AC et l’Arc-en-ciel divorce ou diversion ?

Apparemment c’est le sauve-qui-peut dans la tour dorée de l’Arc-en-ciel, avec la défection médiatique pratiquement coup sur coup de Lansana Kouyaté et de Ibrahima kassory Fofanah deux (2) alliés de taille d’AC…

Le camp présidentiel vivrait depuis un certain temps des dissensions internes dont le remue-ménage actuel pourrait être la manifestion la plus visible .Cette « crise interne »  ayant pu être entretenue et renforcée  par  l’échec et le discrédit de la gouvernance  d’AC  notamment à cause de son ethnocentrisme déluré.

Il ne saute pas non plus aux yeux qu’AC est un gourou politique machiavélique fort en fait de pirouettes et autres coups retors en tout genre à chaque fois qu’il est en difficulté.

 A quoi bien assistons-nous de la part d’AC et de l’Arc-en-ciel ? A une  rupture de fait ? Comme c’est souvent le cas  en politique, ou est-ce  une simple diversion des énormes difficultés du gouvernement (conjoncture socio-économique sévère, impasse politique, caisses de l’Etat vides, pressions de plus en plus fortes pour organiser des législatives qu’il ne tient pas à perdre, entre autres) ?

Lansana Kouyaté, Kassory Fofanah  des défections à confirmer

Les revirements politiques fracassants de Lansana  Kouyaté et de Kassory Fofanah laissent des zones d’ombre : Lansana Kouyaté reste mû  par son amertume dans le partage du pouvoir par AC. Et il n’en a fait mystère. L’activisme politique débordant de Kouyaté  est fortement imprégné de ce ressenti dans le partage du gâteau, jusqu’à  ce qu’il soit dernièrement déclaré persona non grata à Kankan  un de ses bastions.

Qu’adviendrait-t-il si Kouyaté obtenait gain de cause ? Par médiation interposée, par exemple,  de l’influente coordination mandingue.

 Kassory Fofanah , célébrissime ex-argentier national sous Lansana Conté,   autoproclamé « candidat de la Basse –côte », qui  fait sécession de la mouvance présidentielle, virait il ya peu  son vice-président Ismaël Bah pour avoir milité dans la Baule en faveur de  la marche  de l’opposition le 28 septembre dernier ; expression de sa totale solidarité au régime d’AC .Et  au dialogue pouvoir –opposition  pas plus tard qu’en novembre dernier , Kassory était là aussi aux cotés  d’AC,  tout  rayonnant de son large sourire immaculé .

Par ailleurs, aucun des  deux (2) cadors politiques, qui crachent  aujourd’hui dans la soupe à laquelle ils ont mangé  hier,  n’a non plus  ouvertement  exprimé son désir de rejoindre l’opposition réelle, l’Alliance des Bâtisseurs .Cela  n’est pas  pour rassurer.

L’habituel machiavélisme politique à coups tordus d’AC

L’opposition réelle, l’Alliance des Bâtisseurs, aussi naïve politiquement qu’elle soit, a appris à s’organiser et à avancer en bloc. Cela  pose problème à AC dont la réputation est entamée  au près de l’opinion nationale pour son manque de  résultat  et, à l’international, pour  sa fumisterie  politique.

La parade tout trouvée serait qu’ils -AC  et  ces deux (2) (ex ?) alliés- miment la séparation. Avec  en perspective les prochaines législatives, pour mieux faire passer la pilule de la mascarade électorale envisagée, avec ou sans l’homme de main Loucény Camara. Le tout obéissant à la ligne de mire de la politique du pire imposée à la Guinée.

Ce scénario parait certes vicieux, mais,  avec AC et le précédent vrai-faux complot inventé de toutes pièces contre Bah Oury, rien n’est improbable.

Si par contre, il faut croire  ce qui se déroule sous nos yeux, et que donc l’Arc-en-ciel est bel et bien entrain de se désintégrer, l’effet boule de neige  risque de s’enclencher  avec de  futures défections pour la suite. La redistribution des cartes politiques qui en découlerait serait  à définir.

Le marigot politique guinéen et  ses vieux dinosaures et caciques du PDG, de Lansana Conté, Dadis Camara, Sékouba Konaté, d’AC,  bref les tenants et les aboutissants, rescapés de tous les régimes successifs corrompus et dictatoriaux qui ont détruit la Guinée,  est en ébullition, livré à des soubresauts aussi imprévisibles de renversements  que spectaculaires d’alliances et de contre-alliances à venir. Le peuple, comme médusé, observe ce nième  folklore de ses hommes politiques responsables de son malheur .Quant au « changement » annoncé  naguère tambour battant, ça semble être à Pâques ou à la Trinité. Et visiblement nulle âme ne s’en trouve incommodée.

Oury Baldé