Un site d’information guinéen a publié un article qui met en doute l’origine de Cellou Dalein DIALLO, Président de l’UFDG. Selon l’auteur de l’article, Cellou Dalein DIALLO serait originaire de la Mauritanie…
A la lecture de cet article mensonger, la première réaction a été de ne pas y répondre au risque de perdre son temps sur des affabulations qui n’ont pour objectif que de ternir l’image du Président Cellou Dalein DIALLO. Mais à y voir clair, il nous est apparu que cet article était au fait une bonne occasion pour nous d’édifier les guinéens sur la généalogie de ce valeureux fils du pays. Chose que peu de leaders guinéens peuvent faire surtout pas le vénéré fama du RPG.
Sans trop de commentaires nous vous présentons ici la généalogie du Président de l’UFDG.
Un peu d’histoire :
Mama Abdoulaye ou l’histoire d’un chasseur lettré :
Moodi Abdullaahi, contemporain de Karamoko-Alfa de Labé qui vécut au XVIIe siècle. Lettré en arabe et chasseur adroit, cet homme d’un âge relativement avancé vivait sans compagne, n’avait pour bagages que son sassa de livres, son arc et ses flèches et n’était venu dans le Labé que pour chasser. C’est ainsi qu’il s’installa dans la forêt giboyeuse de Laabiko où il campa dans un buisson pour se protéger des malfaiteurs éventuels.
Sa connaissance de l’arabe était telle que, quand il sortit de son buisson-maison pour prendre contact avec les habitants du pays, ceux-ci signalèrent sa présence à Karamoko-Alfa, roi du Labé, qui avait justement besoin d’un lettré pour instruire ses enfants. Convoqué à Demben, domicile royal situé non loin de Laabiko, Moodi Abdullaahi consentit volontiers à se mettre au service du roi mais il ne quitta pas sa demeure forestière.
Comme une panthère dévorait le bétail du roi, celui-ci promit la main de sa fille aînée, Aïssata, à tout homme qui tuerait la bête. Le lettré-chasseur décida de tenter sa chance. Se mettant à l’affût, il abattit l’animal dont il coupa le bout de la langue, le bout du nez et le bout de la queue qu’il conserva discrètement afin de prouver son succès.
Les chasseurs, ayant découvert la bête morte, en coupèrent qui une patte, qui une oreille… pour les présenter tour à tour à Karamoko-Alfa en s’attribuant le succès de Moodi Abdullaahi. Non convaincu, le roi attendait. C’est alors que l’auteur lui-même se présenta avec ses preuves. Le mariage fut célébré immédiatement entre Aïssata et le brave chasseur, la dot étant représentée par le prix de la bravoure.
Les nouveaux mariés s’installèrent à Tiagné, hameau situé à proximité du mont Seerima, non loin de Demben. C’est là qu’Aïssata donna le jour aux quatre enfants qui furent les Seeleyaɓe dont Ousmane-Tânou qui se fixa à Lugguɗi auprès de son père âgé. Mais sa descendance fonda, par la suite, à l’ouest de Labé ; Bano-Tânou qui se fixa dans le Karantagui, non loin de Dalen et Boubacar-Tânou dit Boubacar-Ndendé ou Mâma Ndendé qui lui s’installa à Mombeya.
Thierno Sadou mo Dalen fils de Bano Tanou
Thierno Sadou mo Dalen est du clan Seeleyabhe ; il fonda le village de Dalen. Il fût un marabout très vénéré, un poète de talent et un conseiller juridique très compétent. Très tôt, il ouvrit une grande école à Dalen. Il y reçut de nombreux enfants du Fouta-Djalon auxquels il dispensa un enseignement très solide. Sa réputation fut telle que son nom servit de caution à tous ses talibé qui, à travers le pays, jouissaient de l’estime des habitants.
Comme poète, il fut l’auteur d’un grand nombre de poèmes sur la morale, la culture etc. Son livre sur les « Successions » reste très célèbre dans tous les milieux intellectuels. Voici d’ailleurs, les conditions dans lesquelles il entreprit ce travail de si bonne qualité.
Des marabouts du Fouta, jaloux de sa grande popularité, taxèrent Thierno Sadou de chansonnier, auprès de l’Almamy Oumarou. Celui-ci décida de le mettre à l’épreuve ; il s’informa auprès des marabouts de Timbo pour savoir la matière la plus difficile dans les diverses branches de la religion ; il lui fut répondu que le Fiqh (droit) était le plus compliqué, et que dans cette matière, les « successions » étaient la matière la plus difficile à comprendre. Il convoqua donc Thierno Sadou à Timbo et lui demanda gentiment de lui composer un poème sur les « Successions », en s’inspirant du livre de Khalil.
Thierno Sadou comprit très vite qu’il s’agissait là d’un piège. Rentré chez lui, il se mit au travail et remit à l’Almamy un pur chef-d’œuvre, comme on va le voir.
Dès réception de la réponse de Thierno Sadou, Almamy Oumarou convoqua tous les marabouts qui l’avaient critiqué. Tous furent incapables de comprendre le texte de Thierno Sadou. C’est alors que l’Almamy invita l’auteur à Timbo et convoqua tous les marabouts du pays qui écoutèrent le docte Thierno Sadou. A partir de ce moment, tous le reconnurent comme un maître incontesté dans tout le Fouta-Djalon.
Lors du passage d’El Hadj Oumar dans le pays, Thierno Sadou fut le plus valable de ses interlocuteurs et le grand conquérant n’eut qu’à se féliciter d’avoir rencontré une si grande sommité. C’est après que Thierno Sadou l’ait tranquillisé sur les intentions de El Hadj Oumar, que l’Almamy de Timbo, Almamy Oumarou, autorisa son « homonyme » à traverser le pays. C’est également Thierno Sadou qui eut l’honneur de répondre au discours d’adieu d’El Hadj Oumar lors de son départ de Timbo. Ce discours comportait une énigme que Thierno Sadou déchiffra, comme on l’a vu.
Tous ces faits montrent, si besoin en était, le haut degré d’instruction de cet homme.
La descendance de Thierno Sadou ne fût pas nombreuse ; nous citerons seulement Thierno Mouctar et Thierno Saliou Dioulnöwö arrière grand père de Cellou Dalein Diallo.
Thierno Samba Mombeya descendant de Boubacar Tanou
Thierno Samba Mombéya a un lien familial avec Thierno Sadou Dalen et Thierno Bakar Poti : leur aïeul, comme décris ci-haut Moodi Abdoulaye, épousa la première fille d’Alfa Mamadou Cellou, chef du diiwal de Labé. Il porta le titre de Thierno tout jeune et fut désigné Thierno Samba Mombéya. Sa sainteté ne fut contestée par personne. Il fût un conseiller très écouté des Almamys et Chefs du Fouta-Djalon. Thierno Samba Mombéya mourut deux ans après Thierno Sadou Dalen vers 1852.
Comme vous le constatez chers lecteurs, Cellou Dalein Diallo est issu d’une lignée à la fois de courageux et de lettrés. Nos sites internet et autres organes de presse devraient plutôt constituer des sources d’informations à la fois crédibles et édifiantes au lieu de servir à des propagandes de politiciens peu scrupuleux et des ethnocentristes malhonnêtes qui n’hésitent pas à débiter des mensonges comme cet article qui ne fait pas l’honneur de son auteur. En plus ces apprentis journalistes aux radio-mille collines sont tellement bêtes et ils n’ont aucun respect pour leurs lecteurs s’ils en ont encore.
Tenez lorsque la rédaction de ce site poubelle écrit : « A en croire la Dame, le père de Mamadou Cellou. Dalein Diallo serait un immigré venu de la Mauritanie pour faire connaissance de la ville d’Almamy Bocar Biro Barry ». Almamy Bocar Biro est décédé le 20 Novembre 1896 et le Père du Président de l’UFDG lui est né seulement en 1906 soit dix ans après la mort de celui qu’il était sensé rencontré selon nos journaleux menteurs.
Ce sont ces mêmes personnages qui soutiennent et chantent les louanges du vrai non guinéen qui n’a jusqu’à présent pas osé décliner sa propre identité. Leur idole de président n’a jamais parlé de son père à plus forte raison de son grand père. Alors nous lançons un défi à apprentis de nous parler juste du papa de leur champion. Qui ne se rappelle pas encore de la réaction de Lansana Kouyaté qui s’est vu traité de djéli par leur champion, Kouyaté leur avait répondu que lui il était fier de ce qu’il était et qu’il pouvait parler de ses ancêtres. La même réaction a été celle de Lousény Fall lorsqu’il fut traité de sénégalais, il leur avait tout simplement demandé la concession paternelle du champion importé d’ailleurs.
Tout de même merci à ce site poubelle qui nous a permis de revenir sur cette belle partie de l’histoire du Foutah.
A vos plumes pour cette fois-ci nous parler de votre champion, il vient d’où lui ?
Cellule de réaction de l’UFDG Online