Bras de fer entre le CNT et le Ministre Alhassan Condé

En faveur de qui va trancher le Président Alpha CONDE ?

La plénière de ce lundi 11 juillet 2011 a été consacrée en partie à ce qu’on peut qualifier désormais de feuilleton entre le conseil national de la transition (    CNT) et Docteur Alhassan Condé, Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, depuis que ce dernier a , au cours d’une conférence de presse tenue à Conakry le 30 juin dernier, traité le CNT d’illégitime et incapable de proposer une CENI en bonne et due forme.

Entamé au cours de la plénière du 8 juillet dernier, le sujet a été clos ce 11 juillet en  attendant les résultats de la rencontre avec le chef de l’Etat.

Au cours de la plénière de ce lundi, présidée par Hadja Rabiatou Sérah Diallo, présidente de ladite institution, il est revenu au premier vice – président du CNT, Monseigneur Albert Gomez qui avait dirigé la précédente plénière, de faire un rappel des différents points soulevés par les conseillers nationaux et qui devraient conduire à une décision de l’institution face aux déclarations du ministre Alhassan Condé.

Selon le premier vice-président ces points ils résument en ceci ; monseigneur Alsény Gomez :
« 1) revenir aux fondamentaux  c’est-à-dire, le respect des dispositions de la constitution, 2) une implication du CNT pour créer un espace de concertation et de dialogue entre toutes les parties concernes par le processus électoral et ceci implique la nécessité d’une absolue neutralité de la du CNT,  3) interpeller le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation (MATD) au sujet de ses propos concernant la légitimité du CNT, les lettres  dont il  a parlées adressées au CNT et réclamant la restructuration de la CENI 4) faire une déclaration immédiate pour pouvoir situer le CNT par rapport aux évènements. 5) clarifier les débats autour du recensement général de la population. Le ministère du plan a le droit de faire  un recensement général. C’est le travail du ministère du plan de faire cet exercice.

Quant à la révision des listes électorales, c’est une autre affaire et nous ne sommes pas forcément concernes par cet aspect. 7) reprendre immédiatement l’examen de la proposition de loi sur la CENI, ainsi que toutes les lois organiques prévues dans la constitution, 8) Ne pas se laisser inféoder par l’exécutif, 9) la lenteur dans la réaction du CNT en matière de communication. Certain ont dit que le CNT ne communique pas assez, d’autres ont dit que le CNT ne sait pas communique.

Donc il a été proposé de négocier  avec le ministère de la communication pour avoir un espace réservé au CNT et de multiplier le espaces de communication. Ensuite, faire sorte que l’attente des mesures d’accompagnement n’a aucun impact sur le calendrier de travail du CNT. 

Poursuivre les démarches entreprises pour rencontrer les autorités en premier lieu le premier ministre et le dernier point, c’était de chercher à rencontrer directement le président de la république pour discuter avec lui de certains problème interpellant le CNT. »

Après ce rappel, l’occasion a été donnée à un certain nombre de conseillers à exprimer leurs points de me sur l’attitude que le CNT doit adapter face à une telle situation :
Boubacar siddiguy diallo, conseiller national :

«  …. Moi je voudrais intervenir sur deux points. C’est concernant le point 4, relatif à une éventuelle déclaration que le CNT pourrait faire par rapport aux propos du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation et aussi relatif au point des, relatifs à l’espace de  communication du CNT.

D’abord le point 4, la déclaration. Moi je crois que si le ministre de l’administration du territoire a fait une déclaration dans laquelle il a allégué des choses que le CNT estime ne pas être juste à son égard, il ne nous appartient pas de répondre par voie de déclaration, parce que le CNT a fait une démarche très loyale, très responsable envers le président de la république.

Nous avons été le voir où le président de la république a reconnu qu’il n’y a pas de dialogue entre l’exécutif et le CNT où il y a eu lieu à beaucoup d’interprétations par rapport à ce que nous avons fut jusque-là et pour nous montrer sa bonne fois. Il , est parti jusqu’à nous dire qu’il nous reprochait , à savoir qu’on lui aurait soumis deux versions du code électoral qu’on avait adopté ici, ce qui n’est pas le cas, et je crois  que la délégation a eu l’occasion de lui rappeler que ça n’a pas été le cas, et beaucoup d’autres choses qu’il a eu à nous reprocher, et eu conclusion, il nous aurait tendu la main, il aurait reconnu qu’il y a eu peu de dialogue et qu’il veillera à ce qu’il y ai plus de dialogue.

Donc il y a eu un débat franc et ouvert entre le CNT et lui. Si un de ses ministres prend une demande qui s’inscrit dans le cadre de cette volonté de bonne collaboration, je crois qu’il serait très responsable de la part du CNT, non  pas de procéder à une déclaration qui va nous amener à un débat contradictoire avec l’exécutif mais d’amener une délégation pour voir le président, lui rappeler l’engagement de franche collaboration qu’il a tenir entre le CNT et lui, et de lui dire les démarches actuelles et les déclarations du ministre de l’Administration du Territoire.

On va écouter ce qu’il va nous dire et cela nous permettre de savoir quelle attitude prendre (….) par rapport à l’espace de communication, du CNT c’est vrai le CNT ne communique pas. Parce que si le ministre de l’administration a eu le loisir de nous accuser d’avoir refusé de rédiger une loi, c’est ce qui lui aurait permis d’aller voir la CENI ( commission électoral nationale indépendante) pour tel ou tel engagement, ce n’est pas une raison pour lui de le faire, mais aussi c’est parce que le CNT n’a pas créée une structure qui pourrait montrer  à la population ce que nous sommes en train de faire… »

Après des débats très intenses, parfois même très houleux, la  présidente du CNT a salué la volonté de l’ensemble des conseillers à jouer pleinement leur rôle de législateurs dans l’intérêt national Hadja Rabiatou Sérah Diallo :
« … pour éviter les polémiques à ce niveau parce que le CNT à un rôle à jouer dans l’édification de notre pays, nous allons penser non seulement à cette à la restructuration, redéfinir réellement le rôle que le CNT doit jouer (….)

Notre interface, il faut le reconnaître c’est le président de la république. C’est lui qui est élu. Recenser tout ce que nous venons de dire ici, rencontrer le président pour clarifier davantage nos rapports, notre collaboration avec l’exécutif surtout définir cette confusion de ce que le ministre de l’Administration dit (-…) je pense que c’est à ce niveau simplement que nous pouvons trouver une solution… »

Après l’intervention de la présidente du CNT, les conseillers nationaux présents à la plénière de ce 11 juillet 2011 ont voté majoritairement pour la démarche qui consiste à rencontrer le chef de l’Etat avant toute déclaration officielle du CNT sur l’épineuse question du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, en un mot sur ce  que devait être les rapport entre CNT et exécutif.

Les prochains jours nous édifierons.

Mody Sory Diallo