C’est vrai que la Guinée est une autre planète. Impossible d’engager un débat d’idées dans ce pays sans traîner dans la boue l’ethnie peule. Impossible de se prendre de bec, de parler politique, de discutailler avec des politicards qui se considèrent pour des intellos accomplis sans qu’ils ne fassent étalage de leur haine contre l’ethnie peule…
Ils se font de plus en plus les fourriers de l’ethnocentrisme et du clanisme pour faire front commun avec Goby Condé, le chauffard du palais Gokhi Fokhè, et grimper à bord de sa guimbarde.
La hargne de ces nouveaux courtisans politiques dépasse de loin une simple querelle de personne, une bataille entre concurrents ou adversaires politiques. Et ça fouette carrément dans les landerneaux politique !
On met de côté la bataille des idées et on se donne pour tracé politique de casser du peul pour accrocher l’œil de Goby. Ça pue !
Quel est le problème ?
Ousmane Gaoual Diallo est un bouillant député de l’UFDG. Et c’est dans ses cordes d’être bouillant, de critiquer le pouvoir et l’action gouvernementale. Il est dans le camp du contre-pouvoir et joue son rôle.
Depuis un certain temps, il donne des coups et il en reçoit beaucoup et tous azimuts. Au lieu de lui dire son fait, ses ennemis lui portent des coups au bas de la ceinture au point qu’il a été astreint d’écrire sa propre hagiographie sur le net pour parapher son appartenance à l’ethnie malinkée.
La maman de Ousmane Gaoual Diallo est malinkée. Elle s’appelle Fanta Koné. On retient bien qu’il a tété un sein malinké de par sa mère. Et dans ses écrits sur le net et dans ses bavardages politiques, il n’a jamais critiqué ses adversaires parce que tout simplement ils sont autres que peuls. Jamais.
Il critique l’incompétence de Gobykhamé à sortir le bled de l’ornière. Ousmane Gaoual Diallo n’apostrophe pas Sidya Touré de l’UFR parce que celui-ci est djakhanké.
Mais pourquoi voulez-vous qu’il ferme sa gueule, bordel ?
Pourquoi voulez-vous que Cellou Dalein Diallo, le président de l’UFDG, la boucle maintenant et disparaisse même de la scène politique parce que par deux fois et la CENI et le système en Guinée et la communauté internationale l’ont fait échouer volontairement dans les vagues du RPG-Arc-en-ciel ?
Pourquoi ?
Merde de merde !
Même si l’alliance politique par extraordinaire entre Cellou et Sidya avaient été scellée, aucun d’eux ne pouvait l’emporter devant l’implacable volonté de Goby à garder le trône vaille que vaille pour lui et pour son clan. Aucun chef d’Etat africain décidé à mourir au pouvoir ne peut être vaincu dans les urnes. Aucun. Cellou Dalein Diallo n’est pas exempt de critiques.
Il a commis des fautes politiques dans sa façon d’approcher le trône. Mais il n’est pas pour autant le rebut de la classe politique guinéenne. Loin s’en faut. Il s’est cultivé des qualités politiques. Il a aussi réussi des percées politiques en Haute Guinée et en Guinée Forestière. Et ça ne plaît pas du tout à Goby Condé qui s’y prend mal pour le casser.
Gobykhamé multiplie les intrigues et les manœuvres qui sapent Cellou, et joue ostensiblement le troisième larron dans la querelle politique opposant justement celui-ci à Bah Oury, le premier vice-président de l’UFDG.
Ah, non !
L’on n’essaye nullement pas de mettre la lumière sous le boisseau. On est bien conscient que c’est l’heure de la recomposition du paysage politique en Guinée. C’est l’heure du repositionnement des cadres et militants, qui sonne ainsi à l’UFDG, la première force politique dans le pays.
Et dans son article titré « l’UFDG : Djökkèrè èndhan, ou l’impasse » du 8 décembre dernier, Mamadou Billo Sy Savané, membre du bureau exécutif national de l’U.F.R, chargé des Relations internationales, se défoule :
« L’U.F.D.G. telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, n’est pas encore un parti politique susceptible d’attirer au-delà de son aire ethnique naturelle. Et la personnalité de M. Cellou Dalein DIALLO ne peut l’en sortir.
Pour une raison simple: Contrairement à l’U.F.D. originelle (républicaine, non ethnique et ouverte) dont elle descend, l’U.F.D.G. actuelle s’apparente plutôt à une association de « djokèrè eindhan », qu’à un parti politique qu’on connait habituellement. Pour ceux qui ne comprennent pas Peul, traduit mot à mot, ça veut dire « rassemblement de tous ceux qui suivent le même sein », la mère étant au CENTRE de tout, en clair, tous ceux qui ont la même extraction ethnique.
Les Soussou diraient rassemblement des « N’GÂ Kha kérén », c’est-à-dire de ceux qui descendent de la même mère. Là aussi, c’est la mère qui est au centre de l’essentiel (pour les Français, le KHA, se prononce comme Ra, donc du fond de la gorge) ».
Dire de telles platitudes, développer une telle argutie sur une prétendue radicalisation ethnique de l’UFDG incite à réagir. En effet à la lecture de son article, l’on est resté longtemps comme deux ronds de flan.
Comment Savané peut-il se laisser aller à écrire une telle énormité ?
Ah, non !
Mais… Pour casser Cellou, vous n’avez pas besoin de vous attaquer à toute l’ethnie peule.
Hé !
Il est frêle. Allez le prendre et cassez le si ça arrange vos calculs politiques mais laissez l’ethnie peule tranquille. Quand on critique Sidya Touré, on ne fait pas référence à l’ethnie djakhanké. Apprenez à critiquer, à vociférer, à clabauder sans toucher aux ethnies.
L’incongruité de ce propos me bouleverse parce que signé d’un universitaire. Ah, bon Dieu !
La politique…
La po…li…ti…que. C’est la parabole de la paille et la poutre. Dans cette logique de « djokéré eindhan » définit par Savané, Ousmane Gaoual Diallo devait s’encarter au RPCé de Goby Condé. La mère étant au centre de tout. Or Fanta Koné est la mère de Ousmane Gaoual Diallo, l’un des deux hommes que l’on veut coûte que coûte abattre.
Dites !
Il y a combien de cadres peuls dans l’UFR ?
Et combien de cadres djakhanké militent dans le « djokéré eindhan » ?
Quel est l’équivalent de djokéré eindhan en Malinké, en Djakhanké, en Toma et en Toma-magna. Tu vois une paille dans l’œil de l’UFDG et tu ne vois pas une poutre dans celui de l’UFR ou du RPG ou de l’UPG.
Diantre !
Wallahi !
L’indication du thermomètre politique sur l’exacerbation de l’ethnocentrisme et du clanisme dans le bled doit nous préoccuper. Parce qu’au lieu de combattre ce fléau qui gangrène la société, nos politicards s’en servent pour émerger et pour exister. Si tous les moyens sont bons pour déstabiliser son ennemi ou son adversaire politique, il faut néanmoins réprouver l’arme clanique et ethnocentrique.
Tartiner maintenant que « M. Sidya Touré a mené des combats avec ses aînés d’alors (MM. Bah Mamadou, Siradiou Diallo, Sow Alpha…), aujourd’hui tous décédés. Bah Oury lui-même en était. Ils se sont par exemple opposés en 2002 avec vigueur, mais sans succès, à la falsification de la Loi Fondamentale que M. Cellou Dalein Diallo et ses amis du PUP ont finalement imposée, afin d’ouvrir à M. Lansana Conté la voie d’une présidence à vie, à la tête de notre pays » vise à semer la confusion dans les esprits et à les manipuler.
Savané jette l’anathème sur Cellou Dalein Diallo comme si celui-ci est le principal inspirateur et instigateur de cette falsification de la loi fondamentale. Nous savons tous qu’en Afrique lorsqu’on s’empare du trône, on le garde ad vitam aeternam.
A l’époque Cellou Dalein Diallo n’était pas premier ministre de Lansana Conté. Il n’était pas secrétaire général du PUP. Il n’était pas président de l’Assemblée nationale, encore moins président de la Cour Suprême.
Chaque ministre du dictateur s’était mobilisé dans sa région pour forcer les populations à exaucer la volonté de Lansana Conté à mourir au kibaniyi. C’est vrai que les leaders politiques de l’opposition à l’époque et la presse privée indépendante avaient ferraillé avec le régime de Conté sur cette question. Mais aucun d’eux n’avait été violenté, matraqué parce qu’il soutenait ouvertement une position contraire.
Parmi les anciens ministres du dictateur, Cellou Dalein Diallo n’est pas le seul à l’avoir servi loyalement.
Sidya Touré avait popularisé le slogan politique : « Conté, ton pied mon pied ! » pour la réélection de Lansana Conté aux élections présidentielles de décembre 1998. Si on parle de ça aujourd’hui, on ne met pas en avant son appartenance ethnique. C’est Sidya qui s’était grouillé à l’époque avec ce slogan politique. On croit qu’il s’était gouré même si c’était un choix qui le contraignait.
Bref !
Que chacun balaie d’abord devant sa porte. Ce ne sont pas les commerçants peuls qui empêchent le bled d’avancer sans à-coup. Arrêtez de les stigmatiser à tout bout-de-champ dans vos luttes politiques. Arrêtez de nommer leur ethnie quand vous les critiquez. Même si vous êtes en droit de critiquer leurs incartades ou leurs actes politiques.
La semaine dernière, Sidya Touré est sorti de ses gonds :
« Aujourd’hui, je suis traité comme un traitre par certains leaders de l’opposition, parce que non seulement, je n’ai pas cautionné le boycottage de la présidentielle d’octobre dernier, ensuite, ma rencontre avec le président Alpha Condé».
Didon !
Arrête de le traiter de traître. C’était le choix de son parti qu’il soit candidat à la farce présidentielle du 11 octobre passé et qu’il aille ensuite faire allégeance à Goby au Palais Gokhi Fokhè.
Qu’on définisse bien les règles du jeu. Tu ne peux pas manger dans une assiette et cracher dedans étant à table. Il y a le camp du pouvoir. La circulation sur l’avenue de la République qui y conduit est fluide.
Ce n’est pas immoral du tout d’y aller pour rencontrer Goby, le flatter et lui proposer ses services. C’est moral parce que le prétexte convainc même Toto : C’est le pays qui sera gagnant.
Ce qui hérisse c’est quand Sidya ajoute de façon implacable : « Je suis libre de positionner mon parti là où je veux. Et je n’ai de compte à rendre à personne ».
Waouh !
Alors qu’on croyait que l’UFR n’est pas une entreprise individuelle.
C’est entendu !
Mais face au prochain pouvoir qui se dessine, l’on souhaite vivement un contre-pouvoir solide comme un rock. On dit bien opposition pas compromission.
Benn Pepito