutions africaines et internationales dont nous sommes membres: CEDEAO, Union Africaine, OIT, Nations-Unies etc. ;
– Promouvoir et développer des initiatives pour l’implication de l’importante et active communauté guinéenne de l’extérieur au développement de notre pays.

Chers camarades,
La Guinée d’hier, d’aujourd’hui et de demain appartient à tous les fils et à toutes les filles du pays de Lola à Koundara et de Benty à Mali.

La CNTG qui vient de fêter son cinquantenaire a joué et continue de jouer un rôle déterminant dans le processus de développement sociopolitique et économique de notre pays qui a besoin aujourd’hui plus que jamais de la capacité, du savoir, des compétences et du patriotisme de tous ces fils et filles. Mobilisons-nous pour mériter encore une fois la confiance des travailleurs en Guinée, en Afrique et dans le monde.

Telles sont quelques réflexions que j’ai souhaité partager avec vous en ces moments palpitants de l’histoire de notre organisation nationale. Bien entendu, un discours ne pourra jamais tout relater pour marquer la nécessité de conserver les acquis si chèrement obtenus tout au long de notre marche commune.

Mais c’est une évidence que de se rappeler toujours que notre force réside essentiellement dans notre capacité à rester unis autour de ces valeurs cardinales de la CNTG que sont entre autres, l’unité et la solidarité.
Les pères fondateurs et tous ceux qui se sont succédé à sa tête ont contribué à faire de la CNTG une organisation de référence pour les travailleurs mais aussi pour les partenaires sociaux comme pour nos partenaires de l’étranger ; nous avons l’obligation de préserver cet acquis en faveur des générations futures.

Tel est aussi le leitmotiv qui m’a toujours guidé durant mon mandat et au nom duquel vous m’avez, avec d’autres camarades, investi d’une autre mission au CNT, celle de conduire la Transition de notre pays vers une situation normale et apaisée. A mi-parcours de cette mission, j’ai le sentiment que le mouvement syndical a contribué d’une manière positive à l’avènement d’une ère nouvelle en Guinée, celle de la démocratie et du respect des libertés fondamentales.

Le contexte géopolitique et les crises politiques et financières régionales et internationales nous interpellent tous. Mieux vaut prévenir que guérir et restons soudés et unis pour sauvegarder ce que nous avons de plus précieux: la paix sociale, l’unité nationale et la solidarité dans notre chère Guinée.

Je voudrais terminer en renouvelant ma disponibilité à toujours demeurer au service de la classe ouvrière non seulement de notre pays en particulier mais aussi de l’Afrique et du monde en général jusqu’à mon dernier souffle.

Merci à toutes et à tous pour le soutien et les conseils multiples que vous n’avez jamais cessé de m’apporter aux moments les plus difficiles de notre lutte !

Merci surtout à ces nombreux sympathisants anonymes de notre pays qui ont prié, qui se sont mobilisés pour servir de passerelle aux idéaux de paix, de démocratie et de liberté vaillamment incarnés par notre centrale !

Merci enfin à tous les amis de par le monde pour leur engagement inlassable en faveur du triomphe de la paix et de la justice sociale en Guinée.
A vous tous, je dis grand merci et que Dieu vous bénisse !

Je vous remercie !