Dinguiraye avait promis à la face du monde et Dinguiraye a rendu hommage à BA Mamadou. Une promesse est dette et Dinguiraye reste dans sa logique et dans sa constance de la parole donnée…
Il a été difficile avec une première bataille qui été celle de montrer au parti que le choix est simple entre une présence de longue date pour défendre des valeurs républicaine dans un esprit de rassemblement et de cohésion sociale et une arrivée récente au parti juste pour une recherche de place à la dernière minute.
Au moment de la désignation du candidat à l’uninominale, il a été question de vouloir bafouer les jeux, mais Dinguiraye a dit non à la confusion et au mélange des genres. Le message fût alors clair pour la Direction du parti au même titre que pour les adversaires politiques.
A la désignation du candidat, Dinguiraye, toujours dans sa logique habituelle a pris la décision d’assumer son choix lors des élections législatives, comme pour dire : « Laissez-nous faire à Dinguiraye, ce sont les tortues qui savent où se merdre ! »
Dr. Fodé MAREGA avait tous les atouts de son côté, dont le plus important, celui de se mettre au-dessus d’une quelconque appartenance ethnique, communautaire ou régionale, mais celle d’une nouvelle génération de politique qui s’engage pour une cause, une vision et un projet pour le développement de Dinguiraye.
Oui Dinguiraye reste constant dans l’évolution des mœurs et des mentalités. En effet, au-delà du caractère rassembleur que revêtent la candidature et surtout la personnalité de Dr. Fodé MAREGA, Dinguiraye a été séduit par ce besoin national au niveau de l’UFDG de mettre en avant cette nouvelle génération de jeunes politiciens pour assurer une certaine relève et surtout apporter une nouvelle dynamique à la chose publique.
A ce titre, une réelle volonté, du moins, dans les circonscriptions de l’UFDG, de mettre en avant, comme cela avait été souligner, les jeunes et les femmes pour montrer une certaine envie de renouveler la classe politique tant du parti que de la Guinée.
Mais avant d’aller plus loin dans les enseignements de ces législatives, voyons un peu les chiffres de Dinguiraye.
Le Scrutin National :
Le Scrutin Uninominal :
Bureaux de Vote : 142
Total Électeurs Inscrits : 69 701
Total Votants :35 426
Bulletins Nuls : 3 603
Suffrages Exprimés : 31 823
Taux de Participation:50,83%
UFDG (15 371)
RPG-Arc-En-Ciel (11 749)
Bureaux de vote : 142
Électeurs inscrits :69 701
Total votants : 35 699
Bulletins Nuls : 4 603
Suffrages exprimés : 31 096
Taux de participation : 51,22%
1- UPR (2 208)
2- UFDG (15 967)
3- UFD (461)
4- RPG-Arc-En-Ciel (11 416)
5- PTS (1 044)
Au-delà de certaines incohérences des chiffres que je ne comprends pas entre les deux scrutins, je me concentre uniquement sur les faits. Il est aisé de constater que le tripatouillage du fichier, la mauvaise distribution des cartes d’électeurs, la suppression et l’éloignement des Bureaux de vote ont tout simplement permis non seulement de donner un taux de participation d’à peine 50%, mais aussi et surtout, un chiffre plus qu’honorable du RPG dans les deux scrutins.
A l’image ce qui s’est passé à Dinguiraye, la volonté du pouvoir est réelle dans sa logique de donner des uninominaux pour calmer le feu au niveau des partis de l’opposition, mais de se rattraper au niveau de la proportionnelle. En effet, à voir les chiffres, le RPG accepte de perdre l’uninominal dans certaines circonscriptions proches de l’opposition, mais il prend bien le soin de bien se positionner dans ces zones sur la liste nationale pour s’assurer de eux objectifs :
1.Réduire la capacité de l’opposition à avoir des députés sur la liste nationale dans les zones qui lui sont favorables et ;
2.Augmenter les chances du RPG à obtenir plus qu’espérer, des députés dans les zones qui ne lui sont pas favorables à priori.
A l’inverse, le RPG se taille la part du lion dans les zones qui lui sont favorables en voulant écraser, par tous les moyens, tout sur son passage. On constate des chiffres alarmant sur Kankan avec Plus de 90% pour le RPG à l’Uninominal et à peine 9% pour le candidat du PEDN. C’est le cas en Lola où on donne l’uninominal à l’UPG de Jean Marie DORE tout en prenant la place sur la liste nationale. C’est aussi le cas pour Sidya à Matam et Cellou Dalein à Dixinn.
Dernier enseignement, le pouvoir revient encore une fois sur sa recette qui gagne du second tour de la Présidentielle avec le fameux slogan de : « Trois Régions sur Quatre sont avec moi et Quatre Communes sur Cinq ! », ramenant ainsi cette conception selon laquelle l’opposition se résume simplement à Ratoma dans Conakry et à la Moyenne Guinée.
Le constat global est le suivant : Le pouvoir, en bon joueur de dame ou d’échecs cherchera à souffler du chaud et du froid en tentant de diviser l’opposition avec une certaine envie de satisfaire l’UFDG qui est supposée être le détonateur de tout soulèvement au niveau des uninominaux et maîtriser les autres avec quelques miettes tout en s’assurant la part du lion sur la liste nationale.
C’est à la totalisation de tous les chiffres que l’on saura réellement à quelle sauce l’opposition guinéenne sera mangée à la Tabaski !
Une chose est certaine, c’est que la classe politique actuelle de l’opposition commence à montrer des limites tant dans la vision que dans la mise en pratique des actions pour la conquête du pouvoir. A ce titre, il est à se demander s’il n’est pas temps de revoir le fondement même des partis en vue d’un renouvellement de la classe dirigeante.
C’est seulement à ce prix qu’il sera possible d’envisager une alternance en 2015 !
Mamadou BARRY,
Analyste Financier mamadoubiro@yahoo.fr
628-28-09-09 (Orange – 28 – Septembre – 2009)