Pour répondre à cette question ou cette affirmation, il faut se mettre dans un contexte bien précis et suivant une chronologie. Je vais donc essayer de mettre tout cela dans l’ordre…
1. L’Origine de la Transition :
La Transition n’est pas un fait normal. Une transition vient d’une rupture dans la gestion. La transition guinéenne est venue de la mort de Conté. Cette transition est née de cette rupture. Avec Somparé, Président de l’Assemblée ou les militaires, on aurait parlé de transition parce qu’il fallait revenir à l’ordre constitutionnel, c’est-à-dire un gouvernement issu des élections démocratiques et libres.
2. Le Concept de la Transition :
Il s’agit de reconnaître les accords internationaux que la Guinée a signé pour condamné tout acte qui entraînerait la rupture dans la gestion des affaires publiques. Avec la mort de Conté, il était question que le Président de l’Assemblée Nationale assure l’intérim pour une durée maximale de 90 Jours et organiser des élections libres et transparente. La transition vient de cette rupture.
3. Les Acteurs de la Transition :
En Guinée, très vite les forces vives de la nation qui étaient formées déjà depuis les concertations de Mars 2006, ont pris les choses en mains en demandant au CNDD d’organiser au cours de l’année 2009 des élections et législatives et présidentielles. Dans ces forces vives, on avait les Partis Politiques, les Syndicats, les organisations de la Société Civile et des confessions religieuses.
4. La Notion de Transition :
Il avait été question de convenir que les acteurs de la Transition ne seraient pas candidat à la magistrature suprême pour assurer la neutralité de la transition et de la gestion de tout le processus.
5. La Candidature de Dadis :
Les choses se sont gâtées avec la décision de Dadis d’être candidat à la présidentielle, faussant ainsi les principes de base de la transition. Cet acte a crée une tension en Guinée et a entraîné une suspension de la Guinée encore plus forte vis-à-vis de nos partenaires au développement.
6. Les Evènements :
Dans sa quête de légitimité et dans le but d’asseoir son pouvoir, Dadis s’est lancé en campagne pour sa personne. C’est ainsi que des mouvements de soutien se sont mis en place dans tous le pays et sa première sortie de Conakry fût pour aller à Labé dans le but de défier chez lui le leader qui est le plus en vogue.
C’est ainsi que les populations de Labé ont montré leur désapprobation à cette candidature en plus de celles de Conakry. C’est dans cette lancée que le 28 Septembre est arrivée avec toutes les conséquences que l’on connaît. C’est ainsi que la communauté internationale a condamné et a pris des dispositions contre le CNDD et son Président. La pression est alors tombée sur Dadis et ses amis.
Le 3 Décembre 2009, Toumba est passé par là et Dadis a été mis hors jeu pour le plus grand bonheur du peuple de guinée et de la démocratie dans le pays.
7. Les Accords de Ouaga :
Alors Sékouba Konaté est venu pour mettre en place le plus rapidement que possible une transition dont la durée sera limitée et avec l’aide des bailleurs de fonds. Il était alors important que cette transition soit brève pour enfin revenir à l’ordre constitutionnel.
– Les Acteurs :
Il a été question de donner désormais le pouvoir à cette opposition qui s’est illustrée au stade du 28 Septembre pour gérer la transition et ne pas être acteur au processus électoral. C’est ainsi que Jean Marie, porte parole des forces vives est devenu Premier Ministre et Hadja Rabiatou, Porte parole des Syndicats, Présidente du CNT.
– Les Organes :
Le Gouvernement de transition dirigé par un PM, Chef du Gouvernement, le Conseil National de Transition CNT, la CENI pour l’organisation des élections et pour la supervision des travaux, un Président par Intérim de la Transition.
– La Mission :
Elle est essentiellement de deux ordres. Le premier est la restructuration de l’armée et le second, l’organisation d’élections libres et transparentes.
– La Durée :
La durée de transition était pour une période de six (6) mois qui commence en Janvier pour finir en Juin 2010.
8. Le Processus Electoral :
Des actions ont ainsi été prises pour faire des élections dans les délais pour répondre aux engagements pris par Sékouba pour répondre à la communauté nationale et internationale. La CENI s’est mise au travail pour répondre aux attentes des uns et des autres.
9. Les Elections :
Le 27 Juin, comme convenu des élections ont eu lieu à la satisfaction de tous en Guinée et en dehors, avec une forte mobilisation. Bien qu’il y ait eu des difficultés dans l’organisation, elles ont eu lieu avec des résultats proclamés par la Cours Suprême décidant ainsi que deux candidats sur 24 iront au second tour.
10. L’Attente des Populations :
Après le premier tour et les résultats, tout le monde attend la date du second tour pour finir le processus que tout le monde demande de tous ses vœux. Le pays est au ralenti et l’administration est bloquée, les entreprises sont en attente. Tout le monde attend la fin de processus pour libérer le pays.
11. L’Attente de la Communauté Internationale :
Le pays est sous sanction aussi bien au niveau de la sous région, l’Afrique et dans les instances internationales et la communauté internationale attend la fin du processus pour rétablir les relation fiables avec les nouvelles autorités.
12. Comment Sauver la Transition ?
La seule manière de sauver la transition est de poursuivre et finir le processus qui est enclenché depuis le mois de Janvier. C’est la seule manière de rétablir la crédibilité de la guinée aux yeux de nos partenaires au développement. Pour ce faire, il faut :
a. Signer le décret fixant la date du second tour dans les meilleurs délais ;
b. Demander à la CENI de tout faire pour corriger les imperfections du Premier Tour dans l’organisation et la formation des agents ;
c. Mettre les fonds nécessaires à disposition immédiatement pour permettre à la CENI de faire face à ses obligations
Thierno Mountagha Diallo