Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer, dit-on. Moi je dirai, aussi, si l’axe Bambeto-Cosa-Hamdallaye n’existait pas en Guinée, il faudrait l’inventer. « Si Dieu n’existait pas, tout serait permis » (Dostoievski)…
Moi je dirai, si l’axe Bambeto-Cosa-Hamdallaye n’existait pas, la Guinée n’aurait jamais atteint son niveau actuel en démocratie, et mettrait encore plus d’un demi-siècle à achever son processus politique.
Les habitants du quartier nord de la capitale Conakry, l’axe Bambeto-Cosa-Hamdallaye, n’ont pas froid yeux. Ils ne reculent devant aucun régime politique pour exprimer leur mécontentement, et pour atteindre leur objectif : la réussite effective de la démocratie en Guinée et l’amélioration des conditions de vie des citoyens.
Pendant le régime militaire de Lansana Conté, l’axe Bambeto-Cosa-Hamdallaye s’est comporté comme une institution étatique. Un « quatrième pouvoir » (après les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire), en quelque sorte. Le président Conté fut contraint à revoir beaucoup de ses décisions politiques impopulaires grâce aux « injonctions » du quartier nord de Conakry.
L’axe Bambeto paya un lourd tribut au massacre du 28 septembre 2009, qui précipita la fin du régime de Dadis Camara. La suite, nous le savons. La transition politique, dirigée par Sékouba Konaté, se mit en place pour organiser les élections présidentielles de 2010. Elections qui permirent à Alpha Condé d’être président de la république, aujourd’hui.
Les jeunes du quartier nord de Conakry sont loin d’être des malfaiteurs, ou des « gangsters ». C’est à tort que les pouvoirs politiques qualifient l’axe Bambeto, l’ « axe du mal », ou le « ghetto des incontrôlés ».
Je suis plutôt persuadé que les jeunes de l’axe sont des citoyens « informés. Etre un «citoyen informé » en politique, c’est la facilité de comprendre tous les jeux de la politique politicienne des politiciens. L’informé en politique ne se laisse pas amadouer comme des moutons. L’informé en politique ne se laisse pas corrompre ni par l’argent, ni par la peur, ni par l’appartenance ethnique. Il a des objectifs, et des principes pour les atteindre. Une attitude que les politiciens malhonnêtes n’apprécient guère.
L’ingratitude étant un des pires défauts de l’être humain, il va de soi que le président Alpha Condé ne reconnaîtra jamais les efforts et sacrifices des jeunes vaillants et patriotes de l’axe Bambeto-Cosa-Hamdallaye, dans l’installation et la consolidation de la démocratie en Guinée.
Le futur très proche donnera raison à notre « axe de la démocratie », ou notre « quatrième pouvoir ». Il est fort, il le sera encore plus que les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ne l’ont jamais été !
Naby Laye Camara
Bruxelles