Lorsqu’on écrit sur le web, on s’adresse à tous. Je me sens donc concerné par la sortie de Nkoro Bakary, intitulée « Nécessité d’une dynamique… »
Un Diakité pouvant en cacher un autre, j’avais d’abord cru que l’auteur était un « Mory », commentateur infatigable mais fatigant des articles d’autrui. En réalité, il s’agit de « Bakary », médecin anesthésiste qui chercherait à nous endormir !
Pour vous permettre de situer le compatriote, je vous rapporte un petit souvenir. Je l’ai rencontré un jour au Trocadéro, à Paris, lors d’une manifestation. Dans un élan « fulanistique », j’ai eu la maladresse de le saluer en Peulh par la traditionnelle formule « on diaraama ! » qui, dans le contexte, ne signifie pas « merci ! » mais « bonjour ! ». Sa courtoisie a été de me répondre qu’il n’était pas Peulh. Serait-ce donc inconvenant de saluer dans sa langue maternelle quelqu’un d’une autre communauté ? Ce sont des détails qu’on n’oublie pas car ils vous anesthésient pour une longue durée.
Vous remarquerez que certains « Diakité » de Haute Guinée sont les plus anti-peulhs qui soient ! Ils nourriraient un complexe pour donner des gages de fidélité à leurs voisins démographiquement et linguistiquement plus puissants. Je vous rappelle pour mémoire le sinistre Moussa Diakité, ministre de l’Intérieur sous Sékou Touré et bourreau des Peulhs. Si on a honte de son origine, qu’attend-on pour changer de nom, surtout lorsqu’on a déjà perdu sa langue ?
Revenons sur le texte du président d’AURGUINEE (hors Guinée ?) à ne surtout pas confondre avec AIR GUINEE, compagnie aujourd’hui dissoute.
En principe, un guérisseur connaît les dosages des produits ; un médecin est encore plus rigoureux. Quand le Dr Diakité écrit, il est censé connaître le message qu’il veut faire passer. Lisez-le attentivement et vous mesurerez la nocivité d’expressions qui ne sont anodines qu’en apparence. Alors, questions !
Le Dr nous parle de « graves blessures et de traumatismes pour les populations ». Mais quelles populations? N’y a-t-il pas eu de morts ?
Sagesse et modération de qui ? Des sages de Siguiri ? Sommes-nous vraiment dans une période de sortie de crise ?
Comment les blessures peuvent-elles cicatriser quand on remue en permanence le couteau dans la plaie ?
Les populations déplacées (non précisées mais tout le monde connaît les véritables victimes !) ont-elles retrouvé leurs anciennes bases ou cherchent-elles un repli sécurisé ? Où se sont-elles remises au travail ?
Oublions la mondialisation qui a bon dos pour nous concentrer sur la crise spécifiquement guinéenne. Où sont la paix et la sérénité pour tous, je dis bien pour tous ? Est-ce mettre du karité sur le feu que de dénoncer les dérives tribalistes d’AC ?
C’est vrai que nous avons besoin de paix sociale et d’unité. Mais, Dr Diakité, qui est en train de bâtir l’Etat-Tribu en Guinée ?
Aucun barrage en Guinée, même au Km 36 ? Quelle cécité sélective ! On n’a pas besoin de pare-brise de bus « Tata » produits en Inde pour voir ce que la Guinée comporte de barrages. AC n’a encore construit aucun barrage hydroélectrique (c’est trop tôt !) mais il a édifié des barrages politiques au sein des Guinéens en instaurant un climat de méfiance réciproque. Ils ne vivent pas ensemble mais côte à côte car AC a accru la distance psychologique qui les séparait depuis la déclaration unilatérale de guerre aux Peulhs par Sékou Touré.
Pour la route Conakry- Siguiri- Bamako, il faut souffrir d’une épine dans le dos (pour ne pas dire ailleurs) pour affirmer qu’elle est l’épine dorsale du pays, tant son tracé « bakarien » semble politicien (où touche-t-elle la Guinée Forestière ?).
AC, qui négocie mal les virages (on ne peut s’autoproclamer bon conducteur), risque à tout moment de nous jeter dans un précipice. Par ivresse de pouvoir ! Le véhicule « Guinée », très rouillé, nécessite certes un contrôle technique. C’est faisable. Mais c’est AC qui est incapable de le conduire, faute du permis adéquat qui ne peut s’obtenir par décret. Il ignore tout code et n’est apte qu’à ouvrir des volets (annonces intempestives, promesses non tenues, effets d’annonce, etc.). A force de toucher à tous les volets, il devrait maintenant prendre la porte de sortie !
Comme Gandhi, j’invite le citoyen Bakary à réécrire sa lettre en étant honnête avec lui-même pour parler des vrais auteurs des tueries, des viols, des vols, des fraudes et autres empoisonnements imaginaires. Ce serait moins toxique.
En répondant à Nkoro Bakary, je sais que je lui rends un immense service. Un individu critiqué par Kylé lui donne automatiquement droit à un ticket gratuit d’entrée au sein de la nébuleuse Condé qui a toujours accueilli par nécessité certains nécessiteux avides de soupe. Le 0,7 milliard de dollars avancé par Rio Tinto fait couler beaucoup de salive. Nous allons en baver !
Dans son programme AC avait promis, entre autres inepties, la prise en charge gratuite des femmes en grossesse. J’ai une demi-douzaine de cousines dans cet état. L’Etat de Condé peut-il aider une seule d’entre elles ?
Kylé