Dans l’un de mes articles précédents, je soutenais mordicus que l’UFDG est en conflit, et non en crise…
Mon affirmation reste la même. Dans le conflit, la structure fonctionne. Dans la crise, il y a un dysfonctionnement structurel.
L’UFDG fonctionne, elle n’est donc pas en crise. Un parti potentiellement positionné pour gagner des élections, si celles-ci sont libres et transparentes. D’où le véritable combat du parti, aujourd’hui: faire en sorte que les élections soient transparentes et libres.
Le pouvoir d’Alpha Condé est conscient de l’«effet» UFDG. En ces derniers temps, le président du parti, Cellou Dalein Diallo, est la cible des gens toxiques du pouvoir exécutif de Conkry. Preuve que le parti est loin de dysfonctionner.
Le parti, en conflit? Bien évidemment. Mais, là-aussi, sans exagérer. L’électorat de l’UFDG hors de la Guinée est comme une graine de sel dans la mer. Un possible mécontentement de l’électorat vivant de l’autre côté du pays, peut-il entraver gravement la structure du parti? C’est du non-sens.
Médiatiquement, cet électorat hors du pays pourra bien faire du bruit. Il est mieux branché. Mieux équipé. La technologie à son avantage. Mais cet avantage publicitaire peut-il survivre et percer dans un non-discours? Dans l’irrationnel? C’est du non-sens.
Le premier vice-président du parti UFDG, Bah Oury, cette semaine, donne un ton musclé. Un ton plutôt centré sur « mon moi ». J’ai crée ceci, je suis le fondateur de telle ou telle situation. J’ai accepté tel, j’ai refusé tel. Moi et mes amis avons pris telle ou telle décision. J’ai le même niveau de responsabilité que tel. Je mets telle ou telle condition pour recevoir tel ou tel.
C’est le signe de centrer exagérément tout sur soi-même. Tout vient de moi, tout se règle par moi.
Mais ce que M. Bah Oury refuse de comprendre, c’est que dans une institution politique, à l’occurrence un parti politique, le seul moi ne résous rien. Il s’exclut.
La politique est un processus qui a lieu dans une structure de règles et de procédures. Par conséquent, tout processus politique a lieu par le biais de la négociation, la coercition ou la combinaison des deux.
La négociation seule peut aboutir aux compromis et aux accords. La coercition implique l’usage de la force, ou la menace de l’utiliser. La coercition se remarque par des mesures unilatérales et la négligence de l’autre.
En terme général, la négociation est propre à la démocratie. La coercition, à la dictature.
L’UFDG étant un parti démocratique, la valorisation et l’utilisation d’un moi-propre pour la résolution d’un conflit, c’est pas raisonnable. Loin s’en faut.
Naby Laye Camara
Bruxelles