Le pays où le mal conduit les prières

Si vous ne parvenez pas à trouver l’échine du mal parfait, faites un voyage en République de Guinée. C’est mon pays…

Dans les années de ma tendre enfance, au temps des colons méchants qui nous forçaient d’aller à l’école, nous exploitaient, nous faisaient travailler comme des hommes sur cette terre, je ne sentais pas du mépris germer dans mon être. Peut être c’est parce que j’étais jeune. J’ai tout de même en mémoire d’adolescent quelques contes à narrer, pour essayer d’être explicite quand aux faits de cette époque révolue dont les souvenirs risquent de disparaître et remplacés par des inventions révolutionnaires qui sont devenues des vérités, bien qu’imaginaires en grandes parties.

Chères jeunes guinéennes et Chers jeunes guinéens, mes souvenirs du temps de l’administration coloniale ne m’ont  laissé aucune trace traumatisante. Je n’ai jamais vu des cadavres joncer les rues et les caniveaux au passage de la police ou de la Gendarmerie. Je n’ai jamais vu ni entendu qu’un membre de la famille d’une telle ou telle communauté  est disparu sans trace. Je n’ai jamais entendu qu’il y a eu des meurtres sans poursuites judiciaires. Jamais il n’y avait eu des crimes impunis. Au temps de l’administration coloniale, la capitale de mon pays était reconnue comme je le cite: ’’La perle de la côte d’Afrique’’. Ce qui voulait dire que vous pouviez faire le tour de l’Afrique sur les deux Océans et une mer  qui caressent l’Afrique, vous ne verriez pas de joyaux aussi précieux.

Que diriez-vous aujourd’hui?  Justement, parlons-en. Conakry est devenu une poubelle. Toutes les belles plages de jadis sont maintenant polluées et puantes. Décrire l’insalubrité de Conakry demeure une pénible besogne car les mots manques pour ne pas sombrer dans des grossièretés. Demandez-vous pourquoi en est-on arrivé à cette situation? La réponse la plus acceptable est le mode de vie qui s’est installé dans le quotidien des guinéens. La vie dans le mensonge. Mentir pour survivre est devenu l’exercice incontournable pour exister en Guinée. Les premiers menteurs sont les soit disant ‘’sages’’. Puis les religieux. Et viennent les hommes politiques qui ont été imprégnés et conditionnés dans le somptuaire du PDG – RDA version Ahmed Sékou Touré. Il avait cité Abraham Lincoln : ‘’ Nous préférons la liberté dans la dignité à l’opulence dans l’esclavage’’.

Mais moi, j’assure que je ne me sentais pas esclave de qui que ce soit. C’est grâce à l’école des blancs qu’aujourd’hui je peux m’assoir même à plus de soixante dix ans de ma vie derrière moi, éprouver l’envi d’apprendre et de progresser. Sans les atouts de l’enseignement scolaire que j’ai bénéficié et aussi du dévouement de mon père clairvoyant, que serai-je devenu ? Peut être un de ses sages délinquants aux esprits calibrés pour torpiller les uns et magnifier les autres. Peut être que j’aurais eu la récompense de l’éducation que j’ai reçue de mes parents qui m’ont toujours bien indiqué où résident le mal et son contraire.  Moi, au vu de ce passé peu glorieux de notre pays, j’éprouve une nostalgie des temps colons. A Kindia, ma ville natale, nous attendions tous le weekend des amis venant de Conakry pour faire la fête au ‘’Pavillon Bleu’’ sous la musique de maître Guadirou et son orchestre. Il y avait toujours du courant. Nous étions les jeunes supporters de l’équipe ASK. Les matchs qui opposaient les équipes de la capitale comme ‘’ Mamaya’’ ou le Racing Club de Conakry étaient toujours sans violence et ambiance bon enfant.  Bref, le mal est fait, il faut l’assumer. Mais disons-nous la vérité. Notre pays est dirigé par un conglomérat d’incompétents. Je jure sur tout ce qui m’est cher que si le régime guinéen ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui, je serai revenu au pays et mettrais mon savoir et expérience au service de mon peuple. Que le président soit de telle ou telle ethnie, je m’en contrefiche. L’importance est qu’il soit juste, honnête et au-dessus de la mêlée.

Le jour où Alpha Condé posera des actes justes, concrets et sincèrement rassembleurs, la Guinée pourra espérer rejoindre le camp du bonheur. Malheureusement, cet homme n’en est pas capable. Le premier mensonge est son diplôme de professeur. Comment voulez-vous concevoir qu’un homme politique qui doit décider du destin de notre pays revendique qu’il sera le Mandela ou l’Obama guinéen?

C’est comme un adolescent qui joue au foot en se faisant appeler ‘’Pelé’’ ou ‘’Mesi’’.

Un chef d’Etat est celui qui a la responsabilité devant le peuple, de tout ce qu’arriverait en son sein. Un chef d’Etat doit suivre le peuple, s’inspirer de la cadence de son esprit pour mieux cerner la mélodie qui pourrait le réconforter. Mais ce serait bien de le voir agir notre ‘’Professeur’’ président comme Obama l’a fait quand il a publié les documents qui démentaient formellement les allégations du camp adverse. Qu’il nous publie la copie lisible de ce que justifierait qu’il est bel et bien le ‘’Professeur’’!  Car on entend tantôt professeur de droit, de sociologie, de ça et tant d’autre. Le peuple est son employeur. Mais chez nous, tout se transforme au gré des flux de mensonges qui grignotent à très haut débit l’esprit aliéné de l’individu qui est ainsi trempé dans l’incertitude viscérale.

L’homme perd toute sa qualité humaine devant le besoin d’assurer les moyens de subsistance de chaque instant. Alors les griots chantent, les fonctionnaires chantent, les femmes chantent, les imams chantent, les prêtres chantent, les badauds chantent la nation toute entière chante des louanges à son employer qui devient leur maître absolu. En Guinée, les multiples prières suivies de sacrifices et des distributions de billet de banque ne donneront rien car ce sont des prières prononcées par le mal. La Guinée est le pays où le mal a détrôné le bien il y a des décennies. Si ce n’était pas le cas, comment expliquer la situation précaire dans laquelle survit l’être guinéen depuis bientôt cinquante quatre ans  d’indépendance?  Est-ce la cause d’une bénédiction ou de son contraire?

Une vérité vient d’être publier. Monsieur Mohamed SAMPIL sera bientôt de retour en Guinée. Je lui souhaite tout le bonheur que cette planète peut offrir à un homme de cœur et d’humanisme comme lui. Je me prépare aussi. La Guinée sera gouverné par ceux qui l’aiment et ne viennent pas pour se servir en épousant contractuellement des guinéennes pour se faire adopter dans une des communautés de notre pays.

A tous les guinéens de la nation guinéenne, je vous  demande chers compatriotes, de prendre vos responsabilités. M. le Professeur Alpha Condé n’est pas la solution pour la Guinée. La France doit choisir une autre personnalité car celui-ci n’est pas choisi par la France mais par son copain Bernard Kouchner qui s’est servi de l’Etat Français pour imposer un président  destructeur en Guinée.

La France a placé Alpha Condé. La France doit le faire partir car il est pire que Kadhafi ou quiconque d’autre.

A l’heure de la mondialisation, je n’ai pas d’état d’âme pour demander aux décideurs du monde actuel de nous aider à consolider notre peuple. Il est temps d’oublier les slogans révolutionnaires. Nos défenseurs d’hier ne sont plus dans des hostilités avec leurs adversaires d’hier. La Chine investira en Guinée autant qu’elle a obtenu la permission des partenaires des 20G par le biais de la FMI. La Chine ne va jamais se mettre ses partenaires au dos à cause de la Guinée. Or que c’est à cela que compte jouer le professeur Alpha Condé. Vouloir faire imprimer des billets de banque guinéens comme au temps d’un certain Ministre des Finances qui avait commandé deux conteneurs de 40 pieds débarqués à Conakry il y a quelques années, c’est terminé. Il faut que la communauté internationale corrige le tir. Je préfère voir la Guinée mise sous tutelle des Nations Unis jusqu’à la fin des élections législatives. Après, la présidence pourrait être rendue à notre ‘’Professeur’’. Si rien n’est fait, la Guinée ne s’en sortira pas sans effusion massive de sang. Tout sera pire que le Ruanda car ce n’est pas un affrontement ethnique sauvage, mais un combat de ras-le-bol sur tous les plans. Pour préserver la paix en Guinée, nous devons lancer une pétition et faire appelle à la communauté internationale. Chacun de nous guinéens sait très bien le degré de méchanceté qui se dégagerait de cette situation.  Il faut stopper tous ces ‘’mamayas’’ de réconciliation tordues et méprisantes. En voyant même cette tentative de dialogue entre le pouvoir et l’opposition torpillée par Jean Marie et Kassory Fofana et consort avec la bénédiction partisane du grand dignitaire religieux Mr. Gomez, il est indispensable que nous agissions maintenant. La bande de délinquants ne cédera pas sans faire couler du sang. Ils ont des DONZOS en embuscade. Mais je sais qu’ils se feront avoir dès les premiers jours des affrontements. Le remède stratégique pour ça existe.

Mohamed SOW  – France