Le pays vit dans une situation d’une extrême gravité mais Alpha Condé refuse de le reconnaître. Il faut qu’on se lève. Nous n’accepterons jamais que notre constitution soit piétinée de la manière la plus désinvolte »…
Voilà en résumé, le cri de cœur du Vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Bah Oury, à l’occasion d’un point de presse qu’il a animé vendredi 24 juin à Conakry.
D’entrée de jeu, le Vice-Président de l’UFDG a rendu un vibrant hommage à tous ceux qui ont lutté ces dernières années pour que la démocratie puisse voir le jour en Guinée. « Je rends un vibrant hommage à tous ceux qui, au prix de leur sang ,ont permis à notre pays d’obtenir la démocratie » a-t-il dit. Bah Oury a rappelé que « le sacrifice a été lourd » pour voir naitre la démocratie en Guinée. Mais le conférencier s’est dit au regret de constater que le résultat est en train d’être foutu au sol par Alpha Condé.
En résumé, d’après Bah Oury, « la situation catastrophique » dans laquelle se trouve actuellement la Guinée est la conséquence de la gouvernance d’Alpha Condé. « Beaucoup de promesses ont été faites pendant la campagne électorale. Des mensonges ont été dits. Tout ce qui a été dit ne se fait pas » a fait savoir Bah Oury en soulignant qu’en raison de la crise qui frappe le pays, certains Guinéens frappés par la famine ont pris le chemin de l’exil.
« Alpha Condé est rattrapé par son mensonge » a résumé aussi le Vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée
« Si Alpha Condé faisait comme il avait dit, à savoir organiser les législatives le plus tôt possible, rompre avec les pratiques rétrogrades qui ont terni l’image de la Guinée, la situation ne serait pas comme nous la vivons actuellement » s’est dit convaincu Bah Oury avant de citer le bel exemple d’Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire qui a pu mobiliser d’énormes fonds pour son pays.
En se battant, les Guinéens voulaient un Etat de droit, a rappelé le Vice-président de l’UFDG. Les causes des mouvements sociaux de 2007 étaient la violation par Lansana Conté des principes élémentaires de la séparation du pouvoir, a rappelé aussi Bah Oury. Avant de faire remarquer que « c’est au retour de ce que nous avons combattu qu’on assiste actuellement ».
La question de la dissolution des conseils communaux et communautaires et pleins d’autres cas pour lesquels Alpha Condé est accusé d’être en contradiction avec les lois du pays ont été abordés par le conférencier.
Selon des rumeurs l’UFDG prend part aux Journées de concertation sur le processus électoral en cours, sous l’égide de l’Administration du territoire et la Décentralisation. Bah Oury a précisé que « l’UFDG ne prend pas part à ces Journées ». Pour lui, il ne s’agit pas de journées de concertation, mais de journées d’imposition aux gouverneurs et préfets, des règles à observer pendant les élections. « C’est la fraude qu’on prépare », a affirmé le N° 2 de l’UFDG.
Poursuivant, il a dit : « On viole la loi et l’on veut qu’on s’associe à cette violation. C’est impossible ». Les administrateurs territoriaux que sont les gouverneurs, les préfets et autres sous-préfets seraient sous la menace de perdre leur poste si le parti au pouvoir ne remportait pas les élections dans leur localité, d’après les informations de Bah Oury.
Parlant de la commission électorale nationale indépendante, le Vice-président de l’UFDG a précisé que son parti ne met pas en cause la CENI en tant qu’institution chargée d’organiser les élections. Mais son problème se trouve au niveau de sa composition. Pour Bah Oury la CENI ne peut pas être crédible en ayant à sa tête Lounsény Camara. Elle fera les mêmes choses qu’en 2010.
Bah Oury a annoncé par ailleurs que bientôt la Cour suprême va se prononcer sur les requêtes déposées par son parti concernant les différentes violations de la constitution par Alpha Condé. Mais il s’est montré perplexe quant à la volonté de l’institution de se prononcer sur les actes posés par Alpha Condé en violation de la constitution.
Le Vice-président qui apparemment serait exaspéré par la façon de faire d’Alpha Condé, a dit qu’à défaut d’avoir gain de cause devant la cour, son parti va user de tous les moyens que lui confère la constitution pour se faire entendre. L’article 10 de la constitution, a rappelé Bah Oury, donne le droit au parti politique de manifester pour exprimer leur opinion.
« A l’image du peuple sénégalais, tous les Guinéens devraient se sentir concernés par la violation de la constitution qui est le fruit de leur sang. Au-delà des intérêts partisans » a martelé Bah Oury. Le Vice-président de l’UFDG a juré qu’ils ne resteront pas les bras croisés si le peuple est en danger.
Toutefois, a précisé Bah Oury, « avant de passer à cette étape, il va falloir pour eux mettre tous les citoyens au même niveau d’information et se concerter avec tous les autres partenaires ».