1. La présente Déclaration Conjointe entre la Coordination Nationale Haali-Pular (CNHPG) et l’Union de la Basse-Guinée (UBG) a pour objectif de porter solennellement à l’attention de la Communauté Nationale et Internationale certaines de leurs préoccupations majeures sur la situation sociopolitique de la Guinée depuis l’installation du système « Alpha Condé » en Décembre 2010…
2. Elle est la conséquence des observations dignes de foi relatives à la recrudescence systématique des exactions et autres manquements que subissent à tort de nombreux citoyens sur toute l’étendue du territoire durant ces trois dernières années.
3. En tant qu’entités communautaires, de par leurs prérogatives et missions, les Coordinations Régionales, chacune dans sa région naturelle, ont œuvré inlassablement à la prévention ou à la dénonciation des crises sociales qui, ces dernières années, ont failli dégénérer en guerre civile. Pour illustrer la bonne volonté de médiation de ces structures et sans être exhaustif, il faut noter entre autres les cas de : Zogota, Saoro, Siguiri, Gueckedou, Mamou, Conakry…
4. La Coordination Nationale Haali-Pular et l’Union de la Basse Guinée sont profondément choquées et indignées face à la recrudescence récurrente des exactions de tous ordres perpétrées en particulier contre la Communauté Haali-Pular dans son intégrité physique et morale, ses biens mobiliers et immobiliers.
5. Conséquemment, en communion d’idéal et d’action, les deux Coordinations lancent un appel solennel et patriotique, un « SOS » pressant à la Communauté Nationale et Internationale, aux ONG de défense des Droits de l’Homme et à toutes les bonnes volontés pour leur implication urgente dans le règlement définitif et durable de cette crise structurelle entretenue par le Pouvoir actuel du professeur Alpha CONDE.
6. Pour rappel, il ya lieu de noter qu’aux lendemains des sanglantes journées des marches pacifiques autorisées de l’Opposition Républicaine du 23 Mai 2013, la Coordination Haali-Pular, grâce à l’intermédiation du Ministre des Droits de l’Homme Mr Kalifa Gassama DIABY sous la conduite de son Président, Doyen des Sages, ELHADJ SAIKOU YAYA BARRY, Compagnon de l’Indépendance a rencontré en compagnie d’une forte délégation de la Coordination, le PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT, Mr MOHAMED SAID FOFANA assisté à l’occasion de certains Ministres de la République mobilisés en urgence ce Samedi 25 Mai 2013 de 19h à 21h30 au Palais de la Colombe à savoir :
1°) Le Ministre d’Etat chargé de la Justice, Maitre Christian SOW ;
2°) Le Ministre Délégué à la Défense, Maitre Abdoul Kabélé Camara ;
3°) Le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Alhassane CONDE ;
4°) Le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Mr Mouramany CISSE ;
5°) Le Ministre des Droits de l’Homme, Mr Gassama DIABY ;
6°) Le Ministre de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, Porte-Parole du Gouvernement, Mr Albert Damantang CAMARA.
7. A l’issue des échanges directs entre les parties, le Premier Ministre, a officiellement déclaré que pour le Gouvernement, il ya « une troisième main » hors de contrôle des Services de Sécurité et de Défense qui est responsable des exactions et crimes commis dans l’axe Hamdallaye-Bambéto-Coza-Enco5-Wanindara. Aussi, selon lui, cinq personnes douteuses ont été arrêtées à la frontière Guinéo- Sierra-Léonaise qui seraient déjà remises aux services compétents pour fins d’enquêtes. Enfin, le Premier Ministre a rejeté formellement la Déclaration de la Coordination qui faisait état d’une préoccupation majeure marquée par un début inquiétant de GENOCIDE PLANIFIE contre les PEULS du fait que les 58 victimes depuis l’avènement du Professeur Alpha CONDE sont a 99% des Peulhs.
8. Pour arrêter ces graves violations reconnues par les autorités, le Premier Ministre tout en déplorant cette situation a instamment instruit certains Ministres présents (justice, sécurité, Défense) de prendre toutes les dispositions appropriées afin que le calme et la sérénité reviennent dans ces zones.
9. Depuis le lundi 27 Mai jusqu’au Mercredi 19 Juin 2013, un calme précaire a permis de faire miroiter une atmosphère de sérénité virtuelle car aucune action de réparation ou de poursuite judiciaire des commanditaires et des exécutants des massacres n’a été engagée par le Gouvernement.
10. Durant ces moments difficiles, l’Union de la Basse-Guinée sous la conduite du « Kountigui » El hadj Sékhouna SOUMAH en compagnie du Président du Bureau Exécutif, El hadj Cheick Amadou CAMARA a apporté un soutien sans faille à travers un élan de solidarité manifeste à l’endroit de la Coordination Haali-Pular.
11. Aussi dans le même souci d’apaiser le climat sociopolitique, Dr Sékou Goureissy CONDE, Médiateur International, après une visite de soutien à la Coordination Nationale Haali-Pular, s’est investi à remettre en relation les quatre Coordinations pour une Réconciliation Nationale véritable et inclusive.
12. Malgré toutes ces actions de bonne volonté, le Gouvernement n’a, à ce jour respecté, aucun engagement. Pire ! Alors que la Communauté Haali–Pular et la Communauté de la Basse-Guinée, toujours respectueuses de l’Autorité de l’Etat, se mettaient à rêver d’une entente entre les Acteurs Politiques pour une sortie de crise heureuse, c’est en ce moment précis que les démons de la division, de l’exclusion et de la discorde font de nouveau irruption dans notre tissu social déjà déchiré. Ainsi, un Citoyen de la Mouvance, fonctionnaire de son Etat, pour défendre sa Pitance acquise de haute lutte « mafieuse » décide de défendre son « honorabilité » contre une soixantaine de victimes qu’il a contribué à massacrer grâce à ses « chevaliers de la république ».
13. Le casus belli était tout trouvé pour assiéger en toute illégalité le domicile Privé d’un autre citoyen qui de surcroit est le leader de l’UFDG. Sa résidence a été encerclée puis bombardée des gaz lacrymogènes, des pierres et des balles réelles par des policiers et des loubards à la solde du régime pendant plusieurs heures faisant plusieurs blessés graves des véhicules et des motos vandalisés. Après l’attaque de la résidence du leader de l’UFDG avec une tentative évidente de l’assassiner, les forces de sécurité et les milices tribales du régime ont continué leurs exactions en s’attaquant à des domiciles privés, des magasins et à des citoyens. Après l’échec de cette tentative d’assassinat, comme à l’accoutumée, le Premier Ministre dans son style courtois habituel arrive le même jour, dans la concession assiégée de El hadj Cellou Dalein Diallo en compagnie des Ambassadeurs de France, des USA, de l’UE, de la CEDEAO et de quelques membres de son Gouvernement. Son discours d’apaisement habituel ponctué d’une bonne dose de religiosité et de bonne foi apparente ne saurait que rassurer.
14. Ensuite, le Facilitateur International, Mr Saïd Djinnit, Représentant Spécial des Nations-Unies pour l’Afrique de l’Ouest ralliant d’urgence Conakry ce Samedi 22 Juin n’a pu que constater les dégâts et déplorer les gâchis d’une passerelle politique difficilement négociée.
15. Au moment où toutes les bonnes volontés s’évertuent de racoler les morceaux d’un tissu social en lambeaux, l’instigateur principal de toutes ces perturbations sociopolitiques, le sieur Malick Sankhon se permet d’improviser un meeting où il se réjouit de tout ce qui arrive au leader de l’UFDG en défiant frontalement les Autorités.
16. Au regard de ce qui précède, la Coordination Nationale Haali-Pular et l’Union de la Basse-Guinée :
Ø Considérant que le gouvernement n’a respecté aucun de ses engagements sur la cessation des exactions, sur la libération des détenus injustement arrêtés, ainsi que la poursuite judiciaire des auteurs, des commanditaires et de leurs complices ;
Ø Considérant que les attaques ciblées contre la communauté Haali-Pular et ses biens mobiliers et immobiliers se poursuivent de plus belle, car depuis l’accalmie obtenue suite à la rencontre avec le Premier ministre, c’est une dizaine de magasins et de kiosques qui ont été pillés à Madina, Dixinn et Ratoma. ;
Ø Considérant que la résidence du leader de l’UFDG a été attaquée en plein journée par des policiers et des miliciens à la solde du gouvernement.
Ø Considérant que les mêmes miliciens appuyés par les policiers ont continué à s’attaquer aux peulhs et à leurs biens de façon sélective à Dixinn et à Ratoma ;
Ø Considérant que la communauté Haali-Pular est victime d’un apartheid qui ne dit pas son nom, une exclusion, une ségrégation au niveau de toutes les structures de l’Etat, au sein des forces armées et de sécurité et que plusieurs officiers sous officiers et citoyens peulhs sont injustement arrêtés jugés et sont sur le point d’être condamnés pour leur appartenance ethnique ;
Ø Considérant que depuis l’investiture du Président en 2010, la Communauté Haali-Pular a comptabilisé une cinquantaine de morts, des centaines de blessés dont certains handicapés à vie, 2000 têtes de bétails abattus et calcinés à Beyla et à Lola, des véhicules, magasins, boutiques, kiosques, domiciles dévalisés et incendiés, plus de 300 motos confisqués par les Forces de Sécurité, une perte globale de 50 milliards de francs ;
Ø Considérant les multiples tentatives d’intimidation, de harcèlement et d’assassinat des leaders principaux de l’opposition : El hadj Cellou Dalein DIALLO, Sidya TOURE, Lansana KOUYATE, Aboubacar SYLLA, Jean Marc Telliano, Baidy ARIBOT,Fodé Mohamed SOUMAH ainsi que l’arrestation et l’incarcération arbitraires de Ibrahima Sory II TOURE de BSGR-Guinée et autres pendant les marches pacifiques.
Ø Considérant que les exécutions sommaires de citoyens à Zogota, les violences de Saoro, l’assassinat d’un chauffeur à Mamou sont restés impunis.
Ø Considérant la tentative d’arrestation et d’intimidation du Général Mathurin BANGOURA est une provocation inacceptable.
Ø Considérant que les entrepreneurs et opérateurs économiques du Fouta et de la Basse-Guinée sont privés aujourd’hui de tout contrat, de tout marché de l’ETAT, le cas de GUICO-PRES est illustratif à cet effet. Ce fleuron qui jadis faisait la fierté des guinéens qui employait des milliers de guinéens de toutes origines est réduite à néant, tous ses contrats étant bloqués et remis à d’autres plus proches du pouvoir.
Ø Considérant que les auteurs, les commanditaires et complices continuent leur sale besogne sans être inquiétés. La Coordination Haali-Pular et l’Union de la Basse-Guinée prennent à témoin l’opinion nationale et internationale l’Ambassade de France, des USA, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO sur le fait que les Autorités continuent leurs exactions contre certains guinéens en cultivant à la fois la division, la haine et l’exclusion.
17. Au regard de tout ce qui précède Coordination Nationale Haali-Pular et l’Union de la Basse-Guinée se constituent parties civiles contre le Gouvernement qu’elles rendent responsable de toutes les exactions subies et de toutes les pertes mobilières et immobilières constatées ces dernières années et sollicitent à cet effet toute l’assistance politique, diplomatique, juridique et financière requise.
En attendant que les poursuites judiciaires appropriées soient engagées, les deux Doyens, invitent toutes les bonnes volontés, les autres coordinations nationales, les acteurs économiques, tous les citoyens épris de paix et de justice à arrêter toutes activités lucratives pour protester contre cette injustice et à observer des journées de lecture du Saint Coran, de prières de recueillements et des sacrifices à la mémoire de nos martyrs du Mardi 02 Juillet au vendredi 05 Juillet 2013.
18. Toujours soucieuse de la préservation de la paix et de l’Unité Nationale, elles exhortent les autorités compétentes à plus de responsabilité, de vision stratégique cohérente et équitable pour éviter à notre pays un chaos préjudiciable au laborieux Peuple de GUINEE
Que Dieu Tout Puissant SAUVE LA GUINEE ET LES GUINEENS
Conakry le 28 Juin 2013
LE PRESIDENT DE LA COORDINATION NATIONALE HAALI-PULAR,
DOYEN DES SAGES, COMPAGNON DE L’INDEPENDANCE
ELHADJ SAIKOU YAYA BARRY
LE KOUNTIGUI DE l’UNION DE LA BASSE-GUINEE
ELHADJ SEKHOUNA SOUMAH