Alpha : le nœud gordien ou la contradiction principale

Un Yettè Bah (Oury) peut cacher un Yettè Diallo (Cellou)…

Ou pour avoir la vache il faut prendre leveau. Vice versa. Alpha n’a qu’un problème, c’est Cellou et ses 44% de suffrages. Cellou, c’est l’UFDG, et l’UFDG, c’est Cellou Dalein, Bah Oury. La Guinée quant à elle n’a qu’un problème, c’est alpha Condé, pour parler comme l’Autre Suprême de la Tyrannie (AST). Alpha a tissé une nasse imbibée de glu dans laquelle se trouve empêtrée l’Opposition. Mais comme on l’enseigne dans la bonne vieille Ecole, toute dissertation doit commencer par la définition des termes. Ainsi pour que le terme opposition soit un concept opératoire, il faut  bien que la réalité à laquelle il renvoie existe. Le réel est vrai et le vrai est réel, dit en substance Hegel. On peut être d’accord même si le grand  maître de la dialectique marchant sur la tête (Marx) était le parangon du raciste.

Or il n’y à proprement parler plus d’opposition. Il y a des courants politiques qui circulent telles des nébuleuses dans l’univers infini d’une crise de leadership en expansion indéfinie : Collectif de Partis, GPT, ADP, Guinée Une et Indivisible, etc.

Depuis la disparition du Général Lansana Conté, la notion d’opposition est à reconstruire. Le RPG, nouveau  Parti-Etat successeur du PUP, s’est lesté d’un nouveau contenu, une idéologie qui n’est en vérité qu’un masque habité par le même que résume la formule lumineuse d’un de ses fondateurs, Aboubacar Somparé :

Le PUP, c’est le PDG plus le libéralisme,

Formule qu’il suffit de redresser ainsi :

Le RPG, c’est le PUP moins le libéralisme.

Avec l’avènement du CNDD et son Etat d’exception, le PUP décède, disparaît dans la putréfaction des composantes et des professions de foi de nos Partis déjà ethniquement situés. En sautant des étapes bien connues de tous, de Rabat à Ouaga, nous naviguons dans le navire des forces vives. En ce temps-là le PUP était pulvérisé, porté disparu dans le Forum. Encore un vol plané pour les élections et nous voilà devant un « Président démocratiquement élu ». D’abord par son ethnie qui a pu racoler et ou acheter de pseudos représentants de deux autres composantes culturelles de notre pays, à savoir La Guinée maritime et la Forêt. Alors que son challenger était massivement porté par le Fouta vers une victoire qu’il croyait acquise.
Il avait vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Fraudes subtiles non moins massives ponctuées par des violences dont certaines (Kankan-Kouroussa-Siguiri) frisaient l’effacement ethnique. Cela pendant cinq longs mois sournoisement logés entre les deux tours de la présidentielle. Du jamais vu même dans nos républiques de la « bâtardise des Indépendances » (Amadou Kourouma). Et voilà un président qui fait valider un quasi-hold-up avec la bénédiction de la « communauté internationale » qui pressera le candidat spolié de retenir ses troupes, en échange de quelques « cauris d’or » qu’on va vite lui jeter à la figure comme une rente qui serait elle-même jutée de ses investissements au Sénégal. Le prix d’une paix qui nous a épargné une guerre civile, est devenu une muleta de la souillure pour le disqualifier de nouveau. Et ça risque de marcher, ce machiavélisme tropicalisé à coups de panzers et d’orgues de Staline se déployant depuis la RPGT où ils n’arrêtent pas de rugir :

Le Professeur démocratiquement élu

En écho à la berceuse de l’entre-deux tours :

Ceyyou yâmikè, bherdan wâyikè

Mais voilà, la berceuse s’est tue depuis, noyée dans les mamayas, les transes et autres marbayassas qui n’ont rien à envier au Vaudoun béninois et au Ndop sénégalais rituels au cours desquels, l’élu, possédé par une entité descendue des nuées d’un Arc-en-ciel, se voit sacralisé par la formule incantatoire et sacramentelle :

Grâce au président démocratiquement élu

Depuis cinquante trois ans la Guinée n’aurait connu une vraie campagne (agricole) qu’avec l’avènement de « profèsser alifa Condé ». Les intrants c’est lui. La météo favorable c’est lui. Même si cette manne tombée du ciel prend des chemins de traverse pour se retrouver dans les poches de certains de nos ministres en campagne !

Je vais les limoger !

Foué !

Ils sont toujours là, et prospèrent. Voyez leur mine poupine et leurs sourires gras, leurs rires agricoles.

Les boutiques remplies du riz jaune du Professèr vainqueur, poussé dans l’engrais du sourire amère du grand perdant. Le guichet unique placé sous l’oreiller de ma Dame a permis avec le musellement des cambistes, de faire grimper l’euro à des sommets que seul l’homme de Piné peut atteindre, compte tenu de son pédigrée historique de cinquante ans de grimpette vers l’Empire. Les 700 millions de dollars qui font saliver rien qu’à y toucher du regard ou par simple incantation, bien que « pas touche ! » dixit les maîtres de Brettons.. Wood !

Foin de littérature !

Il y a eu trop de violences, trop de viols, de vols et de crimes de sang depuis seulement huit mois de règne brouillon. Ca suffit. Il faut résister.
Le peuple de Janvier et Février de 2007 est le même. Mais il est devenu comme  un corps sans tête.
Ko mara hôrè yata haï nokkou
Pourtant la dernière déclaration du collectif est ce qu’il y a eu de mieux conçu, ferme, clair et juste depuis que le multipartisme s’est imposé tant bien que mal en Guinée. Elle est structurée en deux propos clairs comme l’eau de roche. Comme cette fameuse « dissertation Science Po » :

Exigences

Préalables

Il reste à la mettre en œuvre. C’est théoriquement facile, comme toute action guidée par un concept simple et opératoire.

Nous n’iront au dialogue que si.

La démocratie est un jeu à deux. Vient à faire défaut une partie de la compétition il y a forfait ou blocage. Elle ne peut pas fonctionner. Aujourd’hui, quand tout semble confus, glauque, ténébreux, enveloppé dans un discours tantôt martelé par des faucons, tantôt susurré par des colombes, un pas de deux de majorettes dont certaines sont des généraux faisant des moulinets avec tantôt la carotte tantôt le bâton, quand tout semble s’enliser dans le pourrissement confortable où se plaisent ceux qui ont voiture chauffeur et garde de corps, eh bien moi je vois une lumière si claire, qu’elle aveugle d’aucuns.

Alpha est perdu 

Il lui faut de l’argent car les caisses sont vides, même si on veut faire illusion en chantant que les hôtels sont pleins d’investisseurs. Si cela était le signe du rétablissement de la confiance, l’euro ne serait pas échangé à 11500 francs glissants après les « mesurettes » prise par les autorités de la BCRG, le Ministre des finances (Phiraouna), et les trémolos du Dr Ousmane Kaba.

Quand il y a un tsunami, qu’est-ce qu’on fait, on ferme le robinet (sic) ensuite on aspire les eaux d’infiltration. Reste plus qu’à ramasser cette masse monétaire doublée et accumulée par la Transition qui est allée organiser des Forces en attente dans d’autres latitudes de nos tristes tropiques.

Voilà la thérapie prescrite par le Docteur M’abuse !

Pendant ce temps on ne produit qu’à la RPGT, alors que « la mauvaise monnaie chasse la bonne ». Pendant ce temps Alpha est occupé à « l’accumulation primitive » de contradictions secondaires, pour pasticher une formule rendue célèbre par.. Karl Dadis ! Alpha ne peut plus dialoguer, malgré ses pseudo-reculades saccadées.

Il aurait renoncé au recensement alors que la CENI vient de montrer dans une étude minutieuse, que le  travail qui reste à faire n’est qu’une fausse et vraie reculade. Le 29 décembre n’était qu’une combine d’Alpha avec Louncény pour pouvoir monter à la tribune de l’ONU, et annoncer ce mensonge, alors que la prétendue résolution à une simple révision du fichier avec l’utilisation des biens nommées cartes alphanumériques revient à un véritable recensement physique. (1)
Il est entrain de consolider un appareil d’Etat vermoulu et toxique pour nos finances et le tissu de la Nation. Celui-là même qui nous a menés à ce cimetière de ruines, de cadavres et d’espoirs assassinés dans la fleur de l’âge. Pour engager un dialogue sain et authentique, sans que les interlocuteurs aient à se boucher le nez, il doit mettre au chômage cette vermine qui le peuple et l’incarne de façon symbolique et réelle.

Or il ne le peut plus.

On le comprend. Aucun homme d’Etat, serait-il un monarque de droit divin n’oserait creuser une telle hécatombe de carrières. Il s’ensuivrait un déluge social. Et les incantations de roquets, style « réconciliation nationale » psalmodiées par deux « Religieux » dont l’un est disqualifié pour propos complaisants à l’occasion de crimes contre l’humanité ce 28 Septembre d’anniversaire macabre, ces prosopopées, faux et usages de faux devant l’Eternel et les héritiers de victimes devenues poussière emportée par le vent, ne pourront pas amener ces derniers à danser avec les thuriféraires des bourreaux de leurs proches. Les tambours de la RPGT, les orgues des églises et les Allah Akbar de mollahs Gnari Manguès s’apprêtant à passer la sainte pommade mariale à Dame Diènè, bientôt mère des musulmans, ne  pourront rien y faire.

On l’aperçoit celle-là de plus en plus voilée comme Marie ou Maryam..

Je doute de la possibilité et de la sincérité d’un dialogue quand l’interlocuteur premier des acteurs et opposants politiques persiste à triturer les textes juridiques régissant les collectivités décentralisées. L’étudiant de première année de droit sait que  l’élu local, maire, président de district ou chef de quartier porte une double casquette. Celle qui lui est conférée par un transfert de compétences (décentralisation) en vertu du suffrage des administrés locaux, et celle que lui donne une délégation de signature qui lui vient de son supérieur hiérarchique de l’appareil d’Etat (déconcentration) ; donc en aucun cas ni le ministre, ni même le président ne pourrait par un acte administratif, arrêté ou décret, « abroger » un pouvoir qui lui est conféré par un suffrage électif. Seul un tribunal administratif, ou en appel, le Conseil d’Etat peut en France annuler un arrêté municipal. Il faut d’autres abus, des délits ou crimes pour limoger ou dissoudre un conseil municipal ou même de quartier. Et les voies juridiques ou administratives, le cas échéant, sont autrement balisées par la loi, qui n’ont rien à voir avec la méthode proprement dictatoriale utilisée en l’espèce.

Il y a le bluff qui consiste à faire croire qu’Alpha va balayer ces prédateurs qui ne sont là que pour l’aider à rassembler une majorité présidentielle. Il est avéré que ces hommes et ces femmes dont les martyrs de janvier et février avaient exigé en vain le départ, sont passés experts ès fraudes, magouilles vols de tous genres. Ils connaissent mieux que leur monarque les rouages de l’administration pour avoir été des décennies durant les auteurs de ses couacs.
En vérité, nous n’avons plus affaire avec l’appareil d’Etat légué par Lansana Conté. Nous avons affaire aux rouages anachroniques d’un empire. Un Empire mandingue. Lisez dans les archives de quelques sites. Lisez, examinez avec passion, de façon patriotique, les décrets de nomination des cadres de l’administration centrale, ceux des collectivités locales, les promotions dans l’armée, les préfets, gouverneurs de région. Mandingue sur Mandingue. Du ministre au planton. Et là où on croit voir une exception ethnique, on voit arriver derrière le ministre fantoche,  un doublon qui répète :

Ton pied mon pied. Au nom du président démocratiquement élu.

Pour le clou ou la clé de voûte de ce monument à la gloire d’un empire mandingue, voici l’acte, que dis-je le symbole cruel, sadique, humiliant, la cerise sur le gâteau d’anniversaire de Sékou Touré : Andrée Touré découpant le gâteau comme son époux avait découpé la Nation. L’applaudimètre était au plus haut, puisque c’est Alpha Touré, euh Condé lui-même qui le déclencha à se rompre les doigts lourdement bagués par nos plus grands grigrimans du Sankaran. C’était lors des festivités-funérailles de l’unité nationale. Alpha a posé un symbole plus fort qu’un acte. L’impensable et l’impossible base de la continuité d’un règne mandingue en plein 21è siècle. Alpha est devenu la contradiction principale des Guinéens, de tous les Guinéens, y compris nos compatriotes de Kankan, Kouroussa, Siguiri, etc. Cette contradiction est un fruit mûr, pourri, tombé de l’arbre à palabre. Il est tombé comme un Alpha lâché par la communauté internationale dans ses composantes qui comptent (2). Naturellement il faut lire entre les lignes, décrypter la phraséologie diplomatique, ici aussi le plan en deux parties est d’usage :

La première : il faut privilégier le dialogue,

La deuxième : il faut aller aux élections le plus vite possible.

Conclusion : pour ce faire, il faut organiser des manifestations et engager toutes actions de force mais modérément, de part et d’autre du face-à-face, du bras de fer. Sinon ce cryptocommuniste va livrer le pétrole guinéen à l’autre empire du mal !

Et Alpha Condé m’a dit un jour :

Verbatim :

« Nous ne descendrons pas dans la rue à votre place, dixit une Excellence » qui venait juste de féliciter Lansana Conté pour sa brillante et frauduleuse réélection.. ».

Donc Alpha a posé un acte qui pourrait être considéré comme un  « casus belli », ce mariage « ancillaire » avec la Chine. Jamais l’Occident n’acceptera que le riche fer guinéen aille ajouter à l’éclat menaçant de l’Empire du Milieu, confirmant la vision terrifiée de Napoléon :

Demain, quand la chine s’éveillera, le monde tremblera.

Alpha croit pouvoir bluffer avec l’Occident qui avait fait tomber le soleil de l’Est communiste. Mais c’est Alpha qui est tombé sur la tête.

Voilà, l’Occident ne ramassera pas cette muraille mandingue branlante en lieu et place d’un Collectif de. Nous en resterons là. Ni guerre ni paix. Le fruit pourrira sur les chaussées comme les mangues sur le bitume cabossé le long de la nationale du Coyah. Comme durant cette petite décennie de pourrissement du règne d’un Conté grabataire, livré aux mains baladeuses de ceux-là mêmes qui entourent aujourd’hui Alpha. De nouveaux décrets viennent en rajouter au long train Kankan-Bobo Dioulasso.

Il sera de retour le fils de Sogolon Diata, réincarné. Si..

Il fondera, comme Bokassa une caricature d’Empire tant que Bah Oury sera dehors. Quel rapport, vont s’interroger ceux qui ont perdu le fil de l’histoire. En effet le numéro 2 de l’UFDG dehors, il n’y a pas de numéro un dans le plus grand parti de Guinée. C’est cartésien. C’est arithmétique. C’est politique. Non pas que Bah Oury serait LE problème d’Alpha ou de Cellou, ou qu’il fût la solution aux problèmes internes à l’UFDG ou à la Guinée en soi. Mais parce que Bah Oury dehors, est la solution du nœud gordien qui étrangle Alpha. Voilà comment Alpha après s’être pris pour Mandela, se prend maintenant pour Alexandre le Grand qui à seize ans était en passe de devenir le maître de l’univers (blanc) avant de trancher le nœud gordien et aller écourter sa vie à trente ans dans la canaille Babylone gorgée des excès de Sodome et Gomorrhe.

L’UFDG sans Bah Oury serait décapitée non pas parce que Cellou serait un mollasson dans la compréhension de ceux qui veulent distordre mon analyse, de bonne foi ou de foi mauvaise, mais parce que l’UFDG est un parti pétri avec « plusieurs cultures politiques » (Bah Oury). Je dirais que c’est une fusée à plusieurs modules ou étages, propulsée, elle lâche plusieurs étages avant d’atteindre sa « vitesse de croisière » (ma langue d’astronomie n’est pas appropriée, je le sais). Mais les modules Cellou ou Oury ne peuvent, ne doivent en aucun cas être éjectés dans l’espace, comme s’y activait en vain  Hal, nom de l’ordinateur qui pilotait la navette dans l’immortel « 2001, Odyssée de l’espace » du génial Stanley Kubrick, programmé par des militaires ou fonctionnaires félons du Pentagone, pour une mission tordue, inconnue des humains qui étaient à bord..

Le plus grand parti de l’Opposition décapité, il n’y a plus d’opposition.

Ko mara hôrè nokkou fokkita !

En effet, une débâcle de l’UFDG-Fouta, c’est la Guinée maritime abandonnée au tam tam de la RPGT. Et Sidya Touré, Abe Sylla El Hadj Soumah ne pourront rien contre le riz(re) jaune d’Alpha armé de son pouvoir de mitrailler avec des actes du pouvoir central. Et quand dans quelques semaines tout Conakry sera inondé de la lumière du « Professeur alpha Condé », tout Conakry criera de concert, comme cet ambassadeur qui n’aurait emporté de Guinée que le souvenir impérissable de tout un peuple hurlant :

« Tè bara fa ! ».

Et Ratoma ne sera plus un fief de l’UFDG ou des leaders peuhls. Et quelque chose me dit que Papa Koly Kourouma qui vient de rentrer d’Europe avec des groupes ou leurs factures pro forma, commencera par illuminer le Petit lac de Taouyah  et alentours, pour complaire à la future mère des musulmans qui y avait pris son premier bain..de foule, en parrainant « l’assainissement de la commune de mon.. », sans arrière-pensée. Au Petit lac, on lave des voitures, comme jadis on lavait les cerveaux du temps du modèle de « mon mari, le professeur.. ».

Donc la nébuleuse de partis n’a plus qu’une seule exigence qui ramasse et résume toutes les autres :

La levée de toutes les accusations et menaces illégales à l’encontre de Bah Oury, sinon il n’y aura pas d’élections.

Le reste n’est que mal de tête.

Wa Salam,

El Hajj Saïdou Nour Bokoum