Conakry : Crise à la CNTG,Le bras de fer continue

La crise qui secoue la plus grande centrale syndicale, la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) prend de l’ampleur au fil des jours…

Après l’élection contestée de Amadou Diallo, par le groupe de Yamoussa Touré au sortir du 16ème congrès de la centrale syndicale il ya de cela deux mois, les déclarations calomnieuses et autres accusations ont été entendues ça et là.

La situation a pris une tournure dramatique lorsqu’Amadou Diallo a été victime d’une tentative d’assassinat à son domicile par des hommes en tenues. La Bourse du Travail, siège de la CNTG a été attaquée et pillée par des loubards qui auraient été envoyés par le groupe de Yamoussa Touré, pour tenter de déloger le groupe de Amadou Diallo.
Toujours dans le même scénario, le gouverneur de la ville de Conakry aurait cherché à fermer la Bourse du Travail jusqu’à la résolution du conflit.

Comme on le dit souvent, le malheur ne vient jamais seul, la semaine dernière, la présidente du CNT et ancienne secrétaire générale de  la CNTG, Hadja Rabiatou Sérah Diallo, a au cours d’une émission interactive d’une radio privée de la place, dit qu’Amadou Diallo était le secrétaire général légitime de la CNTG.

Cette déclaration de la présidente du CNT n’a pas été du goût du Challenger de Amadou Diallo. Il ya eu ce qu’on appelle la réponse «  du berger à la bergère ».
Yamoussa Touré, parlant de Hadja Rabiatou Sérah Diallo, s’interroge : « … de quel droit elle se targue pour légitimer un congrès ? Elle n’a pas cette qualité. Elle est présidente du CNT, elle n’a aucune attribution, elle n’a aucune vertu pour valider, invalider un congrès.

Je m’inscris en faux puisqu’elle s’est érigée en une agence de promotion en faveur du groupe de Amadou, ce qui est anormal. Elle devait plutôt avoir le sens de probité morale, nous appeler, voir examiner, analyser la situation puisqu’aujourd’hui, elle est nettement responsable des situations qui ont éclaté au sein de la CNTG. Elle a été à la base essentielle de tous les mouvements de discorde au sein de cette centrale… »
Rappelons que dans ce bras de fer qui oppose les deux groupes rivaux, le groupe d’Amadou Diallo a reçu un soutien de taille, la CSI (Confédération Syndicale Internationale).

Depuis Bruxelles, la secrétaire générale de cette confédération internationale, SHARAN BURROW a adressé le 19 octobre 2011 à Amadou Diallo, secrétaire général de la CNTG une lettre dans laquelle, au nom des 175 millions de travailleurs affiliés à la CSI, elle lui réitère sa profonde solidarité.

Dans la même correspondance, elle rappelle les efforts fournis par son organisation en envoyant une mission à Conakry du 5 au 7 octobre 2011 en vue de trouver une sortie heureuse de cette crise.

A l’issu de cette démarche, la mission a livré la conclusion dont voici la teneur :
« … La mission a donc conclu en reconnaissant la légitimité du bureau élu lors de votre congrès statutaire et en pointant le besoin d’une médiation urgente entre les acteurs concernés par le groupe de vétérans. Lors de contacts avec les autorités guinéennes pendant cette mission et plus récemment lors de la conférence régionale du BIT pour l’Afrique (Johannesburg), nous avons exigé qu’il n’y ait pas d’actes  d’ingérence des autorités dans les affaires internes au syndicat.

Au cours de ces dernières heures, nous avons été informés qu’il existe de pressions pour que vous remettiez les clés de la Bourse du Travail aux autorités de la région de Conakry. La CSI est à vos côtés et considère que cette mesure visant à spolier les travailleurs guinéens de leur patrimoine historique constituerait une grave violation de la convention 87 de l’OIT.

Des lettres seront adressées aux autorités guinéennes. Par ailleurs, nous tenons à vous informer que plusieurs organisations affiliées à la CSI nous ont contactés pour exprimer leur solidarité. »

Selon des informations recueillies auprès du bureau confédéral de la CNTG, à cette date du 25 Octobre 2011 les portes de la Bourse du Travail restent ouvertes et les militants syndicaux restent mobilisés à toute éventualité pour le respect de la liberté syndicale et de leur symbole qu’est la Bourse du Travail.

Mody  Sory Diallo